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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 07:00
Israël ne fait pas mieux que la Russie

Israël utilise les mêmes arguments retors que la Russie pour s’arroger des territoires en Cisjordanie. Or, ce que nous fustigeons en Ukraine, nous le tolérons en Palestine.

 

Il y a six mois, après l’annexion d’une partie de l’Ukraine par Vladimir Poutine, le président américain a autorisé les sanctions contre la Russie. «Les principes fondamentaux qui régissent les relations entre les nations en Europe et dans le reste du monde doivent être défendus au XXIe siècle», affirmé Obama. «Cela comprend le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale — le concept que les nations ne redessinent pas les frontières ni ne prennent de décisions aux dépens de leurs voisins simplement parce qu’elles sont plus grandes ou plus puissantes

 

Les Etats-Unis défendent ce principe en Ukraine et en Irak: nul n’a le droit d’utiliser la force pour s'approprier des territoires ou modifier les frontières. Mais Israël, allié des Etats-Unis, continue d’enfreindre la règle. Fin août, le pays s’est encore arrogé une parcelle de territoire palestinien : 400 hectares, sa plus grande saisie territoriale en trente ans.

 

 

- Il s'agit bien d'une offensive

Ces territoires ne sont pas situés à Gaza, d’où le Hamas lance des roquettes et où il creuse des tunnels. Ils se trouvent en Cisjordanie, où le président palestinien Mahmoud Abbas prône la non-violence et tente de négocier un accord de paix. Israël contrôle plus de 40% de la Cisjordanie, et utilise son armée pour faciliter l’occupation de ce territoire par des colons juifs. Aucun accord n’a jamais octroyé ces terres à Israël. C’est du vol.

 

Le 31 août, tandis que l’attention du monde entier était distraite par Poutine et l’Etat Islamique (EI), Israël s’est emparé d’un nouveau bout de terre. Son armée a annoncé que 400 hectares près de Bethléem — dont une grande partie, selon des responsables palestiniens, est couverte d’oliveraies et appartient à des familles palestiniennes— faisaient désormais partie du territoire israélien.

 

 

Certes, ce n’est pas une invasion à la Poutine ou un bain de sang à la mesure de l’EI. Mais c’est une offensive, et ce pour plusieurs raisons. C’est un camouflet pour les Etats-Unis, qui se sont rangés aux côtés d’Israël lors de sa dernière guerre en date contre Gaza, comme pour les pays européens qui ont fait preuve d’une grande indulgence envers Israël lors de ce conflit inégal. C’est mettre des bâtons dans les roues du secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui n’a de cesse de tenter de faire repartir les pourparlers de paix. Et cela décrédibilise Abbas, en envoyant à tous les Palestiniens le message que les négociations, c’est pour les gogos.

 

Comment responsables et colons israéliens justifient-ils cette confiscation? Ils affirment que les Palestiniens n'utilisent pas ces territoires. Ils disent que les Palestiniens qui y vivent ne peuvent pas prouver qu'ils en sont les propriétaires. Ils avancent qu’Israël en a besoin pour loger une population en pleine croissance — argument que l’on pourrait baptiser Liebermansraum, en l’honneur du ministre israélien pro-colonisation des Affaires étrangéres. Israël estime aussi que cet accaparement de terres ne fait pas grande différence dans la mesure où elles font partie du territoire qu’Israël envisage de conserver dans le cadre d’un quelconque accord permanent avec les Palestinien. Dans la mesure où vous estimez qu’un jour ou l’autre il vous reviendra, alors ce n’est pas vraiment du vol.

 

 

- Les points communs avec la Russie de Poutine

Le plus dérangeant du point de vue des normes internationales, c’est l’étroite ressemblance entre les justifications d’Israël et celles de la Russie.

 

Les Israéliens soulignent que des centaines de milliers de juifs vivent en Cisjordanie et à Jérusalem Est. Les Russes invoquent la même raison pour protéger les russophones d’Ukraine. Les Israéliens affirment que cette nouvelle parcelle de territoire leur est nécessaire pour relier leurs avant-postes cisjordaniens à Israël. Les Russes utilisent la même logique pour justifier la réalisation d’un pont terrestre vers la Crimée. Les Israéliens clament s’être emparés de la Cisjordanie dans les règles lors d’une guerre ancienne déclenchée par le camp adverse. La Russie pourrait en dire autant de sa récupération de l’Ukraine après la Seconde Guerre mondiale. Israël affirme vouloir encore négocier la paix; les colonisations en cours ne font que lui donner un peu plus de poids. C’est exactement le point de vue des responsables russes sur les brutalités auxquelles ils se livrent en Ukraine.

 

Israël a brouillé la limite entre civil et militaire, entre installation et agression

 

 

Du côté d’Israël, le plus insidieux est le fait de se servir de civils comme des armes. Les dirigeants israéliens ont à maintes reprises imposé des colonies pour punir les affronts palestiniens. C’est un message qu'ils ont envoyé au mois de mai dernier, lorsqu’Abbas a formé un gouvernement d’unité avec le Hamas, ainsi qu'en juin après l’assassinat de trois adolescents israéliens par des terroristes. Les principaux ministres israéliens  ont choisi à dessein cette parcelle de territoire — celle qu’ils ont revendiquée le 31 août — pour sa proximité avec la yeshiva où étudiaient les jeunes gens. Le 1er septembre, le ministre israélien de l’Economie, Naftali Bennett, s’est rendu dans la yeshiva et y a salué la nouvelle confiscation en proclamant: « La construction est notre réponse aux meurtres.» Aux étudiants il a confié: «Vous en êtes le fer de lance

 

Lorsque des dirigeants israéliens se conduisent et parlent ainsi, comment s’étonner que les Palestiniens se mettent à considérer les colons comme des cibles militaires? Israël a fait de la colonisation un instrument de punition collective et un moyen d’en faire la publicité. Il a brouillé la limite entre civil et militaire, entre installation et agression.

 

Les colons israéliens s’inquiètent à l’idée que les confiscations et les constructions ne s’arrêtent. Ils craignent, selon les termes du site pro-colonisation Arutz Sheva, qu’un gel des constructions ne devienne le statu quo, et que toute nouvelle colonisation ne soit considérée comme «une déviation de la norme».

 

En bref, ils ont peur que le principe que nous défendons en Ukraine et en Irak — selon lequel vous n’êtes pas autorisé à vous emparer de territoires juste parce que vous en avez les moyens — ne s’applique aussi en Palestine. J’espère bien qu’ils ont raison.

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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 22:30
16/18 septembre 1982... le "massacre évitable" de Sabra et Chatila

Le 16 décembre 1982, l’Assemblée générale des Nations unies adopte une résolution par 123 voix pour, 0 contre et 22 abstentions décidant que ce " massacre est un acte de génocide. "[1]

 

 

L'échange se passe à Jérusalem il y a trente ans jour pour jour. Morris Draper, ambassadeur itinérant du président Ronald Reagan au Proche-Orient, rappelle à ses interlocuteurs israéliens la "position fondamentale" des Etats-Unis : "Nous n'avons pas pensé que vous deviez entrer. Vous auriez dû rester en dehors."

Réponse d'Ariel Sharon, ministre israélien de la défense : "Que vous l'ayez pensé ou pas… Quand l'existence et la sécurité sont en jeu, tout est de notre responsabilité, on ne laissera jamais personne d'autre décider pour nous."

 

Sources : Le Monde.fr Proche Orient  par Sylvain Cypel | mis à jour le 19/09/2023

- Nous sommes le 17 septembre 1982, la réunion entre Américains et Israéliens a commencé à 12h30.

Le premier ministre, Menahem Begin, en est absent. Avec Ariel Sharon, Yitzhak Shamir, le ministre des affaires étrangères, et de hauts responsables des services de sécurité rencontrent l'ambassadeur Draper. L'échange précité est tiré d'une série de cinq documents (datés des 15, 16, 17, 18 et 20 septembre 1982) auxquels Seth Anziska, chercheur américain de l'université Columbia, a eu accès dans des archives israéliennes, et sur lesquels il fonde un article paru dans le New York Times, ce lundi 17 septembre, sous le titre "Un massacre évitable". Mis en ligne par le quotidien américain, ces documents, en hébreu et anglais, jettent une lumière crue sur la politique libanaise de Washington à cette époque et sur la relation américano-israélienne.

 

 

- Entre 800 et 2000 morts ou disparus

Ce 17 septembre, Morris Draper est soumis, surtout de la part d'Ariel Sharon, à une pression peu usuelle : "M. Draper, vous craignez d'être soupçonné d'être de mèche avec nous ? Niez-le et on le niera." Car au moment où cet échange a lieu, un massacre, qui va entrer dans l'histoire, est déjà en cours : celui des civils palestiniens des camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Au total, entre 800 et 2 000 personnes seront exécutées ou vont disparaître. Des femmes sont violées, des enfants et des vieillards abattus, des hommes emportés vers des destinations inconnues. Commencé le 16, le massacre est mené par des phalangistes chrétiens et des miliciens des Forces libanaises, alliés de l'armée israélienne depuis le début de son invasion du Liban, le 6 juin.

 

Jusqu'à peu auparavant, Ariel Sharon a cru avoir triomphé. Les bombardements des grandes villes (Beyrouth, Tyr, Sidon…) ont abouti, le 1er septembre, au retrait de la capitale libanaise des groupes armés de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont l'éradication était l'objectif israélien. Les Américains ont supervisé ce retrait et donné à l'OLP des garanties que les populations palestiniennes seront protégées. De plus, Israël a vu son principal allié, le phalangiste chrétien Béchir Gemayel, être élu président de l'Etat libanais fin août. Mais, le 14 septembre, il est assassiné. Dans la nuit, le chef d'état-major israélien rencontre les chefs chrétiens à Beyrouth. Le matin du 15, contrevenant au cessez-le-feu, Tsahal envahit la ville. Le 16, les miliciens chrétiens entrent dans les camps palestiniens. La nuit, l'aviation israélienne éclairera les lieux pour les aider.

 

Ce 17, lorsque l'envoyé spécial américain rencontre ses interlocuteurs, le massacre est donc en cours. Que savent précisément les deux parties sur ce qui advient dans les camps ? Rien n'est avéré. Mais les Israéliens savent que les phalangistes y sont entrés, et, au moins depuis la veille au soir, leurs propres sources les ont informés d'éventuelles "tueries". Ils n'en disent mot.

 

 

- " Qui donc va les en empêcher ? "

Rapportée par les historiens, une rencontre, très pénible, avait déjà eu lieu la veille au soir. Morris Draper, accompagné de l'ambassadeur américain à Tel-Aviv, Sam Lewis, fait face à Ariel Sharon, au chef d'état-major israélien, Rafael Eitan, et au chef du renseignement militaire, le général Yehoshua Saguy (orthographié "Sagi" dans les documents). Washington et "les Libanais" demandent que Tsahal se retire de Beyrouth, rappelle l'Américain. Les "terroristes" sont toujours là, rétorque Ariel Sharon, "2 000 à 3 000, on a même leurs noms". Dès lors, qui va s'occuper des camps ?, demandent les Israéliens. Lorsque Morris Draper évoque "l'armée et les forces de sécurité libanaises", le général Saguy exige que "les Phalanges aussi" soient de la partie. Draper s'y oppose. "Et qui donc va les en empêcher ?", demandera le général israélien.

 

  • De fait, le patron du renseignement de Tsahal sait que les phalangistes y sont déjà. Mais la réunion-clé du lendemain, le 17, se déroulera comme si personne n'en avait connaissance. L'ambassadeur Draper y réitère l'exigence américaine que Tsahal montre des signes, même symboliques, de retrait de Beyrouth : "Israël ne devrait pas donner l'impression d'occuper une capitale arabe. (…) "
  • Sharon : "Qui va s'occuper de ces 2 000 terroristes ? C'est aussi votre intérêt. Qui va les attraper ? Bon, Fakhani, Sabra, Chatila, à notre avis, ils sont, disons 1 000, peut-être 500. On sait qu'ils y sont, bien équipés, armés et tout. Et vous voudriez qu'on se retire ?"… Draper insiste ; les Israéliens demandent à se consulter entre eux. A leur retour, ils acceptent le principe d'un retrait de Beyrouth, mais une fois passé Roch Hachana, le nouvel an juif, soit 48 heures plus tard.
  • Draper, pressé de conclure : "Le plan sera mis en œuvre sous 48 heures, telle est la politique."

 

- " Il n'en restera aucun "

Sharon préfère ne pas laisser d'ambiguïté : "Bon, alors, Fakhani, Sabra, Chatila, Bourj el-Barajneh…" Il nomme les lieux où, entre-temps, devra se mener la traque aux "terroristes".

  • Draper : "Des gens hostiles diront que Tsahal reste à Beyrouth pour permettre aux Libanais de tuer les Palestiniens dans les camps."
  • Sharon : "Alors on va les tuer, nous. Il n'en restera aucun. Vous ne sauverez pas (…) ces groupes du terrorisme international."
  • Draper : "Nous ne sommes intéressés à sauver aucun de ces gens."
  • Sharon : "Si vous ne voulez pas que les Libanais les tuent, nous les tuerons."
  • L'ambassadeur Draper réitère alors la "position du gouvernement : on veut que vous partiez. Laissez faire les Libanais". Le retrait israélien débutera trois jours plus tard.

 

Ce vendredi 17 verra le pire du massacre. Il n'y avait dans les deux camps ni 2 000, ni 1 000, ni 500 "terroristes" : les forces de l'OLP avaient bel et bien évacué Beyrouth. Après une seconde nuit de terreur, les phalangistes se retirent le samedi matin. Informé par son émissaire, l'ambassadeur Draper écrit à Ariel Sharon : "C'est horrible. J'ai un représentant dans les camps qui compte les corps. Vous devriez avoir honte." Le président Reagan tancera le premier ministre, Menahem Begin, en des termes d'une inhabituelle virulence.

 

 

- " Partiellement responsable "

Dans ses Mémoires, le secrétaire d'Etat, George Shultz, sera le plus sévère : "Les Israéliens ont dit qu'ils entraient dans Beyrouth (…) pour éviter un bain de sang, il s'avère qu'ils l'ont facilité et peut-être même suscité." Pour avoir fait confiance à leurs alliés, écrira-t-il, "le résultat brutal aura été que nous sommes partiellement responsables" de ce massacre.

 

En conclusion de son article, Seth Anziska écrit : "La leçon est claire : parfois un proche allié agit à l'inverse des intérêts et des valeurs américaines. Echouer à exercer la puissance américaine pour les défendre peut avoir des conséquences désastreuses." L'important, explique-t-il au Monde, n'est pas que les Israéliens aient "délibérément trompé" les Américains, selon l'expression qu'utilisera le sous-secrétaire d'Etat Lawrence Eagleburger, ou qu'ils l'aient fait par conviction. "L'essentiel tient en la faiblesse diplomatique face à leurs intimidations et aux reculades successives de l'ambassadeur Draper", qui finit par céder sur l'essentiel.

 

Obnubilé par son objectif de voir les Israéliens se retirer de Beyrouth, l'ambassadeur accrédite comme réel un fait non avéré – la présence de "terroristes" supposément restés par milliers dans les camps – et accorde à son allié 48 heures de présence supplémentaire dans la ville. "En résumé, il finit par dire aux Israéliens : 'Bon, allez-y, tuez les terroristes, et vous partirez ensuite.' Là est la faillite diplomatique américaine."

 

Notes :

[1Sabra et Chatila : Israéliens et phalangistes génocident les Palestiniens

 

Pour en savoir plus :

-

 

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 09:09
Israël : une cure d'austérité pour éponger le coût de la guerre

Sources :  Le Monde.fr

Cinquante jours, 2 143 morts côté palestinien, 71 côté israélien... La guerre menée cet été dans la bande de Gaza a provoqué un lourd bilan humain mais aussi un coût important pour l'armée israélienne : 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros), a révélé le ministre de la défense israélien, Moshe Yaalon, mardi 2 septembre.

 

« Les dépenses de l'opération "Bordure protectrice" – dépenses militaires, les dépenses directes – s'élèvent à plus de 9 milliards de shekels. Nous avons attaqué plus de 6 000 cibles, plus de 5 000 d'entre elles via les forces aériennes et quelque 900 à partir de la terre et de la mer. »

 

 

- Encore 2 000 « projectiles » dans la bande de GAZA

Mais, malgré l'envergure de l'opération, il a reconnu que les activistes de Gaza, visés par l'opération israélienne lancée le 8 juillet, disposaient encore d'un arsenal non négligeable.

 

« Les organisations terroristes dans la bande de Gaza – le Hamas, le Jihad islamique et d'autres groupes – avaient 10 000 projectiles au début de l'opération "Bordure protectrice". Aujourd'hui, ils en ont environ un cinquième, mais ça fait encore 2 000 projectiles. »

 

 

- Le prix de la guerre hors conséquences humaines et le coût du boycott d'Israël

Moshe Yaalon a précisé que chaque interception de roquette palestinienne par le système de défense « Dôme de fer » coûtait 100 000 dollars (environ 76 000 euros).

 

Le gouvernement israélien a approuvé dimanche une cure d'austérité pour éponger le coût de la guerre, sauf pour le ministère de la défense, épargné par les coupes budgétaires.

 

 

 

 

Commentaire :

Ce sera la double peine pour les salariés notamment d'origine arabe.  En effet, en 2012, le revenu mensuel d’un israélien (employé municipal) d’origine Ashkenaze était de 42 % supérieur à la moyenne, pour un séfarade, de 9 % supérieur à la moyenne et pour un arabe israélien inférieur de 34 % [1] !

 

Notes :

- Lire notre reportage à Gaza : « Nous sommes revenus au point de départ »

- Lire notre décryptage : Le « Dôme de fer », pièce maîtresse d'Israël contre les tirs

[1] Salaires des patrons israéliens : 42 fois le salaire moyen

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Israêl pratique des coupes sombres dans les dépenses sociales et de santé

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 22:55
Israël s'accapare une vaste portion de territoire en Cisjordanie

Israël attise les braises encore rouges en semant le grain d'un futur conflit... !
Israël veut éviter la paix à tout prix... parce que la paix ce serait deux États... et elle ne veut pas d'État palestinien sous ses fenêtres.

 

 

Moins d’une semaine après avoir accepté un cessez-le-feu à Gaza, Israël a annoncé dimanche sa décision de s’approprier 400 hectares de terres en Cisjordanie, en représailles à l’un des évènements déclencheurs de la guerre.

Israël a décidé de déclarer propriété de l’Etat israélien ces 400 hectares proches de la colonie de Gva’ot, dans les environs de Bethléem, en réaction au meurtre de trois jeunes Israéliens en juin dans le secteur, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel, a-t-elle précisé. Il s’agit d’une décision qui revient à une confiscation "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s’est alarmée l’organisation anticolonisation "La Paix maintenant", les responsables palestiniens décriant pour leur part un nouvel affront israélien.

 

 

Sources :  Ledauphine.com | mis à jour le 22/03/2024

- C’est la première annonce du genre rendue publique depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 8 juillet.

La guerre a parachevé un cycle de violences israélo-palestiniennes provoquées par l’enlèvement, le 12 juin, de trois adolescents près de Gush Etzion, un bloc de colonies situé en zone entièrement sous contrôle israélien à une dizaine de kilomètres au sud de Bethléem. Gva’ot fait partie de Gush Etzion.

 

Les trois étudiants d’écoles religieuses ont été retrouvés morts le 30 juin. Israël a attribué leur meurtre au Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza et qui est aussi présente en Cisjordanie. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n’a jamais été informé de leur projet.

 

La poursuite de la colonisation (la construction d’habitations civiles dans les territoires occupés ou annexés par Israël depuis 1967) est largement considérée comme une entrave majeure aux efforts déployés depuis des décennies pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis 2009, le nombre d’unités (logements ou maisons) construites est passé de 1 500 ou 1 800 les années précédentes à 2 000 ou 2 500, dit "la Paix maintenant". Le mouvement s’est par ailleurs propagé vers l’est et l’intérieur de la Cisjordanie, selon Hagit Ofran, une responsable de l’association israélienne qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.

 

La décision annoncée dimanche «ne fera que détériorer encore davantage la situation», a déploré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, rappelant que la communauté internationale considérait comme illégales les colonies en territoire occupé.

 

 

La colonie de Gva'ot, proche de l'endroit où se trouvent les 400 hectares que s'approprie Israël.

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 09:23
L’alliance entre le complexe militaro-industriel américain et le lobby sioniste

"Cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque Parlement d’Etat, dans chaque bureau du Gouvernement fédéral. (...) Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l’énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble". Tiré du discours d'adieu du Président Einsenhower prononcé le 17 janvier 1961 face au danger représenté par le complexe militaro-industriel.

 

Sources : Le Grand Soir par Mizaanoun le 9 août 2014 - Mis à jour le 18-09-2014

- Le chaos planifié dans le monde arabe et ce qu’il cache derrière

Généralement les observateurs qui analysent objectivement tous les bouleversements qui tourmentent les peuples du Monde Arabe d’Orient comme du Maghreb, ont tendance à expliquer ce chaos, qui secoue aussi tant d’autres régions dans le monde, par l’échec supposé des politiques contradictoires, incohérentes et aberrantes des États-Unis. Cependant les évidences irréfutables conduisent à une toute autre vérité. Le chaos et la déstabilisation sont précisément le but recherché et le résultat constitue bel et bien une réussite et non un échec de ces politiques. Toutes ces politiques sont conçues par ceux-là mêmes à qui bénéficient toutes ces guerres, ces interventions militaires et ces conflits provoqués et minutieusement préparés. Bien que les politiques des Etats-Unis soient irrationnelles et contradictoires, pour le maintien de la paix mondiale, ou même du point de vue des intérêts de leurs simples nationaux, elles restent, avec certitude, une manne pour les bénéficiaires économiquement et géopolitiquement des guerres et des conflagrations internationales, c’est-à-dire le complexe militaro-industriel et les défenseurs à outrance et très actifs sionistes du « Grand Israël ». Faut-il signaler que les citoyens sionistes aux E.U constituent la communauté la plus nombreuse par rapport au reste de tous les autres pays du monde. Ils constituent 2% de l’ensemble, soit 7 millions de personnes et ils contrôlent l’essentiel de toute l’économie et particulièrement les finances, l’appareil de guerre et ses considérables ramifications, et, pour Ende toute la politique étrangère de l’Empire.

 

 

- La chute du Mur de Berlin, il y a vingt-cinq ans, a été la meilleure occasion pour semer le chaos dans le monde.

La raison qui a donné naissance et développement considérable de l’appareil militaire durant la « Guerre Froide » était pour faire face à la menace communiste. Mais la chute du Mur qui avait été célébrée par les populations au sein de l’empire, comme une fin du militarisme et l’aube des « grands bénéfices de la paix » en pensant à la nouvelle orientation des considérables dépenses du Pentagone, ce qui devrait permettre de se tourner vers les besoins sociaux urgents et non militaires, des besoins considérables urgents, s’est vite évanouie. En voici quelques échantillons sur la situation sociale aux E.U en 2011 tiré du livre : « La fin du dollar » de l’auteure suisse Myret Zaki : « Quarante-cinq millions d’Américains ont perdu leur logement, 20% de la population est sorti du circuit économique et ne consomme plus et un tiers d’États américains sont en quasi faillite. Plus personne n’investit de fonds propres dans ce pays. Tout repose uniquement sur la dette. »

L’alliance entre le complexe militaro-industriel américain et le lobby sioniste

Et quelles dettes ! Le gouvernement fédéral à lui seul et du 16 octobre 2013 jusqu’au 7 février, le plafond de sa dette a été porté à 16 700 milliards de dollars. Le précédent plafond a été immédiatement dépassé. Des dettes auxquelles s’ajoutent les autres dettes publiques des 50 états, ce qui dépasse à l’heure actuelle plus de 200.000 milliards de dollars. Il n’y a plus aucun étalon bien ou produit pour mesurer la couverture et la valeur du dollar. Il n’y a plus rien d’autre que le paramètre militaire.

 

Et malgré tout cela les tenants de cette alliance entre le Complexe Militaro-industriel et le Lobby sionistes continuent leurs activités comme si de rien n’était.

 

 

 

 

 

Donc au moment où la majorité des habitants se réjouissaient à la perspective des imminents « bénéfices de la paix », les puissants bénéficiaires, à travers les grandes affaires créés par l’expansion, des dépenses militaires-sécuritaires, se sont sentis, eux, menacés. À partir de là, il n’y a plus rien de surprenant que ces forces aux influences considérables aient rapidement mobilisé leurs immenses moyens pour neutraliser cette « menace de la paix ».

 

Afin de faire taire toutes ces voix qui exigeaient les dividendes de la paix, les bénéficiaires de la guerre et du militarisme, avaient commencé à définir méthodiquement des nouvelles « sources de menace » de la post-guerre froide dans un contexte plus ample du nouveau monde multipolaire qui va beaucoup plus loin que la traditionnelle « menace soviétique » du monde bipolaire de la guerre froide. Et ainsi la « menace communiste » de l’époque soviétique, a été remplacée par la « menace » des « états voyous » ou « états faillis » de l’islam radical et du « terrorisme global » qui doivent fonctionner comme les nouveaux ennemis.

 

Un mémorandum du Pentagone (de la fin des années 90) avait déjà décrit comment on va éliminer sept pays en cinq ans, avait reconnu le général Wesley Clark lors d’une interview donnée à l’organisation Democracy Now, le 02/11/2007.

Ces pays sont : l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan pour finir avec l’Iran. Tous ces pays sont déjà ravagés et en état de désintégration générale, sauf l’Iran qui se tient encore debout malgré la série d’assassinats de ses savants et les innombrables tentatives en cours de déstabilisation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Le NIC à la manoeuvre pour redessiner le monde

 D’autre part le Conseil National de l'Intelligence (NIC sigles en anglais), une de ces centrales d’espionnage basé à Washington, qui a de son côté présenté son rapport « Global Trends 2030 : Alternative Worlds » (décembre 2012) avait prévu 15 autres pays destinés à échouer et devenir des états faillis jusqu’à 2030.

 

Dans la liste sont cités nommément, l’Afghanistan, le Pakistan, le Bengladesh, le Tchad, le Niger, le Nigéria, la Mali, le Kenya, le Burundi, l’Éthiopie, le Rouanda, la Somalie, la R.D du Congo, le Malawi, le Haïti et le Yémen.

 

 

 

 

 

Alors que dans un antérieur rapport, publié au début du second mandat de Bush, en 2005, le même conseil avait prévu de convertir le Pakistan en « État failli » en 2015 en provoquant une guerre civile, une « Talibanisation » totale, suivie d’une lutte pour le contrôle des armes nucléaires de ce pays.

 

L’intention du NCI envers le Pakistan est de lui faire subir un destin semblable à celui de la Yougoslavie.

 

 

 

 

L’intention du NCI envers le Pakistan est de lui faire subir un destin semblable à celui de la Yougoslavie. D’un grand pays uni et consolidé avec une paix, une justice sociale totale et un progrès constant, en un pays dépecé en sept états après une décennie de « guerres civiles » sous le patronage des EU, de l’OTAN et les pays adhérents à cette organisation militaire, l’instrument de guerre par excellence et unique dans le monde, après l’effondrement de l’Union Soviétique et la disparition du Pacte de Varsovie, d’une aussi effrayante envergure. 

 

Dans le même rapport (Global Trends 2030 : Alternative Worlds)au même moment où on insiste explicitement, que tous les « états faillis » vont servir inévitablement de base pour les extrémistes religieux ou politiques, le rapport (page 143) reconnait que de fait, les EU et ses alliés, depuis les années soixante, avaient appuyé de forme clandestine toutes ces mêmes organisations comme un moyen préliminaire pour déstabiliser ces nations-états séculaires et souverains comme le Pakistan et l’Afghanistan.

 

Le statut d’un « état failli » du genre de la Yougoslavie ou de la Somalie, comme on va le voir encore plus loin, avec plus de détails et précisions, n’est pas le résultat fatal de divisions sociales internes, mais un objectif stratégique obtenu à travers des opérations clandestines, gérées fondamentalement par les agents secrets dépendants des ambassades US infiltrés dans tous les pays du monde comme corps diplomatiques. Dans les années soixante ces opérations de déstabilisation des pays en Amérique Latine et en Afrique étaient flagrante. Une de ces opérations clandestines est celle qui a été menée au Chili en 1973 et a fini par l’assassinat direct et télévisé, le 11 septembre du président élu au suffrage universelle, Salvador Allende. Il a été pratiquement tué sous les bombes lancées par l’aviation militaire sous les ordres du général traître Augusto Pinochet, qui ont visé le palais présidentiel « Palacio de la Moneda » à Santiago de Chili, la capitale du pays. L'opération était directement préparée et supervisée par les services de la CIA, le président US, de l’époque, Richard Nixon et son fameux ministre des affaires étrangères, le sioniste notoire, Henry Kissinger. Dear Henry comme, l’appelaient les intimes est toujours vivant et a affirmé à plusieurs reprises dans ses livres, conférences et déclarations sa fierté d’avoir suggéré au président Nixon l’assassinat de Salvador Allende. Et ce n’était pas le seul crime dans cette région du monde l’Amérique Latine ou dans le reste du monde où il est à l’origine d’installations au pouvoir de presque tous les dictateurs et les violentes éliminations d’hommes politiques nationalistes, à cette époque de l’histoire dans les années 70. Les plus récentes liquidations physiques de chefs d’état semblables sont ceux de la Libye et de l’Irak.

 

Selon la « Fund For Peace » installée à Washington, dont le but officiel, serait la promotion de « la Sécurité Durable à partir de recherches et d’études approfondies » publie chaque année une « Indication sur les états appelés ou poussés à échouer ou à faire faillite », basée sur une évaluation des risques, a identifié, pas moins, de 33 de ces pays. Tous ces pays sont condamnés par les experts de la guerre de Washington à la faillite pour ouvrir le chemin à l’intervention militaire.

 

Ça serait un pléonasme de dire que jamais il n’est fait mention de l’histoire d’Al Qaeda comme recours des services secrets des E.U et son rôle évident dans la création des divisions, des factions autonomistes et finalement la déstabilisation générale au Moyen Orient, en Asie Centrale et en Afrique subsaharienne.

 

 

- La Syrie et l'Irak ?

Dans les deux cas qui sont en cours en ce moment en Syrie et en Irak, dans un pays comme dans l’autre, avec les groupes d’Ansar en Syrie et « Daach, EIIS ou ISIS devenu, avec la prise de la ville de Mossoul, au nord de l’Irak, un Califat depuis quelques semaines », les choses ne peuvent pas être plus évidentes. Ce Califat aurait pu être anéanti en moins de deux heures par les F15, F16, F35 stationnés au Koweït ou sur les porte-avions qui naviguent, juste en face, dans mer du Golfe persique, ce qui prouve la duplicité des EU.

 

Obama serait en train d’utiliser ce groupe comme un revolver pointé sur la nuque de Nuri Al Maliki (premier ministre irakien) qui serait trop proche de l’Iran et en plus il aurait refusé de signer un Accord sur un Statut juridictionnel spécial pour les 30.000 Marines qu’Obama voulait faire stationner d’une manière permanente en Irak. « Un nombre croissant de législateurs US et des alliés arabes des EU comme « l’Arabie Saoudite » et « les Emirats Arabes Unis » voulait que la Maison Blanche retire tout appui à Al Maliki. Certains d’entre eux usent de toutes d’arguments et de pressions pour un changement à la tête du gouvernement de Bagdad pour permettre une quelconque aide pour une apparente stabilisation de l’Irak, selon des diplomates US et arabes » (rapporté par le Wall Street journal sous le titre : « U.S Signals Iraq’s Maliki Should Go ». Pour ce qui est des groupes Ansar en Syrie, ils sont armés et soutenus à travers la Turquie d’Erdogan par les mêmes E.U, leurs alliés occidentaux et les oligarchies du Golfe dont encore une fois « l’Arabie Saoudite, les Emirats et le Qatar ».

 

Enfin de compte la stratégie des EU. OTAN-Israël concernant l’Irak et la Syrie, est le dépècement de ces pays. Pour l’Irak, au moins, en trois états « indépendants » impuissants, certainement ennemis l’un de l’autre. Pour l’Irak il est prévu la formation d’un état sunnite, un autre chiite et un troisième kurde. (Ce dernier existe déjà depuis 1991 grâce au concours direct et sur place des experts militaires israéliens et des E.U.) Et la Syrie serait aussi répartie en plusieurs états, « Alaouite », Sunnite et Druze.

 

 

- La haute sphère militaire avait publiquement présenté la plus grande partie de son évaluation du monde postérieur à la guerre froide.

Le général Carl Vuno, le chef de l’état-major des forces armées US, par exemple, avait affirmé devant le Congrès en mai 1989 : « beaucoup plus compliquée [que n’importe quel danger qu’aurait pu constituer l’Union Soviétique] est la menace qui est en train de se développer dans le reste du monde... Dans ce monde de plus en plus multipolaire, nous faisons face à des multiples menaces venant des pays et d’acteurs qui deviennent militairement et politiquement de plus en plus agressifs[1]. »

 

Le général Colin Powell, qui était à l’époque Président de l’État-Major Conjoint, avait réitéré le même argument et avait soutenu de son côté devant le comité du Sénat que malgré la disparition de l’Union Soviétique, les Etats-Unis ont besoin de continuer leur renforcement militaire pour faire face à ses nouvelles et nombreuses obligations. « Avec tous les défis qu’affronte notre nation, il est, pour moi, impossible de croire à la démobilisation ou à la réduction les moyens militaires. C’est chose probable dans le futur lointain mais pas pour le moment. Le vrai « bénéfice de la paix est la paix en elle-même...La paix n’est possible qu’en conservant la force[2] » Au moment où les plus hauts responsables militaires, qui se présentent souvent dans leurs uniformes solennels et extravagants, se plaçaient publiquement au centre des groupes pour plaider contre toute tentative de réduction du complexe militaro-industriel dont l’expansion de ses dimensions est sans arrêt grandissante. Les militaristes civils qui travaillaient directement au Pentagone ou sont proches de lui et les faucons des « Think Tanks » (les réservoirs de réflexions) se trouvent en train de tirer sur les ficelles de derrière les coulisses.

 

Ces faucons de l’époque ont des noms comme : Dick Cheney, ministre de la défense puis vice-président sous Bush II, Paul D. Wolfowitz, Zalmay Khalilzadah, Lewis « Scooter » Libby. Ce groupe de personnes et leurs coreligionnaires et collaborateurs (comme Richard Perle, Douglas Feith, Michael Ladeen, Elliot Abrams, Donald Rumsfeld, William Kristol, John Bolton et beaucoup d’autres) travaillaient activement ensemble pour éviter les réductions postérieures à la Guerre Froide. « Nous craignions que les populations allaient dire : « À présent nous devons ramener nos troupes à la maison et ainsi nous allions abandonner notre position en Europe » se souvenait, lors d’une interview, Paul Wolfwitz. Faut-il souligner que de tous ces noms, seuls Zalmay Khalilzadah, qui est d’origine afghane, Donald Rumsfeld qui sera le ministre de Défense sous Bush II, et John Bolton qui est un extrémiste de droite très proche du sionisme ou chrétien-sioniste, tous les autres sont des noms d’authentiques et des plus virulents sionistes parmi ceux qui sont disposés à précipiter le monde entier dans l’apocalypse totale au profit du « Grand Israël. » Les membres du commandement militaire qui était souvent, affiliés au Pentagone ou à l’Administration Bush (père) collaboraient en même temps et étroitement avec une série de groupes patriotards de réflexions et de pressions tels qu’American Enterprise, le Projet du Nouveau Siècle Américain, l’Institut juif pour les Affaires de Sécurité Nationale (JINSA). Ce dernier s’est créé pour servir aussi bien le lobby de l’armement que le lobby du « Grand Israël ». Une vue rapide sur les registres des membres de ces réservoirs de réflexions militaristes, leurs affiliations, leurs sources de financements, leurs structures institutionnelles permet de découvrir qu’ils ne sont créés que pour servir essentiellement de façades afin de dissimuler le commerce incestueux et la relation politique entre le Pentagone, ses principaux fournisseurs, les hauts gradés militaires, le lobby du « Grand Israël » et d’autres organisations de ligne aussi dure à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement.


 

- Une action soigneusement calculée pour redessiner un monde, postérieur à la Guerre Froide, comme un monde encore plus « dangereux »

Par conséquent, il faut concevoir une nouvelle « Stratégie de Sécurité Nationale » pour les États-Unis. Ce groupe de planificateurs militaires et les Think Tanks militaristes, ont produit un nouveau document géopolitique militaire dans la période immédiatement postérieure à la chute de l’Union Soviétique, qui sera connu sous la dénomination « Defense Planning Guidance » ou « Stratégie de Défense de la décennie 1990 ». Ce document qui a été présenté par la Maison Blanche, au début des années 1990, au Congrès, était concentré sur les « points de conflits prévisibles dans le Tiers-Monde » comme de nouvelles sources d’attention pour le pouvoir militaire des États-Unis à l’ère postérieure à la Guerre Froide : « dans cette nouvelle ère, nous croyons fermement que notre pouvoir militaire restera impérieusement essentiel pour l’équilibre global...avec des grandes probabilités de demandes de l’intervention de nos forces armées, qui n’implique plus l’Union Soviétique, mais dans le Tiers-Monde où il est nécessaire de nouvelles conceptions géopolitiques importantes ».

 

Pour répondre aux « embrasements dans les régions vitales », la situation requiert une stratégie de « dissuasion spécifique », une stratégie militaire qui « pourrait contrôler et étouffer les conflits régionaux ou locaux dans le Tiers-Monde rapidement, comme un éclair, et, avec l’efficacité d’un balayage scanner avant que ça nous échappe d’entre les mains. Dans le monde postérieur à la Guerre Froide il y a de multiples sources de menaces, c’est pourquoi les EU doivent être bien préparés pour ces guerres de « basses ou moyennes intensités ». Basse ou moyenne intensité ça n’a rien à voir avec le niveau potentiel du feu et de violence, sinon ça se réfère à l’échelle géographique en comparaison avec une guerre régionale totale ou mondiale susceptible de perturber le commerce et paralyser les marchés internationaux.

 

La « Stratégie de Défense pour les années 1990 » concernait aussi le maintien et l’ampliation de la « profondeur stratégique » des EU, selon l’expression utilisée par Dick Cheney, ministre de la défense à l’époque. « Profondeur stratégique » résonnait à géopolitique, ce qui signifie qu’à la suite de la chute du Mur de Berlin, les EU devaient étendre leur présence global, en termes de bases militaires, centres d’écoutes ou d’espionnage et de technologie militaire dans des régions qui étaient dans le passé, soit, neutres soit sous influence de l’Union Soviétique. Depuis les bases militaires se sont multipliées. Une liste non exhaustive de ces bases militaires des forces armées des États-Unis d’Amérique dans le monde, hors du territoire métropolitain, au début du XXIe siècle situe leur nombre à plus de 737 bases. Suite à des programmes de réorganisation (notamment BRAC 2005), certaines bases ont été fermées mais beaucoup de nouvelles ont été installées dans d’autres pays et régions du monde. En Allemagne par exemple elles sont plus de 25 et par ordre alphabétique, elles se trouvent en Arabie Saoudite, au Bahreïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis en Belgique, en Corée du Sud, à Cuba (la fameuse base de Guantanamo), à Djibouti, en Espagne, en Grèce, à Groenland, en Island, en Italie, Japon, au Kosovo, au Kirghizistan, aux Pays-Bas, au Portugal, au Royaume Uni, en Turquie, en Territoires d’Outre-Mer américains, en Territoire Britannique de l’Océan Indien etc. On n’a pas de confirmations officielles, mais tout porte à croire que des bases se sont installées dans les pays de l’Europe de l’est, comme la Tchéquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, et surtout la Pologne.

 

- Quant à la question de l’espionnage global, le nombre des centres d’écoutes a pris des ampleurs considérables.

Il n’y a pas uniquement la CIA ou le FBI, mais plus de seize Centres d’espionnage, comme l’a révélé Edward Snowden au sujet de la National Security Agency (NSA). Un espionnage total y compris des plus proches alliés des E.U, comme l’Allemagne ou la France. Selon le quotidien allemand Der Spiegel dans un rapport basé sur les révélations du même Edward Snowden, plusieurs gouvernants d’Amérique Latine ouvertement alignés sur la politique US ont fait eux-aussi l’objet d’écoute comme c’est le cas d’Alvaro Uribe, l’ex-président de Colombie, Alan Garcia l’ex-président du Pérou entre autres. Le journal allemand rapporte que la Chancelière Angela Merkel Chancelière Angela Merkel elle-même, est classée dans la liste des « TOP TEN » sur les 122 présidents du monde entier constamment sous surveillance ou sur table d’écoute. Der Spiegel a informé que le téléphone de Merkel était sur table d’écoute de la NSA durant plus de dix ans.

 

De cette manière, toutes les prophéties auto-accomplies, est une évidence indiscutable : ayant d’abord planifié (et postérieurement créé) le monde postérieur à la guerre froide comme un monde plein de « foyers d’instabilités qui menacent les intérêts nationaux des EU », les puissants bénéficiaires des dépenses du Pentagone ont réussi à maintenir le niveau de ces dépenses militaires à celui qui était durant la Guerre Froide avec un excédent considérable. Les partisans du militarisme perpétuel agissaient avec une extrême rapidité afin de garantir que l’effondrement [de l’Union Soviétique] n’affecte en rien le budget du Pentagone ou notre position stratégique sur toute la planète « que nous avions gagné au nom de l’anticommunisme », affirmaient-ils.

 

Afin d’affiner les lignes de la « Stratégie de Sécurité Nationale » dans le monde postérieur à la Guerre Froide, les stratèges militaires us américains nécessitaient les prétextes et les arguments qui consistaient toujours à l’invention ou la fabrication des ennemis avec tous les détails nécessaires. Les adjudicataires des dividendes de la guerre eux-mêmes trouvent parfois, par définition, les « ennemis et menaces externes » et « décident unilatéralement quelles actions dans le monde peuvent être considérées comme terrorisme », ou cataloguant arbitrairement certains pays comme « soutenant le terrorisme » comme l’avait précisé Bill Christison, ancien conseiller de la CIA [3].

 

Non seulement mais, par leurs politiques insidieuses et perfides, les EU incitent à des frictions internationales, qui provoquent inévitablement la haine et la violence, ce qui justifient la guerre et la destruction. Ce qui enchaîne, en réaction, de nouveaux actes de terreur et de violence et ainsi se déclenche un cercle vicieux infernal. Bien entendu, derrière la force qui pousse à toute cette funeste stratégie de mise en exécution de la guerre et du terrorisme, il y a le maintien des grands dividendes du business des armes. Le regretté Gore Vidal avait caractérisé satiriquement cette scélérate et criminelle nécessité pour ceux à qui profite la guerre et le militarisme de proposer constamment des nouvelles menaces et ennemis présumés comme le « Club de l’ennemi du mois : chaque mois nous nous confrontons à un terrible ennemi que nous devons attaquer avant qu’il ne nous détruise »[4].

 

Une petite guerre par ici, une autre par-là, une guerre de « basse intensité » dans un pays X, et une guerre de « moyenne intensité » dans un pays Y, avec des scénarios des plus cyniques de « guerres contrôlées ». Toutes ces stratégies et manipulations sont dans le but de maintenir les assignations financières militaires qui fluent vers le complexe militaro-industriel sans pour autant aller jusqu’à provoquer un grand conflit ou un conflit mondial qui paralyserait complètement toutes les activités commerciales du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ce contexte, l’effondrement de l’Union Soviétique, la menace « des bénéfices de la paix » pour les intérêts du complexe militaro-industriel et le consécutif appétit des bénéficiaires des dividendes de guerre, de substituer, la « menace communiste » de la Guerre Froide, la réaction du gouvernement des EU aux attaques du 09/11, dans lesquelles il y a tout de suite vu une grande occasion pour les guerres et les agressions, ne devrait pas avoir été une surprise pour tout observateur familiarisé avec les vicieuses exigences du militarisme. Les attaques aussi effrayantes qu’elles soient n’ont pas été vues comme un délit, mais bien comme une « déclaration de guerre » contre les EU. Une fois ainsi établi que les EU étaient été entrés en guerre, la propagande militaire et les agressions impérialistes vont se mettre à agir en conséquence. Comme l’avait qualifié Chalmers Johnson, la tragédie du 11/09 « va servir de manne qui est tombée du ciel sur une Administration Bush II, une administration décidée à élever au plus haut possible la rampe des budgets militaires [5]» Les virtuoses des guerres décidées par les EU avaient déjà signalé les gouvernements « non amis » des EU, comme l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Libye et la Corée du Nord et les ont qualifiés de gouvernements canailles ou gouvernements échoués, et, en plus des gouvernements qui soutiennent le terrorisme. Ces pays, selon ses seigneurs de la guerre de Washington et non de Kaboul, nécessitent de toute urgence « des changements de régime » Cependant, avant les attaques du 11/09, les étiquettes de diabolisation n’était apparemment pas suffisantes pour convaincre l’opinion publique usaméricaine pour appuyer les guerres sélectives du gouvernement US. La tragédie du 11/09 avait donc servi de précieux prétexte dont avaient besoin les militaristes pour mettre en pratique ces guerres et par la suite le changement de régime en Irak. Un changement qui va être suivi par d’autres similaires dans les nombreux pays du monde ou les gouvernements étaient considérés des gouvernements « non amis » des USA.

 

De la même manière que les bénéficiaires des dividendes des guerres, le complexe militaro-industriel de sécurité, voit dans la paix et la stabilité des facteurs hostiles à leurs intérêts internationaux. Les partisans sionistes actifs du « grand Israël » ont aussi toujours perçu la paix entre Israël et ses voisins palestiniens ou arabes, comme un très dangereux obstacle sur la voie de leur objectif qui consiste à contrôler toute la « terre promise » avec toutes ses extensions aux dépens de tous les pays de la région. La raison de cette appréhension de la paix c’est que, en vertu des résolutions des Nations Unies, la paix signifierait le retour d’Israël aux frontières antérieures à 1967, c’est-à-dire le retrait de la rive est du Jourdain (Cisjordanie) et de Gaza. Et comme les défenseurs du « grand Israël » ne sont pas disposés à se retirer de ces territoires « libérés » et non occupés, ils sont envahis par une peur de tout apaisement, ce qui les pousse continuellement à saborder tout effort de négociations en vue d’atteindre la paix.

 

Et ainsi ses secteurs, voient de la même manière la guerre et l’agitation (Ou comme le disait David Ben Gourion, un des principaux fondateurs de l’état d’Israël, une « atmosphère révolutionnaire ») des occasions propices à l’expulsion des palestiniens, à la redistribution géographique de la région et à l’expansion du territoire du Grand-Israël. « Ce qui est inconcevable en temps normal. Ben Gourion affirmait « tout est possible en temps de troubles. Et si en ce grand moment, l’opportunité n’est pas saisie, tout est perdu. C’est tout un monde qui est perdu[6]. » Faisant écho d’un malicieux sentiment similaire – la dissolution et la fragmentation des états arabes en un mosaïque de groupes ethniques n’est possible qu’en temps de guerre et de convulsion socio-politiques – le faucon notoire et criminel de guerre, Ariel Sharon avait affirmé le 24 mars 1988 « que si le soulèvement palestinien continue, Israël serait obligé de faire la guerre à tous ses voisins arabes. La guerre – ajouta-t-il – crée « les circonstances » pour l’élimination de tout le peuple palestinien de Cisjordanie, de Gaza et aussi tous ceux qui se trouvent à l’intérieur même d’Israël. » Les palestiniens qu’on appelle de 48. C’est-à-dire de 1948, la date de la création de l’état sioniste. L’idée que la guerre « est propice aux circonstances favorables » à l’élimination des palestiniens des territoires occupés, se base sur la certitude que les Etats-Unis approuvent l’idée et ainsi apportent leur appui à l’extension du colonialisme sioniste en cas où la guerre envisagée est déclenchée. L’expectative en tout cas n’est ni extravagante ni inhabituelle, tout comme les bénéficiaires de la guerre et des dépenses militaires qui contemplent avec intérêt l’idée. Au fait, avec beaucoup de plaisir, non seulement pour le bien « d’Israël ou du peuple juif », sinon pour leurs propres sinistres buts, de l’alliance de fait, entre le complexe militaro-industriel et le lobby du Grand Israël.

 

En base des intérêts de tous ces puissants groupes d’intérêts convergents vers le besoin d’allumer les guerres et provoquer les convulsions politiques au Moyen Orient, s’est forgée une puissante alliance fatidique ou impie. La puissante machine de guerre usaméricaine, est à présent complétée par les capacités des relations publiques presque incomparables de la ligne dure du lobby pro-israélien aux EU. La convergence ou interdépendance des intérêts du complexe militaro-industriel et ceux du sionisme actif dans les guerres et les déstabilisations politiques au Moyen Orient, se trouve au centre du cycle perpétuel de la violence dans la région.
 

 

- L’alliance entre le complexe militaro-industriel et le lobby d’Israël est de fait extra-officielle.

Elle s’est forgée subtilement à travers un réseau complexe des puissants Think Tanks militaristes comme l’American Enterprise Institue, le Projet pour le Nouveau siècle Américain, le Comité des Affaires Publiques des Etats-Unis et Israël, (l’AIPAC), le Middle East Media Research Institute, l’Institut Washington pour la Politique du Proche Orient, Middle East Forum, el Institut National pour la Politique Publique, l’Institut Juif des Affaires de Sécurité National, le Centre Politique de Sécurité etc.

 

Dans la période directement postérieure à la Guerre Froide, ces Think Tanks militaristes et leurs éléments agissants de la ligne dure à l’intérieur comme à l’extérieur du gouvernement avaient publié une série de documents sur la politique qui, clairement et avec force, plaidait pour des plans sur les changements des frontières, des changements démographiques et des changements de régimes au Moyen Orient. Par exemple en 1996 un influent Think Tank israélien, l’Institut des Etudes Stratégiques et Politiques avancées, a appuyé et publié un document politique intitulé « Un coup propre : Une nouvelle stratégie pour s’assurer l’ère » affirmant que le premier ministre Benjamin Netanyahu « doit » faire un arrêt définitif au « Processus d’Oslo et réaffirmer la revendication d’Israël sur la Rive Occidentale (du Jourdain ou la Cisjordanie) et Gaza. Et a présenté un plan par lequel « Israël » « donnera forme à son environnement stratégique, commençant par un renversement de Saddam Hussein et l’installation d’une monarchie hachémite à Bagdad, afin de servir comme un premier pas vers l’élimination de tous les gouvernements anti-israéliens comme la Syrie, le Liban etc. [7]»

 

Dans une «  Lettre ouverte au Président » (Clinton à l’époque), datée du 19 février 1998, des faucons de Think-Tanks et des personnes situées idéologiquement dans la ligne dure, représentant le complexe militaro-industriel et le lobby du « Grand Israël », recommandèrent, une stratégie politique et militaire globale pour aussi « renverser Saddam Hussein et son régime. » Parmi les signataires de cette lettre on trouve des noms comme : Elliott Abrams, Richard Armitage, John Bolton, Douglas Feith, Paul Wolfowitz, David Wurmer, Dov Zakheim, Richard Perle, Donald Rumsfeld, William Kristol, Joshua Muravchik, Leon Wieseltier, et l’ex sénateur au Congrès Stephen Solarz [8].

 

En septembre 2000, un autre groupe de réflexion militariste, nommé Projet pour le Nouveau Siècle Américain, (PNAC), a publié un rapport intitulé : « Reconstruisons les défenses de l'Amérique : Stratégie, Forces et Ressources pour un Nouveau Siècle », pour promouvoir explicitement un rôle impérial des Forces Armées US dans le monde. Il est dit, par exemple, « Les États-Unis des décennies 60, ont essayé de jouer un rôle plus permanent pour la sécurité régionale du Golfe Persique. Pour autant que le conflit non résolu de l’Irak avait fourni une justification immédiate, la nécessité d’une présence substantielle des forces usaméricaines dans le Golfe transcendant la question du régime de Saddam Hussein.  » Les prometteurs de ce rapport incluaient, Richard Cheney, Donald Rumsfeld, Paul Wolfowitz, Lewis Libby et William Kristol. Ce dernier a directement collaboré à la rédaction du rapport [9].

 

L’influent « Institut juif des Affaires de Sécurité National (JINSA) » de son côté émet de temps en temps des déclarations et des documents politiques qui plaident avec force pour « des changements de régime » au Moyen Orient. Son assistant Michael Ledeen, ancien collaborateur des services secrets américains, israélien et italiens, qui écrit aussi des articles pour la Jewish World Review (revue juive mondiale), et fut l’un des membres fondateurs du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA) qui était conseiller extra officiel dans l’Administration Bush sur les sujets du Moyen Orient, avait ouvertement plaidé pour une prochaine « guerre totale », précisant que les E.U devaient accroitre leur politique de « changement de régime » en Irak et dans d’autres pays de la région, comme l’Iran et la Syrie. « Dans son fervent appui à la ligne dure, en faveur des colonisations, à la politique antiPalestinienne du style du parti du Likoud en Israël, la JINSA avait aussi recommandé impérativement, que le changement de régime en Irak, devrait être seulement le commencement d’une cascade de renversements à effet dominos, dans tout le Moyen Orient[10]. »

 

Conclusion, l’évidence accablante (et irréfutable) du chaos qui ravage le Moyen Orient, l’Afrique du Nord et l’Europe de l’est, [comme l’Ukraine, et, avant la Géorgie et de nombreux autres états de cette région] n’est pas dû à des « erreurs » dans la politique des EU et leurs alliés. Mais c’est bien le résultat de ces politiques préméditées et soigneusement conçues et qui sont prêchées par cette alliance impie entre le complexe militaro-industriel de sécurité et le lobby d’Israël dans le monde postérieur à la Guerre Froide.

 

Un article du 26 juillet 2014, du journaliste Marc Bassets, publié par le quotidien EL PAIS espagnol sous le titre : Les turbulences globales mettent en évidence les limites du pouvoir des E.U. il est écrit : « Les conflits de Gaza, Syrie, Irak et l’Ukraine ainsi que les tensions dans tout le sud-est asiatique constitue le théâtre l’extraordinaire instabilité mondiale »(...) Strobe Talbott, président du laboratoire des idées (Thinks Tank) Brooking Institut, lui détecte, selon l’article, des « signes inquiétants et préoccupants qui rappellent l’été de 1914, qui a vu le déclenchement de la Première Guerre Mondiale. » Et toujours dans le même article, l’auteur d’ajouter : « Le quotidien The Wall Street Journal, affirme, la semaine dernière (fin de juillet 2014), que l’ampleur de l’instabilité actuelle n’a jamais été vue depuis les années 70  ». (...) Par contre Danielle Pletka, vice-présidente pour la politique extérieure et de défense du laboratoire des idées des conservateurs, l’American Enterprise Institute, elle « ne voit pas d’analogie avec la décennie des années 70. Mais regardant plus loin, ça lui rappelle plutôt, dit-elle, l’époque d’entre-guerres des années 30 et les années antérieures à la Première Guerre Mondiale, 1913-1914 ».

 

- Bref les sismographes de Washington registrent des signaux préoccupants. Peu de présidents des E.U, dans les dernières décennies ont eu à affronter une série similaire de crises, causées directement par les USA eux-mêmes. L’habituel est que le président US –en tant que chef du monde libre, comme se disait dans des temps lointains, essaye de modeler le monde à son goût, non l’inverse.

 

- De son côté, le faucon bien célèbre dans la politique extérieur, John McCain, vient de déclarer dans une entrevue à la CNN, qu’il n’a jamais vu un monde « tant agité ». Et pourtant, il joué un rôle de premier plan dans toutes les déstabilisations actuelles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notes

Toutes les informations et détails venus dans ce texte sont tirés de lectures d’articles lus sur les sites internet www.rebelion.org, www.counterpunch.com, (Article de M. Isamel Hussein-Zadeh) le quotidien électronique www.elpais.com, le livre de l’auteure suisse Myret Zaki « La fin du dollar » et d’autres sources déjà citées tout au long de l’article.

[1] Cité dans Sheila Ryan, «projection de puissance au Moyen-Orient," dans le potentiel de la démocratie, sous la direction de Greg Bates (Monroe, Maine: Common Courage Press, 1991), p. 47.

[2] Ibid., P. 46.

[3] Le projet de loi Christison, "Les politiques étrangères désastreuses des États-Unis," Counterpunch org (9 mai 2002), <http://www.counterpunch.org/christison0806.html>.

[4] Gore Vidal, guerre perpétuelle pour la paix perpétuelle: Comment nous en sommes arrivés à être si détestés (New York: Bouche de presse / Nation Books de Tonnerre, 2002), pp 20-1..

[5] Chalmers Johnson, The Sorrows of Empire (New York, NY: Metropolitan Books, 2004), p. 64.

[6] Cité dans Stephen J. Sniegoski, "La guerre en Irak: Conçu en Israël," < http://vho.org/tr/2003/3/Sniegoski285-298.html >.

[7] Ibid. - [8] Ibid. - [9] Ibid.

[10] William D. Hartung, Combien faites-vous de la guerre, Papa? (New York: Nation Books, 2003), p.109.

 

Pour en savoir plus sur les intentions américaines

- Les plans de Washington pour une nouvelle guerre mondiale, par Patrick Martin

- Une 3e Guerre mondiale est possible, selon l'ex-chancelier allemand Helmut Schmidt

- Une troisième Guerre Mondiale peut-elle éclater en Europe ?

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 09:51
Israël, ce grand ennemi des juifs

«On voudrait parfois être cannibale, moins pour le plaisir de dévorer tel ou tel que pour celui de le vomir» Cioran. Journal d'information d'Oran

 

Sources :  Le Quotidien d'ORAN - par Khatir Soltana Jeudi 14 Août 2014

- La planète entière est témoin de la sauvagerie et la barbarie de l'État d'Israël.

Depuis sa création, cet État artificiel ne cesse de susciter la réprobation et le désaveu des esprits justes à travers le monde. Aveuglés par leur mégalomanie, les sionistes demeurent insensibles aux appels à la raison. Nourris par leur arrogance, les sionistes demeurent autistes face à la répulsion qu'ils provoquent. Lancés dans leur fantasme de toute puissance, les sionistes ne réalisent même pas qu'ils sont devenus les dignes successeurs des nazis, leurs bourreaux d'hier.

 

De victimes en criminels, voilà l'itinéraire et le destin des sionistes. Voilà ce que retiendra l'histoire.

 

 

 

 

 

 

- Que peut espérer Tsahal de ses assauts en visant sciemment de civils palestinien ?

En se comportant de la sorte, l'État sioniste ne fait que renforcer la résistance du peuple palestinien et n'obtiendra jamais sa reddition. Il faut dire que les sionistes n'ont rien appris de l'histoire du colonialisme, n'ont rien retenu de la tragédie qu'a vécue les juifs.

 

L'État sioniste pousse la perversion à l'extrême en tentant l'amalgame entre antisémitisme et antisionisme (être contre le sionisme c'être contre les juifs) mais le monde n'est pas dupe, à commencer par de nombreux juifs à travers le monde qui manifestent en faveur des palestiniens et contre l'état hébreu. Le comble de la perversité manipulatrice c'est de voir, en France par exemple, des intellectuels sionistes autoproclamés traiter d'autres juifs de traitres parce qu'ils ne soutiennent pas ou plus l'état d'Israël. Souvenons-nous des attaques ignobles qu'a subi Stephan Hessel suite à la publication de son manifeste humaniste Indignez-vous. Il faut dire que l'indignation est une notion aussi étrangère qu'incompréhensive aux esprits pervers, car la capacité de s'indigner suppose un minimum d'empathie et c'est exactement ce qui fait défaut chez les sionistes.

 

En procédant avec sa sournoiserie légendaire, l'État d'Israël ne s'attire pas seulement la colère des juifs pacifistes mais joue un jeu dangereux en faisant d'eux de victimes potentiels. En voulant à tout prix faire du sionisme une continuité du judaïsme, Israël court le risque de réduire le judaïsme au sionisme. Il s'agit de faire d'une doctrine une foi, d'un racisme un idéal et c'est en cela qu'Israël (comme état et comme projet) est le grand ennemi des juifs. On ne sème pas impunément la haine sans en récolter les fruits infects.

 

Les juifs, et le reste du monde, ont bien compris le danger de l'entreprise sioniste dans ses divers desseins qui véhiculent certains automatismes comme :

  • Quand on critique Israël on critique les juifs ;
  • Quand on est pro palestinien (et par extension pro arabe et /ou pro musulman) on est fatalement anti Israël ;
  • Toute résistance au projet sioniste de colonisation et d'extension est assimilée au terrorisme.

 

- En résumé le sionisme vise à généraliser l'idée "qu'être juif c'est être sioniste".

Sauf, au risque de nous répéter, tous les juifs n'adhèrent pas au sionisme et encore moins au mythe du peuple élu. Ce sont ces juifs là qui inquiètent Israël. Ce sont ces juifs là qui sont menacés par l'idéologie israélienne.

 

L'effet pervers de l'œuvre sioniste consistera à réveiller les préjugés antisémites les plus archaïques, à créditer les réflexes judéo phobes les plus enfouis. Et c'est là que réside la hantise des juifs antisionistes.

 

 

 

 

 

Outre les palestiniens, les autres victimes de la barbarie israélienne ce sont tous les juifs opposés au sionisme à travers le monde.

 

Par réflexe masochiste faisant preuve d'une haine de soi manifeste, le sionisme cultive et récoltera (un jour ou l'autre) ce qu'il prétend combattre : la haine. La haine des autres et surtout la haine des siens.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- 327 survivants de la Shoah (ou leurs survivants) répondent à la publicité d'Elie Wisel (dans le New York Time) comparant le Hamas aux Nazis. Ils accusent Israël d'un massacre continu du peuple palestinien et appellent au boycott.

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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 12:30
Résolutions de l’ONU non respectées par Israël... quel État pourrait se permettre un tel palmarès en toute impunité ?

De 1947 à nos jours...

75 ans de violation du droit international et des résolutions de l’ONU[2]

 

Par sa politique de colonisation, Israël porte atteinte au droit à l'autodétermination du peuple palestinien.

 

 

Sources : Eric DURAND | mis à jour le 11/05/2024

 - Assemblée générale (ayant alors fonction d’organe décisionnaire)

1 - Résolution 181 (29 novembre 1947). Adoption du plan de partage : la Palestine est divisée en deux Etats indépendants, l’un arabe, l’autre juif, et Jérusalem est placée sous administration des Nations unies.

 

2 - Résolution 194 (11 décembre 1948). Les réfugiés qui le souhaitent doivent pouvoir « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins »  ; les autres doivent être indemnisés de leurs biens « à titre de compensation ». Création de la commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine.

 

3 - Résolution 302 (8 décembre 1949). Création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

 

4Résolution du 30 décembre 2022. L'Assemblée générale de l'ONU appelle Israël à mettre fin aux colonies et demande à la Cour internationale de Justice (CIJ) de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens (la France s'abstient[1]).

 


 - Conseil de sécurité

1 - Résolution 236 (11 juin 1967). Au lendemain de la guerre de juin 1967, le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de toutes les activités militaires dans le conflit opposant l’Egypte, la Jordanie et la Syrie à Israël.

 

2 - Résolution 237 (14 juin 1967). Le Conseil de sécurité demande à Israël d’assurer « la sûreté, le bien-être et la sécurité des habitants des zones où des opérations militaires ont eu lieu » et de faciliter le retour des réfugiés.

 

3 - Résolution 242 (22 novembre 1967). Le Conseil de sécurité condamne l’« acquisition de territoire par la guerre » et demande le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ». Il affirme « l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique » de chaque Etat de la région.

 

4 - Résolution 250 (27 avril 1968). Israël est invité à ne pas organiser le défilé militaire prévu à Jérusalem le 2 mai 1968 considérant que cela aggraverait les « tensions dans la région ».

 

5 - Résolution 251 (2 mai 1968). Le Conseil de sécurité déplore la tenue du défilé militaire de Jérusalem « au mépris » de la résolution 250.

 

6 - Résolution 252 (21 mai 1968). Le Conseil de sécurité déclare « non valides » les mesures prises par Israël, y compris l’« expropriation de terres et de biens immobiliers », qui visent à « modifier le statut de Jérusalem », et demande à celui-ci de s’abstenir de prendre de telles mesures.

 

7 - Résolution 267 (3 juillet 1969). Le Conseil de sécurité censure « toutes les mesures prises [par Israël] pour modifier le statut de Jérusalem ».

 

8 - Résolution 340 (25 octobre 1973). A la suite de la guerre de Ramadan ou de Kippour, création de la deuxième Force d’urgence des Nations unies (FUNU-II) qui vise à « superviser le cessez-le-feu entre les forces égyptiennes et israéliennes » et à assurer le « redéploiement » de ces mêmes forces.

 

9 - Résolution 446 (22 mars 1979). Le Conseil de sécurité exige l’arrêt des « pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 », déclare que ces pratiques « n’ont aucune validité en droit » et demande à Israël de respecter la convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

 

10 - Résolution 468 (8 mai 1980). Le Conseil de sécurité déclare « illégales » les expulsions à l’étranger de notables palestiniens de Hébron et de Halhoul par les autorités militaires israéliennes et demande à Israël de les annuler.

 

11 - Résolution 476 (30 juin 1980). Le Conseil de sécurité déclare «  nulle et non avenue » la décision d'Israël de modifier le statut de Jérusalem. En effet l'assemblée législative d'Israël vient de voter la loi de Jérusalem. Cette loi institue Jérusalem comme capitale « une et indivisible » de l'État d'Israël.

 

12 - Résolution 478 (20 août 1980)Le Conseil de sécurité demande à Israël de mettre fin à l'occupation de Jérusalem. Elle demande aussi de mettre fin aux modifications du caractère juridique et géographique de la ville. Cette résolution fait suite au non-respect par Israël de la résolution 476 du 30 juin 1980. Une décision condamnant la loi de Jérusalem votée par la Knesset la même année.

 

13 - Résolution 592 (8 décembre 1986). Le Conseil de sécurité rappelle que la convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre « est applicable aux territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 ». Il condamne « l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants » de l’université Bir Zeit.

 

14 - Résolution 605 (22 décembre 1987). Après le déclenchement de la première Intifada, le Conseil de sécurité condamne les pratiques d’Israël « qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant ou blessant des civils palestiniens ».

 

15 - Résolution 607 (5 janvier 1988). Israël doit « s’abstenir d’expulser des civils palestiniens des territoires occupés » et respecter les obligations que lui impose la convention de Genève.

 

16 - Résolution 608 (14 janvier 1988). Le Conseil de sécurité demande à Israël « d’annuler l’ordre d’expulsion des civils palestiniens et d’assurer le retour immédiat et en toute sécurité » de tous ceux déjà expulsés.

 

17 - Résolution 636 (6 juillet 1989). Le Conseil de sécurité demande à Israël, en conformité avec ses précédentes résolutions et avec la convention de Genève, de « cesser immédiatement d’expulser d’autres civils palestiniens » et d’assurer le retour en toute sécurité de ceux déjà expulsés.

 

18 - Résolution 641 (30 août 1989). Le Conseil de sécurité « déplore qu’Israël, puissance occupante, continue d’expulser des civils palestiniens » et lui demande d’assurer le retour de tous les expulsés.

 

19 - Résolution 672 (12 octobre 1990). Après les violences de l’esplanade des Mosquées - le mont du Temple, le Conseil de sécurité condamne « les actes de violence commis par les forces de sécurité israéliennes » à Al-Haram Al-Charif et dans d’autres lieux saints de Jérusalem et demande à Israël de « s’acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités qui lui incombent » vis-à-vis des civils des territoires occupés.

 

20 - Résolution 673 (24 octobre 1990). Le Conseil de sécurité condamne le refus d’Israël d’appliquer la résolution 672.

 

21 - Résolution 681 (20 décembre 1990). Israël est sommé d’appliquer la convention de Genève.

 

22 - Résolution 694 (24 mai 1991). Le Conseil de sécurité déclare que l’expulsion de quatre nouveaux civils palestiniens en mai 1991 par les forces israéliennes constitue une violation de la convention de Genève.

 

23 - Résolution 799 (18 décembre 1992). Le Conseil de sécurité condamne les quatre cents expulsions de décembre 1992, soulignant qu’elle est contraire aux obligations internationales imposées à Israël par la convention de Genève. Le Conseil réaffirme l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban.

 

24 - Résolution 904 (18 mars 1994). A la suite du massacre de la mosquée de Hébron, le Conseil de sécurité demande à Israël de prendre les mesures nécessaires « afin de prévenir des actes de violence illégaux de la part des colons israéliens » envers les civils palestiniens.

 

25 - Résolution 1322 (7 octobre 2000). A la suite du début de la seconde Intifada, le Conseil de sécurité déplore les violences et condamne le « recours à la force excessif contre les Palestiniens ». Il demande à Israël de respecter ses obligations relatives à la convention de Genève.

 

26 - Résolution 1397 (12 mars 2002). Le Conseil de sécurité demande la « cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur et toutes provocations, incitations et destructions », et réclame la coopération des Israéliens et des Palestiniens visant à la reprise des négociations.

 

27 - Résolution 1402 (30 mars 2002). Après la réoccupation totale de la Cisjordanie, le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat et le « retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes ».

 

28 - Résolution 1405 (19 avril 2002). Le Conseil de sécurité déclare qu’« il est urgent que les organismes médicaux et humanitaires aient accès à la population civile palestinienne ».

 

29 - Résolution 1435 (24 septembre 2002). Le Conseil de sécurité exige « le retrait rapide des forces d’occupation israéliennes des villes palestiniennes ». Il demande à l’Autorité palestinienne de « faire traduire en justice les auteurs d’actes terroristes ».

 

30 - Résolution 1515 (19 novembre 2003). Le Conseil de sécurité se déclare « attaché à la vision d’une région dans laquelle deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », et demande en conséquence aux parties en conflit de s’acquitter des obligations relatives à la « feuille de route » du Quartet.

 

31 - Résolution 1544 (19 mai 2004). Le Conseil de sécurité demande qu’Israël respecte « les obligations que lui impose le droit humanitaire international » et « l’obligation qui lui est faite de ne pas se livrer aux destructions d’habitations ».

 

32 - Résolution 1850 (16 décembre 2008). Le Conseil de sécurité soutient le processus d’Annapolis, et demande aux parties de « s’abstenir de toute mesure susceptible d’entamer la confiance » et de ne pas « remettre en cause l’issue des négociations ».

 

33 - Résolution 1860 (8 janvier 2009). Après l’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité exige « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza ». Il demande de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza et d’empêcher le trafic illégal d’armes.

 

34 - Résolution 2334 (23 décembre 2016). Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution condamnant la colonisation israélienne constituant une sanction contre la promotion décomplexée de la colonisation par la droite israélienne
Cette résolution a recueilli quatorze voix en sa faveur, passant grâce à l’abstention américaine ; une décision historique qui a suscité la réprobation d’Israël.

 

La communauté internationale acceptera t-elle encore longtemps que sa crédibilité soit remise en cause sans réagir ?

C'est pourtant l'une des causes de la situation au Moyen Orient !

 

 

 

 

 

Notes :

[1L'Assemblée générale de l'ONU demande à La Haye de se pencher sur l'occupation d'Israël en Palestine

[2] Israël – 75 ans de violation du droit international et des résolutions de l’ONU

 

Pour en savoir plus :

- Israël, l'éternel dissident international

- La perception qu'Israël a de l'ONU

- Israël. Cinquante ans d’impunité (Monde diplomatique)

- La Palestine en cartes, citations, faits et chiffres.

- L'AUSTRALIE RENONCE À RECONNAÎTRE JÉRUSALEM-OUEST COMME CAPITALE D'ISRAËL

- Cisjordanie : Israël va légaliser neuf colonies

- TRIBUNAL DE LA HAYE : JUSQU’À QUAND ISRAËL ÉCHAPPERA-T-IL AU DROIT INTERNATIONAL ?

- L’ONU considère que les colonies israéliennes relèvent du crime de guerre

- Par 143 voix pour, 9 contre, et 25 abstentions, l’Assemblée générale de l’ONU soutient à une large majorité la demande d’adhésion de la Palestine à l’organisation internationale. Cette résolution n’a toutefois qu’un caractère symbolique, en raison du veto américain au Conseil de sécurité

 

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15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 09:30
L'historien israélien Zeev Sternhell « ne voit pas la fin » de la guerre à Gaza sans accord global

 

 

 

 

 

 

Né en Pologne en 1935, Zeev Sternhell a vécu enfant les horreurs de la seconde guerre mondiale, qui l'ont conduit à se réfugier en France. Après-guerre, il a choisi de prendre la nationalité israélienne. Devenu historien, il s'est spécialisé dans l'histoire du fascisme et la montée du nationalisme en France. Considéré comme la « conscience de la gauche d'Israël », il pose un regard désabusé sur la situation politique de son pays. Pour Zeev Sternhell, la guerre en cours à Gaza n'est qu'une conséquence logique de l'échec des accords d'Oslo.

 

Sources :  M Proche-Orient  - propos recueillis par Hélène Sallon Le Monde.fr le 08.08.2014

- LeMonde.fr : Quel est votre sentiment sur le conflit qui oppose actuellement Israël aux factions armées palestiniennes dans la bande de Gaza ?

Zeev Sternhell : Si les choses s'étaient passées normalement, Gaza aurait dû être évacuée au moment des accords d'Oslo[2] en 1993 et devenir une partie intégrale du futur Etat palestinien. C'est ce qui se serait passé si les accords d'Oslo avaient été mis en œuvre tels qu'ils avaient été pensés par Itzhak Rabin [assassiné le 4 novembre 1995 par l'extrémiste de droite Yigal Amir] et Shimon Pérès – bien que ce dernier soit un opportuniste qui, pour des raisons obscures, est considéré comme un grand homme. Si ces accords avaient été appliqués, les colonies juives de Gaza, entre 6 000 et 8 000 âmes à l'époque, auraient été évacuées. Cela aurait été un formidable signal pour mettre fin à la colonisation.

 

Tout se serait passé différemment car l'évacuation aurait eu lieu dans le cadre d'un accord entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP, de Yasser Arafat) et Israël. Et non pas unilatéralement, comme l'a fait le premier ministre Ariel Sharon en 2005. Le but de son directeur de cabinet de l'époque, Dov Weissglass, était de mettre fin à toute discussion entre Israéliens et Palestiniens : on quitte Gaza parce que c'est une épine dans le pied et qu'il faut une division entière de l'armée pour protéger les colons.

 

C'est dans ce contexte que le Hamas s'empare de la bande de Gaza par un coup de force en 2007[3]. Ce mouvement, qui ne reconnaît pas Israël, en fait la base de son projet de reconquête palestinienne. A ses yeux, le Fatah et son chef, Yasser Arafat, sont des traîtres pour avoir signé les accords d'Oslo. Depuis ce moment-là, le Hamas est en guerre contre Israël. Celle qui a cours actuellement est désastreuse à tous les égards et on n'en voit pas la fin.

 

 

- LeMonde.fr : Que faut-il faire ?

Zeev Sternhell : Il faut profiter de l'énorme fossé entre nos moyens et ceux du Hamas, qui restent des moyens primitifs par rapport à notre armée hypermoderne et superpuissante, pour lancer l'idée d'un accord global. Pas quelque chose qui nous oblige dans six mois ou deux-trois ans à revenir à Gaza. Mais c'est précisément ce que notre gouvernement, qui est le plus à droite qui ait existé en Israël, ne veut pas. La droite israélienne ferait passer Mme Le Pen et le Front national pour une bande de gauchistes à côté d'elle.

 

Le gouvernement Nétanyahou n'a pas voulu négocier avec Abou Mazen [le président palestinien, Mahmoud Abbas], alors que, Dieu nous est témoin, lui voulait négocier. Nous avons grandement contribué à l'échec des négociations menées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry, entre novembre et avril 2014, et nous retrouvons finalement face à un gouvernement de réconciliation palestinien. Et que fait le premier ministre Benyamin Nétanyahou ? Au lieu de saisir cette occasion, il explique que ce gouvernement palestinien est un nouveau danger et qu'Abou Mazen ne veut rien entendre.

 

Puis est arrivé le kidnapping de trois jeunes israéliens. Il a été vite clair que le Hamas n'était pas responsable et qu'une de ses cellules locales a agi de son propre chef. Mais pour Nétanyahou, c'était l'occasion d'incriminer le Hamas, de lancer une opération pour intimider Mahmoud Abbas et la population palestinienne et de montrer ses muscles. Il a fait ratisser la Cisjordanie et arrêter les militants du Hamas libérés en échange de Gilad Shalit. Tout cela au prétexte de retrouver les trois adolescents enlevés alors que, dès le lendemain, la police savait qu'ils n'étaient plus en vie.

 

De son côté, le Hamas a commencé à tirer des roquettes et ça a été l'escalade vers un conflit dont personne ne voulait. Ce qui se passe est un désastre à tous égards. Il est vrai que le Hamas utilise des écoles, des hôpitaux, des mosquées pour entreposer et lancer ses roquettes. Mais nous répondons par des bombardements qui ne peuvent que toucher la population civile, même si ce n'en est pas l'intention.

 

Maintenant que le premier ministre Nétanyahou s'est empêtré dans une situation dont il ne sait pas comment sortir, il avance l'idée de démilitarisation [de la bande de Gaza]. Lever le blocus sur la bande de Gaza est une mesure décente et politiquement payante, car cela montrerait à la population de Gaza, qui n'est pas toute gagnée au Hamas, qu'il est payant d'abandonner le terrorisme. Je pense que Nétanyahou pourrait accepter une mesure pareille car cela assurerait sa survie politique jusqu'aux prochaines élections. Il est en mauvaise posture.

 

 

- LeMonde.fr : Que veut Benyamin Nétanyahou ?

Zeev Sternhell : Nétanyahou veut éviter la création d'un Etat palestinien viable[4]. C'est son objectif historique et il le fait de différentes façons. Il refuse de négocier avec Abou Mazen et l'Autorité palestinienne. C'est dans ce cadre que s'inscrit sa demande que les Palestiniens reconnaissent Israël comme Etat juif. En quoi est-ce leur problème ? C'est une exigence que nous n'avons jamais présenté par le passé. On dit bien Etat d'Israël ou Israël. Il n'a jamais été question d'Etat juif. Cela revient à obliger les Palestiniens à reconnaître que les juifs sont propriétaires de cette terre qui leur appartient par l'histoire et à reconnaître leur défaite historique en 1948. Si l'Etat est juif, il n'est donc pas arabe.

 

Certains, comme le président Reuven Rivlin, pensent qu'on pourrait un jour annexer la Cisjordanie et donner la citoyenneté israélienne à tous les habitants juifs et arabes dans un même Etat. Ils sont très peu nombreux. Mais pour la droite dure, l'annexion n'implique pas l'octroi de la citoyenneté à tous du Jourdain à la mer. Cela revient à un Etat d'apartheid.

 

  • Nétanyahou, lui, veut empêcher la création d'un Etat palestinien, sans créer un apartheid mais en gérant une situation coloniale qui ne dit pas son nom. Du fait de son idéologie et du jeu politique interne, il ne peut pas accepter l'idée de deux Etats vivant sur une base égalitaire. Il ne peut pas accepter que les droits de l'homme soient des droits universels qui s'appliquent aux autres. Pour lui et les siens, les droits historiques sont supérieurs aux droits naturels. Même le centre de l'échiquier politique n'est pas vraiment acquis à cette idée.

 

 

- LeMonde.fr : Pensez-vous que la solution des deux Etats n'est plus envisageable dans le contexte actuel ?

Zeev Sternhell : J'ai peur de dire que c'est fichu et que par la force des choses, on va en arriver à un Etat binational. Comment faire pour que ce ne soit ni un Etat d'apartheid, ni une guerre civile permanente ? C'est pour ça que je m'accroche toujours à la solution des deux Etats. La véritable forme de coexistence, ce sont deux Etats voisins, avec une union économique et douanière, et une coopération sur les dossiers importants.

 

La question est de savoir si nous, Israéliens et Palestiniens, acceptons l'état de fait créé en 1948-1949, et les frontières de 1949 ? Et est-ce que les Palestiniens sont prêts à abandonner tout espoir d'un retour en Israël, car cette revendication signifie la destruction de l'Etat d'Israël ? Après, il ne reste que des problèmes solvables et non existentiels.

 

 

- LeMonde.fr : Observez-vous une droitisation de l'opinion publique israélienne ?

Zeev Sternhell : Au début de la première guerre mondiale, en France et en Allemagne, 95 % de la population était favorable à la guerre. En situation de guerre, les opinions sont patriotiques et soutiennent leur gouvernement. En Israël aussi.

 

Le phénomène de droitisation remonte toutefois à plusieurs dizaines d'années, depuis 1967 exactement. Le nationalisme exacerbé est le fruit de la colonisation, qui pourrit notre société. Les jeunes hommes qui font la guerre à Gaza sont nés après Oslo. Toute leur expérience en tant que soldat est celle d'une armée dont le but est de contrôler la population des territoires occupés et de favoriser la colonisation juive en Cisjordanie. Quand je compare avec ma génération, c'est terrible.

 

La droitisation se traduit aussi par une perte de respect pour la vie humaine. Même les pertes israéliennes ont été moins durement ressenties au cours de cette guerre.

 

 

- LeMonde.fr : On dit souvent que le camp de la paix a disparu en Israël.

Zeev Sternhell : Les gens sont là, mais ne sont pas organisés. Ils sont démoralisés et ont le sentiment de ne servir à rien, de ne pas avoir de véritable influence. C'est la raison pour laquelle les manifestations n'attirent pas plus de quelques milliers de personnes, alors qu'en 1982, après le choc de Sabra et Chatila au Liban, il y avait eu des centaines de milliers de manifestants.

 

 

- LeMonde.fr : N'y a-t-il pas au sein de la classe politique israélienne une personnalité ou un courant qui puisse apporter une solution politique ?

Zeev Sternhell : Personne aujourd'hui n'a la solution et c'est un drame. Nous n'avons pas d'élite politique, pas de leadership. La politique n'attire pas les gens bien. C'est dû en partie au système politique, en partie au fait que les gens qui se présentent aux primaires dépendent des apparatchiks du parti et que le monde offre tellement de possibilités pour les talents de s'exprimer différemment… La politique est une « via dolorosa », qui n'en finit pas. Lors de la création de l'Etat d'Israël, beaucoup de gens bien allaient vers la politique car c'était un cadre où l'on pouvait réussir et avancer...

 

Notes :

[1] Lire son portrait (en édition abonnés) : Zeev Sternhell, une passion française

[2] Lire notre sélection d'archives (en édition abonnés) : 13 septembre 1993 : Accords d'Oslo

[3] Elections législatives 2006 : Le Hamas obtient la majorité absolue]

[4] Lire l'analyse : Benyamin Nétanyahou à nouveau dans le piège de Gaza

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Israël a-t-il perdu la guerre ? Entretien avec l’historien israélien Shlomo Sand

- Gaza : sans levée du blocus, les espoirs de paix sont faibles, par James Rawley, coordinateur des opérations humanitaires de l'ONU dans la bande de Gaza

- La Paix, c'est la levée du blocus et la fin de l'occupation israélienne, et basta !

- Dossier : Oslo, 20 ans après

Alors que la trêve fragile est prolongée, les négociations piétinent, notamment à cause de la question du blocus, Zeev Sternhell[1] présente sa vision de la situation et des solutions à mettre en œuvre.

Excellent article qui permet un éclairage différent et ouvre des perspectives et ce malgré un titre des plus pessimistes et oublie le rapport de force international qui peut évoluer positivement et faire bouger les lignes !

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 11:23
Palestine : il y a un choc, mais il n’est ni religieux ni culturel. Il est politique.

Les chrétiens de Palestine : « Le Hamas nous protège »

 

Tranchant sur le pessimisme ambiant, Michel Sabbah ancien patriarche latin de Jérusalem, 77 ans, veut toujours croire à la cohabitation harmonieuse avec l’islam. Un entretien réalisé en 2010 qui reste pleinement d'actualité.

 

Sources : "Lavie.fr" par Laurent Grzybowski le 01/04/2010

 - Lavie.fr : Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ?
Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou musulmans, nous faisons partie d’un même peuple, d’une même culture, d’une même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple. Un peuple occupé militairement qui n’a pas besoin de compassion, mais de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face au même défi. Qu’est-ce qu’être chrétien ? C’est être envoyé à une société, à un monde que nous n’avons pas choisi parce qu’il nous est donné. Notre vocation est donc d’être chrétien dans une société arabe et majoritairement musulmane. C’est une expérience que nous connaissons bien, nous avons plusieurs siècles d’histoire commune derrière nous.

 

 

- Lavie.fr : Pourtant, aujourd’hui, on parle de persécutions antichrétiennes...
Des incidents individuels entre musulmans et chrétiens peuvent parfois prendre une dimension communautaire. Dans ce cas, il existe des médiateurs, des familles reconnues pour leur sagesse et leur autorité, capables de régler les conflits. Mais je peux en témoigner, en Palestine, cela n’est jamais allé plus loin. Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste.

 

 

- Lavie.fr : Est-ce la même chose en Irak ?
Non, là-bas les chrétiens sont victimes de la violence et sont tués parce qu’ils sont chrétiens. Mais il s’agit de motivations politiques, pas religieuses. Les extrémistes espèrent ainsi déstabiliser le pays. Beaucoup de sunnites ou de chiites sont tués pour les mêmes raisons. Il ne sert à rien d’accuser l’islam de tous les maux. Travailler à la paix et à la justice, en Irak comme ailleurs, est le meilleur moyen d’éviter un exode massif des chrétiens d’Orient. Un problème politique doit trouver une solution politique.

 

 

- Lavie.fr : Que répondez-vous à ceux qui défendent l’idée d’un choc des civilisations ?
Il y a un choc, mais il n’est ni religieux ni culturel. Il est politique. L’Occident traite l’Orient, et ceux qui y habitent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme des mineurs. Tant qu’il y aura ce rapport de dominant à dominé, on ne sortira pas de la spirale de la violence. Les racines du terrorisme mondial sont là. L’Orient n’est pas libre de son destin, il est soumis à la domination occidentale. Le problème, ce n’est pas l’islam ; c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident. Le colonialisme historique a cédé la place à un autre colonialisme, plus larvé, mais non moins réel.

 

 

- Lavie.fr : Vous n’avez donc pas peur de l’expansion de l’islam ?
C’est un fantasme alimenté par ceux qui ne comprennent pas l’Orient en général, et l’islam en particulier. Tant que les Palestiniens se sentiront opprimés, tous les musulmans du monde se sentiront solidaires avec eux et pourront causer des perturbations à l’intérieur des sociétés où ils vivent. Il faut mettre fin à ce rapport du fort au faible entre l’Occident et le monde musulman, et mener des actions d’éducation à la citoyenneté, au respect de l’autre. Développons une culture de coexistence active, apprenons à nous connaître, à vivre et à agir ensemble.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Palestine, débat entre un député et un sioniste à la BBC : "les juifs ont toujours été protégés par les musulmans"

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 09:15
Gaza : 6 raisons de NE PAS être solidaire (explications pour les RÉFUTER)
On l'entend souvent : "Ce conflit existe depuis si longtemps, ces gens ne peuvent tout simplement pas vivre ensemble.", "Les Palestiniens ont aussi recours à la violence avec leurs tirs de roquette, cela aussi doit être condamné", "Israël a quand même le droit de se défendre", "Nous ne pouvons rien faire concrètement". Qu'en est-il vraiment ?

 

Sources : "tous ensemble pour la santé" par Marc BOTENGA l le 27 juillet 2014

 - 1. "Ce conflit existe depuis si longtemps, ces gens ne peuvent tout simplement pas vivre ensemble."

Le 'conflit' traîne en effet depuis longtemps. En 1948, la fondation de l'Etat israélien s'est accompagnée de l'expulsion de 800.000 Palestiniens et de la destruction de plus de 400 villages arabes à l'intérieur de ses frontières. L'historien israélien Ilan Pappé a écrit un livre: "Le nettoyage ethnique de la Palestine." Après la Guerre des Six-Jours de 1967 qui a commencé avec une offensive israélienne sur l'Egypte, Israël s'est accaparé jusqu'à 78% de la Palestine historique.

http://www.amazon.fr/nettoyage-ethnique-Palestine-Ilan-Papp%C3%A9/dp/2213633967

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Tout cela n'appartient pas au passé. L'écrivain israélien Gideon Levy déclare: "1948 est toujours là. 1948 vit encore dans les camps de réfugiés. 1948 appelle encore une solution" et "Israël fait précisément la même chose maintenant… déshumaniser les Palestiniens où c'est possible, et procéder à un nettoyage ethnique quand c'est possible. 1948 n'est pas terminé. Et ne le sera pas avant longtemps encore." Aujourd'hui, la politique israélienne n'a pas changé : alors qu'Israël s'efforce d'expulser les derniers Palestiniens de Jérusalem-Est au moyen d’une politique ciblée, il ne se passe presque pas un mois sans qu'Israël n’annonce "de nouvelles colonies" quelque part. Gaza, qui en termes de longueur correspond grosso modo à la distance entre Bruxelles et Anvers, subit depuis 2007 déjà un embargo israélien étouffant et se fait maintenant bombarder pour la troisième fois en 6 ans. Près de 2 millions de gens se retrouvent piégés comme des rats dans leur trou. Israël a construit un mur contre les Palestiniens et les Palestiniens se voient refuser le droit de retourner dans leur patrie d'origine.

 

 

- 2. "Les Palestiniens ont aussi recours à la violence avec leurs tirs de roquette, cela aussi doit être condamné"

Tandis que 35 des 37 victimes israéliennes sont des soldats, près de 78% des 690 victimes (NDLR : chiffre dépassé aujourd'hui) palestiniennes sont des civils, et ce malgré qu'Israël dispose des armements parmi les plus sophistiqués au monde. Que les Palestiniens résistent à l'occupation les armes à la main n'est pas une surprise. L'écrivain israélienne Amira Hass met le doigt sur la question: "Qui sème l'étranglement, le blocus et l'isolation récolte des tirs de roquette." Il y a deux ans, Leilä Shaid, représentante de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), constatait déjà que la stratégie pacifique des Palestiniens a échoué : Israël n'a jamais cessé sa politique de colonisation.

 

Gideon Levy remarque : "Les vingt premières années de l'occupation se sont passées dans le calme, et nous [Israël] n’avons pas levé le petit doigt pour y mettre fin. Au lieu de cela, profitant du silence, nous avons développé une gigantesque et criminelle entreprise de colonisation." Ce n'est qu'après ces vingt premières années d'occupation et de violence, de nettoyage ethnique et d'oppression que les Palestiniens ont commencé à réagir violemment, mais, demande Levy, que se serait-il passé si les Palestiniens n'avaient pas tiré de roquettes sur Israël ? "Est-ce qu'Israël aurait levé l'embargo sur Gaza ? Foutaises. Si les habitants de Gaza étaient restés calmes, comme Israël l'aurait voulu, leur cause aurait sombré dans l’oubli. Personne n'aurait même songé au sort de la population de Gaza s'ils n'avaient pas usé de violence.

 

Au final, est-ce qu'on se pose suffisamment  la question de pourquoi des roquettes sont tirées ? On peut dire beaucoup de choses sur les Palestiniens, mais ce ne sont pas idiots. Les roquettes qui sont actuellement tirées depuis Gaza causent des dégâts mineurs. Personne à Gaza ne s’imagine que ces tirs puissent mettre à genoux une puissance militaire comme Israël. Par ces roquettes, les Palestiniens essaient avant tout de poser un acte politique

 

 

- 3. "Israël a quand même le droit de se défendre"

Se défendre contre qui, demande Hanan Asrawi, membre du Comité exécutif de l'OLP: "Contre des civils innocents? Plus de 80 enfants ont été mis en pièces. C'est cela, la légitime défense?" Dans une guerre, l'argument de légitime défense pourrait être recevable, mais l'écrivain belge Inge Neefs, qui a longtemps vécu à Gaza, souligne : "Nous ne pouvons pas parler d'une guerre ou d'un conflit s'il ne s'agit pas de deux parties belligérantes équivalentes. Il s'agit ici d'une oppression structurelle et systématique intégrée dans l'occupation militaire d'un peuple. Les Palestiniens, avec leurs combattants de la résistance, ne disposent pas de la même force militaire qu'Israël : les Palestiniens n'ont pas de marine, pas d’armée de terre, pas d'armée tout court."

 

La question est naturellement de savoir si Israël a le droit de se défendre : les Palestiniens n'ont-ils pas ce même droit ? 

D'après le droit international aussi, tout n'est pas si clair. Le professeur américain Norman Findkelstein déclare : "Le droit international interdit à une force d’occupation d'user de violence pour réprimer la lutte pour l'autodétermination, alors qu’il n’est pas interdit à un peuple qui se bat pour son autodétermination d’user de violence. Dans un Avis consultatif de 2004, la Cour internationale de justice a stipulé que les droits du peuple palestinien englobent "le droit à l'autodétermination" et que "Israël est tenu de respecter le droit à l'autodétermination du peuple palestinien". 

 

 

- 4. "Le Hamas est responsable de la mort de beaucoup de victimes civiles car il utilise la population comme bouclier humain"

Le fait que plus de 80% de toutes les victimes du côté palestinien soient des civils serait de la faute du Hamas qui se cache parmi les civils. Le journaliste britanique Richard Seymour a dressé une liste. Si on en croit la propagande israélienne, le Hamas se cacherait "dans l'hôpital Al Wafa, l'hôpital Al Aqsa, sur la plage où des enfants jouaient au football, dans le jardin de Muhammad Hamad (75 ans), dans les zones résidentielles de Shujaya, dans les quartiers de Zaytoun et Toffah, à Rafah et Khan Younis, dans la maison de la famille Qassan, dans la maison du poète Othman Hussein, dans le petit village de Khuzaa, dans les milliers de maisons endommagées ou détruites, dans les 84 écoles et les 23 centres médicaux, dans un café où des habitants de Gaza suivaient la Coupe du Monde, dans les ambulances qui tâchaient de secourir des blessés, dans les 24 cadavres gisant sous les décombres, dans la jeune femme aux tongs roses étendue sur le trottoir, abattue alors qu'elle fuyait, dans deux frères de 8 et 4 ans qui se retrouvent dans l'unité des grands brûlés à Al Shifa, dans le petit garçon dont les parties du corps ont été emportées par son père dans un sac plastique, dans une vieille dame, gisant dans une mare de sang sur le sol de pierre."

 

Dans The Independant, Mark Steel le résume de façon sarcastique, le Hamas serait coupable parce que: "Ils placent des civils dans des lieux qui sont des cibles. Ces cibles semblent être toutes les zones bâties de Gaza, et c'est vrai que les Palestiniens n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes, en s'obstinant à vouloir habiter dans des zones bâties." Même sur la plage, écrit Steel, Israël a tout fait pour limiter le nombre d'enfants tués à quatre: "La plage était sans conteste une cible militaire légitime, des photos de surveillance ont dû montrer une série de châteaux miniatures, tous édifiés à une vitesse inquiétante avec un seau et une pelle, pour devenir des forteresses constituant une menace terrifiante, alors que pouvait faire une armée rationnelle sinon tuer là quelques enfants?" 

 

 

- 5. "Nous ne pouvons rien faire concrètement"

Des actions concrètes peuvent vraiment faire la différence. D'une part, il y a le soutien humanitaire dont des organisations d'aide médicale à Gaza ont un besoin urgent. L'union of Heath Work Committees (UHWC), l'organisation partenaire de M3M à Gaza, s’efforce coûte que coûte de continuer à faire tourner l'hôpital Al-Awda, au nord de la bande de Gaza. Dans les situations d'urgence, l'hôpital Al-Awda est considéré comme un hôpital de première ligne. D'autant plus car il offre des services gratuits pendant ce genre de crises dans une région d'environ 335.000 habitants. Vu la situation actuelle, UHWC explique que les réserves limitées de médicaments et de combustibles de l'hôpital sont pour ainsi dire épuisées. Médecin pour le Tiers Monde a donc lancé un appel aux dons financiers.

 

 

- 6. "Manifester contre Israël ici ne fera aucune différence là-bas"

L'attaque israélienne ne serait pas possible sans le soutien que le pays reçoit directement et indirectement de l'Europe et donc aussi de la Belgique. L'Union européenne est le principal partenaire économique d'Israël, et a fait d'Israël, par le biais d’un accord d'association, un quasi Etat-membre et a permis à Israël de s'enrôler dans le programme horizon 2020, un instrument financier de 80 milliards d'euros, que l'Union européenne met à disposition pour promouvoir la recherche et la technologie. Dans ce cadre, la collaboration avec les grandes firmes militaires comme Israël Aerospace Industries (IAI), productrice des tristement célèbres drones qui survolent et bombardent Gaza, est réelle. Les liens européens et le défaut de réglementation contraignante dans les relations avec Israël font aussi que l'entreprise européenne de sécurité G4S, également active en Belgique, est devenu l'un des plus gros fournisseurs en technologie et en services de sécurité d’Israël (y compris dans les colonies illégales).

 

Israël craint les sanctions européennes comme la peste, mais alors que l'UE et la Belgique se remuent en prenant des sanctions contre (voire même une intervention militaire) la Syrie, la Russie, l’Iran, la Lybie, le Mali et d'autres ebcore, il n'y a aucune sanction significative prise à l’encontre d’Israël. C’est là que la pression d'un large mouvement de base peut faire la différence. Sous le titre "Palestine occupée, Dexia impliquée", une vaste plateforme de 85 organisations dont l'organisation de solidarité intal, a mené campagne sur le financement des colonies illégales par la banque Dexia, partiellement détenue par l'Etat, et a ainsi obligé notamment son ancien président Jean-Luc Dehaene à prendre position.

 

Autour de Gaza aussi, il y a moyen de faire bouger les choses. Nous demandons à nos politiques de choisir leur camp. Ils ne doivent plus se cacher derrière l'Europe, mais au contraire s’élever en faveur d’une autre politique européenne. Au parlement fédéral, Dirk Vandermaelen (sp.a), Benoit Hellings (Ecolo) et Wouter De Vriendt (Groen) notamment se montrent très critiques à l’égard de la politique belge. Raoul Hedebouw (PTB) a demandé sans détour que la Belgique réclame une suspension de l'Accord d'association avec Israël. Au parlement bruxellois, le docteur Claire Geeraets (PTB) a demandé sous les applaudissements de Zoé Genot (Ecolo) une suspension de la coopération économique entre la Belgique et Israël et une interdiction pour les entreprises bruxelloises de faire affaire avec Israël tant que le droit international ne sera pas respecté. Des actions et des campagnes réussies ici peuvent, via la politique belge et européenne, faire pression sur Israël et donc contribuer à la justice dans la région. 
 

Note :

Les textes traduits l'ont été avec l'outil Google de traduction en ligne. En cas de doute se rapprocher du texte original.

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 21:32
Agissez pour que la France ne livre pas d’armes à Israël

Face aux crimes de guerre commis chaque jour, Amnesty International appelle à une cessation de tous les transferts d’armes à l’ensemble des parties au conflit et vous demande d’agir auprès de François Hollande pour que la France ne livre pas de matériels de guerre.

 

Sources :  AMNESTY INTERNATIONAL  [22/07/2014] mis à jour le 23 septembre 2014

Le bombardement implacable de zones civiles dans la bande de Gaza, ainsi que les tirs de roquettes aveugles sur Israël, exigent une action internationale urgente pour protéger les civils et prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains.

 

Si les Etats-Unis sont de loin le premier pays fournisseur d’armes à Israël, la France, 5ème exportateur mondial, a délivré des autorisations d'exportation à Israël pour un montant de plus de 200 millions d’euros, selon le 15ème rapport de l'Union européenne sur les autorisations d'exportation d'armes publié en janvier 2014 et concernant l'année 2012. 

 

Le gouvernement français doit suspendre immédiatement tout transfert d’armes vers Israël. Il doit également agir afin qu’un embargo total sur les armes à destination d’Israël, du Hamas et des groupes armés palestiniens soit adopté par les Nations Unies. 

 

- Interpellez avec nous le Président de la République, François Hollande : 

 

Monsieur le Président de la République,

Permettez-moi de vous exprimer ici ma profonde indignation et ma vive inquiétude face à la détérioration rapide de la situation dans la bande de Gaza et en Israël, où l’escalade de la violence a fait de très nombreuses victimes civiles, palestiniennes et israéliennes. Plus de 1263* Palestiniens ont jusqu'ici été tués dans des attaques par les forces israéliennes; la grande majorité d'entre eux étaient des civils, dont des femmes et des enfants. Deux* civils israéliens et 56* soldats ont également été tués.

 

La France doit jouer un rôle actif dans la recherche d'une solution à la crise actuelle. La première des mesures à adopter est la suspension immédiate  de tous les transferts d’équipement militaire et de munitions à Israël. 

 

Nous vous engageons également à tout mettre en œuvre afin que le Conseil de sécurité des Nations unies instaure sans délai un embargo général sur les armes à destination d’Israël, du Hamas et des groupes armés palestiniens. Cet arrêt des ventes et transferts d’armement doit être maintenu tant qu’il existera un risque substantiel que ces armes puissent être utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains.

 

Dans le monde entier les membres d’Amnesty International appellent leur gouvernement à suspendre tous les transferts d’armes en cours et promouvoir l’adoption d’un embargo complet sur les armes. 

 

Trop de civils palestiniens et israéliens sont victimes de crimes de guerre et souffrent de l'utilisation irresponsable qui est faite des armes par toutes les parties au conflit.

 

En espérant vivement que vous saurez entendre mon appel, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

 

*source: l'Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) au 30 juillet

 

Pour signer l'APPEL, cliquez ICI

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Pendant qu'à Gaza Israël tue, la France lui vend pour 200 Millions d'Euros de roquettes et missiles

- Israël/Gaza, La France ne doit pas livrer de matériel de guerre

- Pourquoi l’Europe n’imposera pas un embargo sur les armes à Israël (Middle East Eye)

- Israël/Gaza : il est temps que la France cesse d’alimenter le conflit

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 23:17
Pendant qu'à Gaza Israël tue, la France lui vend pour 200 Millions d'Euros de roquettes et missiles

Le business des ventes d’armes de la France à Israël est 45 fois plus élevé que celui de l’Espagne à Israël !

 

Sources : Israël Valley par Jean Grangier | France-israël

Ces chiffres donnés par la Chambre de Commerce France-Israel montre comment notre gouvernement participe, toute honte bue, aux massacres d’enfants à Gaza.

 

A côté d’une pub pour « aller prendre du bon temps en Israël » pendant les vacances, Igal Klatzmann se vante sur le site, IsraelValley, de la chambre de commercre france-Israel du fait que : « Le business des ventes d’armes de la France à Israël est 45 fois plus élevé que celui de l’Espagne à Israël ! »

 

"IsraelValley connaissait le chiffre des ventes d’armes de la France à Israël depuis fort longtemps, mais nous n’en avions pas la certitude absolue. France24 dans un excellent article précise, preuves à l’appui, ce que très peu de gens connaissaient : “La France a accordé en 2012 des autorisations d’exportations d’une valeur de plus de 200 millions d’euros. Elles concernent, essentiellement, des roquettes, missiles, aéronefs et du matériel électronique (guidage, brouillage de radar etc.)”.....

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Agissez pour que la France ne livre pas d’armes à Israël

- Pourquoi l’Europe n’imposera pas un embargo sur les armes à Israël

- Sur les pas de Hollande en Israël, les requins de l’industrie d’armements se frottent déjà les mains (Electronic Intifada)

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 20:07
Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Des soldats israé­liens quittent de Gaza le mardi 5 août 2014. REUTERS/​Baz Ratner

Le 6/08/2014, Domi­nique Vidal, his­torien spé­cia­liste du conflit israélo-​​palestinien était l’invité de RFI, il répond aux ques­tions de Flo­rence Thomazeau (Extraits)

 

 

Sources : Association France Palestine Solidarité | mis à jour le17/05/2021

- RFI : La trêve a com­mencé à 7 heures ce matin, heure de Paris. Le cessez-​​le-​​feu a l’air de tenir. Est-​​ce que cette trêve pourrait voler en éclats ?

Domi­nique Vidal : Elle peut évi­demment voler en éclats comme les pré­cé­dentes. Mais du côté israélien, il y a des raisons assez fortes de se retirer. Ce qui est effec­ti­vement en cours.

 

La pre­mière raison, c’est que l’objectif officiel a été atteint ; la des­truction des tunnels du Hamas. L’objectif officiel parce que, selon moi, le véri­table but des Israé­liens était d’empêcher la mise en place du gouvernement d'union nationale palestinien reconnu par les Etats-Unis et l'Union européenne.

 

Mais la deuxième raison, cer­tai­nement la plus forte, c’est la radi­ca­li­sation, ces der­niers jours, de l’opinion inter­na­tionale et en consé­quence le dur­cis­sement de nom­breux gou­ver­ne­ments. En Amé­rique latine, presque tous les pays ont retiré leur ambas­sadeur d’Israël, mais aussi au sein de l’Union euro­péenne. Israël a été menacé d’arrêt de livraison d’armes, mais aussi de boycott économique et commercial. Il a aussi été question de la mise en place d’une com­mission d’enquête sur les crimes de guerre, et même d’une démarche auprès de la Cour pénale inter­na­tionale auprès de laquelle l’autorité pales­ti­nienne essaie de s’accréditer. On a quelque chose qui com­mence à être inquiétant et qui confirme l’isolement d’Israël sur le plan international.

 

Et puis la troi­sième raison, c’est le fait que l’armée israé­lienne ne peut pas continuer sous peine de se mettre le monde entier à dos. Elle ne peut pas non plus occuper – réoc­cuper – la bande de Gaza. C’est une tâche abso­lument impossible.

 

Il aura fallu cependant une nou­velle tra­gédie avec 1 900 morts et près de 10 000 blessés, pour vérifier une nou­velle fois la leçon de sept décennies de conflits. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de solution mili­taire. La solution ne peut être que poli­tique. Elle dépend au fond de la fermeté de la com­mu­nauté internationale.

 

 

- RFI : Le dia­logue est dif­ficile, à la fois avec l’ONU, Israël et le Hamas. Pensez-​​vous que les condi­tions aujourd’hui posées par le Hamas sont-​​elles accep­tables pour Israël ?

Domi­nique Vidal : Cer­tai­nement pas au premier abord. Sim­plement, il faut bien que chacune des parties au conflit sorte avec quelque chose qu’elle puisse pré­senter comme un acquis. Et du point de vue du Hamas, cet acquis ne peut être que la levée du blocus qui d’ailleurs est un blocus illégal de la bande de Gaza par Israël et par l’Égypte.

 

 

- RFI : La levée du blocus est-​​elle envisageable ?

Domi­nique Vidal : Elle est envi­sa­geable dans un certain nombre de condi­tions qui seront l’essentiel des négociations du Caire.

Par rapport aux réac­tions inter­na­tio­nales qui sont très fortes, on a eu ce mardi 5 août la démission d’une secré­taire d’État en Grande-​​Bretagne. Pensez-​​vous que d’autres actions, d’autres réac­tions peuvent se pour­suivre malgré cette trêve qui ne dure que 72 heures ?

 

Quand on entend les diri­geants bri­tan­niques parler d’un arrêt des livraisons d’armes à Israël, on sent quand même que la Com­mu­nauté inter­na­tionale est vraiment à bout de nerfs. Ça ne peut pas continuer comme ça. Et je ne crois pas sim­plement à la bonne volonté des diri­geants poli­tiques. Je crois qu’ils ont conscience du caractère extrê­mement insup­por­table, révoltant de cette offensive pour les opi­nions publiques.

 

 

- RFI : Le Premier ministre Benyamin Neta­nyahou a des ministres qui le poussent à agir contre le Hamas. Va-​​t-​​il résister à cette pression de déposer les armes ?

Domi­nique Vidal : Que pourrait-​​il faire d’autre ? Quel type d’action autre que continuer à bom­barder, à tuer tous les jours des civils, des enfants, des femmes, des vieillards… Je ne pense pas que même Avigdor Liberman qui en avait parlé long­temps soit favo­rable tou­jours à une réoc­cu­pation de la bande de Gaza. Ce dernier sou­haite aujourd’hui que ce soit l’ONU qui gère la bande de Gaza.

 

On sent là l’impasse dans laquelle se trouve au fond Israël. Il faut main­tenant négocier, comme il a tou­jours fallu négocier, au terme de ces opé­ra­tions extrê­mement sanglantes.

 

 

- RFI : La trêve n’aurait-elle pas lieu sans la pression internationale ?

Domi­nique Vidal : Je crois effec­ti­vement que c’est grâce à la pression inter­na­tionale que la trêve a eu lieu et qu’elle tiendra. Mais c’est aussi une leçon. C’est à dire si l’ensemble des diri­geants – et je pense en par­ti­culier aux nôtres ; à François Hol­lande, à Manuel Valls – avaient été aussi fermes dès le début, sans doute l’opération, j’en suis per­suadé, n’aurait pas duré un mois et l’on aurait eu beaucoup moins de morts.

 

 

- RFI : Vous parliez tout à l’heure en effet, du boycott, d’éventuellement pour­suivre une action en justice. Jus­tement, après le bom­bar­dement d’une école de l’ONU, est-​​ce envi­sa­geable que la cour de justice inter­na­tionale soit saisie ?

Domi­nique Vidal : Abso­lument. Ce qui faci­li­terait cette démarche c’est l’adhésion de l’autorité pales­ti­nienne, donc de l’État de Palestine à la CPI. Cela per­met­trait d’engager plus faci­lement des démarches de pour­suites, à com­mencer d’ailleurs par ce qu’a proposé le secré­taire général de l'ONU Ban Ki-​​moon, à savoir une Com­mission d’enquête inter­na­tionale qui per­mette de mesurer l’ampleur des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité commis pendant ce mois.

 

Pour en savoir plus :

- Israël vise l’annexion de la Cisjordanie et la consolidation du système d’apartheid

- «Pour Israël, l’ennemi, c’est la négociation»

- Des sanctions contre Israël pour arrêter le massacre dans la bande de Gaza

- Leila Shahid: "Il faudra qu'Israël réponde des crimes de guerre dont elle est responsable"

- La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien

- Quand Israël favorisait le Hamas, par Charles Enderlin

 

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 16:30
Madjid Messaoudene : « L’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences »

Sources : Le Cri du peuple  par Madjid Messaoudene

Madjid Messaoudene préside  l’association Les Observateurs en Palestine. A ce titre, il se rend régulièrement dans les territoires occupés, où il a amené nombre d’élus, dont ma camarade Mounia Benaili, dont j’avais recueilli le témoignage il y a un an.

 

 

- Selon toi, l’opération « Bordure protectrice » est-elle une opération particulière dans l’histoire du conflit israélo-palestinien ?

Non, c’est une intervention comme les autres, fidèle à la stratégie israélienne depuis 1948. Comme en 1948, 1967, 1973, 1982… - hormis la période Rabin -, Israël démontre qu’il fera tout pour empêcher l’avènement d’un Etat palestinien viable. Même si, pour cela, il faut envoyer un fou tuer Yitzhak Rabin ; même s’il faut, pour cela, voler des terres ; même s’il faut, pour cela, perpétrer des assassinats ciblés ; même s’il faut, pour cela, opérer des meurtres de masse.

 

 

- Tu parles d’Israël en tant qu’Etat ?

Pas du tout. Je parle des gouvernements successifs en Israël. Je ne parle aucunement de l’Etat au sens des israéliens ou des juifs, je ne généralise jamais.. C’est pour cela que lorsqu’un drapeau israélien est brûlé, je trouve cela odieux : cela ne fait que blesser des gens dont c’est le pays mais qui luttent contre sa politique.

 

 

- Cette précision faite, revenons à l’intervention militaire en cours.

Nous pensions qu’avec l’opération « Plomb durci », fin 2008-début 2009, on avait assisté au pire : 1 400 morts en 22 jours. Il faut savoir que Gaza est un territoire vingt fois plus petit que la Corse, avec 2 millions d’habitants, soit la densité la plus élevée du globe. Aujourd’hui, nous avons déjà atteint les prés de 2 000 civils tués [NDLR et tous les décombres ne sont pas fouillés]. Aujourd’hui, nous savons que le meurtre des trois jeunes colons n’est pas de la responsabilité du Hamas. Mais l’histoire montre que l’armée israélienne n’a jamais eu besoin de vraie raison pour tuer des Palestiniens à Gaza comme en Cisjordanie. Il ne se passe d’ailleurs pas une semaine sans qu’elle ne pénètre dans les territoires palestiniens pour tuer des gens.

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

Soldats israéliens Gaza, opé. Bordure protectrice (Crédit : Miriam Alster/Flash 90)

 

- Quel peut être le but de ces opérations ?

Il s’agit de semer le chaos, le sang ; d’empêcher les Palestiniens de s’unir. Il faut relever que l’intervention actuelle se situe après que les Palestiniens aient formé un gouvernement d’unité nationale entre, principalement, le Fatah et le Hamas. Ce faisant, le gouvernement israélien veut choisir ses interlocuteurs.

 

 

- J’ai écrit que ce gouvernement d’unité nationale sanctionnait l'isolement du Hamas sur la scène politique. Qu’en penses-tu ?

Oui, après le coup de force d’al-Sissi, il a perdu le soutien de l’Egypte. Le Qatar s’est aussi fait plus discret, d’autant que c’est un des plus fidèles alliés d’Israël dans la région. Cela vaut aussi pour l’Arabie saoudite ou les autres pétromonarchies du golfe. Le Hamas est également affaibli par le blocus et enfin, tout comme l’Autorité palestinienne, par l’absence d’élection. Le gouvernement d’unité nationale palestinien, assorti d’une convergence de faits avec la politique mise en œuvre par le Fatah et l’Autorité palestinienne, a été reconnu par tout le monde – y compris les Etats-Unis et l’Union européenne -, sauf par Israël.

 

(c) Darren Whiteside/Reuters

(c) Darren Whiteside/Reuters

 

 

- En même temps, le Hamas est une organisation terroriste…

Il faut se rappeler que le Hamas a été inscrit sur la liste des organisations terroristes à la demande d’Israël alors que le gouvernement israélien s’en est servi pour lutter contre le Fatah. Aujourd’hui, Israël considère que ce n’est pas un interlocuteur crédible. Auparavant, Yasser Arafat ne l’a pas été, puis Mahmoud Abbas ne l’a pas été… Il n’y a jamais de bon interlocuteur pour le gouvernement israélien. En divisant la société palestinienne, il gagne du temps ; il implante ou permet l’implantation de colonies qui rendent impossible toute perspective d’Etat palestinien. Enfin, ce que nous montre l’opération militaire en cours c’est que le Hamas n’est pas la vraie cible de l’armée israélienne. Plus de 90 % des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants. Cela, en toute impunité. Si cela se passait ailleurs, personne ne laisserait faire une chose pareille.

 

 

- Comment envisages-tu la paix entre Israël et la Palestine ?

D’abord, contrairement à d’autres, je me refuse à parler à la place des Palestiniens. Quand je vais sur place, il est facile de se rendre compte que le peuple palestinien veut un Etat avec la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est comme capitale. Ce n’est actuellement pas possible en raison du blocus de Gaza, de l’absence de continuité territoriale mais surtout des colonies, qui bloquent tout. Au regard de l’histoire, y compris récente, je ne crois pas qu’un état binational puisse voir le jour, d’autant que se poserait la question « qui décide ? ». La meilleure solution, si j’en crois ce que l’on me dit là-bas, serait que chacun vive chez soi, dans un Etat viable avec des frontières sûres. Il y a aussi la question des réfugiés et de leur droit au retour qui doit être posée. Bref, mon discours n’a de bases que le droit international et la volonté des Palestiniens. Il faut donc se débarrasser et de l’occupation et de la colonisation.

 

 

Manifestation d'Israéliens contre l'intervention militaire

- Comment as-tu vécu le dialogue entre Palestiniens et pacifistes israéliens ?

J’ai ressenti de la défiance. En clair, mes interlocuteurs ne croient plus en la capacité du camp de la paix en Israël de faire bouger les lignes. Ils sont très peu nombreux aujourd’hui. Certes, il y a des milliers de manifestants en ce moment, parce qu’il y a des massacres à Gaza. Mais, en temps normal, nous ne les voyons plus. Et, hormis le Parti communiste israélien, il n’y a quasiment plus de gauche politique israélienne organisée.

 

 

- Comment construire la paix dans ces conditions ?

La première chose dont la paix a besoin c’est de justice. Plus de 40 résolutions ont été adoptées par l’ONU, condamnant l’occupation, la colonisation. Elles ne sont toujours pas appliquées. A mon sens, il y a donc un préalable à accepter : l’occupation israélienne est à l’origine de toutes les violences. Que l’armée israélienne évacue tous les territoires palestiniens, qu’elle lève le blocus sur Gaza, que le gouvernement démantèle toutes les colonies, le Hamas et toutes les organisations palestiniennes armées disparaîtront puisqu’elles n’auront plus d’objet. Le discours sur la symétrie des souffrances n’est pas acceptable. Oui, de nombreux Israéliens vivent dans la peur des sirènes mais tous les Palestiniens vivent avec la mort.

 

 

Pour en savoir plus :

- Mon : dossier Palestine

- par Mounia Benaili : « l’Etat palestinien ne verra jamais le jour »

- L’Etat d’Israël va-t-il perdre la guerre qu’il mène au peuple palestinien ?

- Israël La guerre, ciment de la société

- Un feu vert européen pour tuer, détruire et pulvériser Gaza

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4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 10:46
Israël et l’Arabie saoudite : une alliance forgée dans le sang des Palestiniens

L’Arabie saoudite est dirigée par une clique de vieillards cacochymes, dignes représentants d’une caste qui s’accapare la rente pétrolière et se maintient au pouvoir par tous les moyens...

 

Sources : Info-Palestine.eu Proche-Orient.net par David Hearst [1]

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de combien de nouvelles victimes, écrit David Hearst.

 

- Il y a beaucoup de mains derrière l’attaque de l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

L’Amérique n’est pas malheureuse de voir le Hamas devoir supporter tant de coups. Alors que les images des scènes de carnage dans les rues de Shejaiya venaient d’être diffusées, John Kerry a déclaré sur ​​Meet NBC le même jour qu’Israël avait le droit de se défendre, et l’ambassadeur américain Dan Shapiro a déclaré sur la chaîne israélienne Canal 2 que les États-Unis feraient en sorte que les forces modérées soient [après le conflit] dominantes dans la bande de Gaza, ce qui veut dire [qu’Israël amènerait dans ses fourgons] l’Autorité palestinienne.

 

L’Égypte n’est pas non plus écrasée de douleur. Son ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukry a tenu le Hamas pour responsable de la mort des civils, après que le mouvement ait rejeté le cessez le feu [concocté par l’Égypte et Israël et totalement à l’écart du Hamas - NdT].

 

Un troisième partenaire non déclaré dans cette alliance contre nature a cependant donné un feu-vert à Netanyahu, le couvrant à l’avance pour une opération militaire d’une telle férocité. Nous ne parlons pas d’un allié aussi impuissant que les États-Unis, car cette autorisation ne peut venir que d’un État arabe.

 

 

- L’attaque sur Gaza a été lancée avec une approbation royale saoudienne.

Ce mandat royal n’est rien de moins qu’un secret de polichinelle en Israël et l’ex-ministre de la défense comme celui qui est en fonction en parlent de façon très ouverte. L’ancien ministre israélien de la Défense Shaul Mofaz a surpris le présentateur sur Canal 10 en disant qu’Israël devait attribuer un rôle à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis dans la démilitarisation du Hamas. Interrogé sur ce qu’il entendait par là, il a ajouté que des fonds de l’Arabie saoudite et des Émirats devraient être utilisés pour reconstruire Gaza une fois le Hamas anéanti.

 

Amos Gilad, homme-clé au ministère israélien de la défense dans les relations avec l’Égypte de Moubarak et aujourd’hui directeur du département israélien des relations politico-militaires, a déclaré récemment à l’universitaire James Dorsey : « Tout est souterrain, rien n’est public, mais notre coopération sécuritaire avec l’Égypte et les États du Golfe est unique. C’est la meilleure période de sécurité et de relations diplomatiques avec les pays arabes ».

 

 

- Les félicitations sont réciproques.

Le roi Abdallah a fait savoir qu’il avait téléphoné au président Abdel Fattah El-Sisi pour approuver une initiative égyptienne de cessez-qui n’avait même pas soumise au Hamas, ce qui a incité des analystes cités par le Jerusalem Post à se demander si un cessez-le feu avait été sérieusement proposé.

 

Le Mossad et les responsables saoudiens du renseignement se réunissent régulièrement. Les deux côtés se sont concertés lorsque l’ancien président égyptien Mohamed Morsi était sur ​​le point d’être déposé en Égypte, et ils sont main dans la main en ce qui concerne l’Iran, à la fois dans la préparation d’une attaque israélienne qui traverserait l’espace aérien saoudien, et dans le sabotage du programme nucléaire.

 

Il y a même été dit de bonne source que les Saoudiens financent l’essentiel de la très coûteuse campagne d’Israël contre l’Iran.

 

 

- Pourquoi l’Arabie Saoudite et Israël font-ils à ce point bon ménage ?

Pendant des décennies, les deux pays éprouvaient une sensation identique quand ils regardaient autour d’eux : la peur. Leur réaction a été similaire. Chacun sentait qu’ils ne pouvaient se prémunir contre ses voisins en les envahissant (Liban, Yémen) ou par le financement de guerres et coups d’État (Syrie, Égypte, Libye). Ils ont des ennemis ou rivaux en commun : l’Iran, la Turquie, le Qatar, le Hamas dans la bande de Gaza, et les Frères musulmans ailleurs. Et ils ont des alliés communs : les lobbys militaro-industriels américains et britanniques, l’homme fort du Fatah et l’atout des États-Unis Mohammed Dahlan qui a essayé autrefois de prendre le contrôle de Gaza et qui serait probablement prêts à le faire à nouveau.

 

La différence aujourd’hui, c’est que pour la première fois dans l’histoire de leurs deux pays, une coordination militaire a été mise en place. Le prince Turki, neveu du roi Abdallah, est le visage public de ce rapprochement rendu visible par la publication d’un livre sur l’Arabie écrit par un universitaire israélien. Le prince s’est rendu à Bruxelles en mai pour rencontrer le général Amos Yadlin, l’ex-chef du renseignement israélien qui a été inculpé par un tribunal en Turquie pour son rôle dans l'abordage du Mavi Marmara.

 

On pourrait faire valoir qu’il n’y a rien de sinistre dans l’implication du prince Turki dans le débat israélien et que ses motivations sont à la fois paisibles et louables. Le prince est un fervent partisan d’une initiative de paix proposée par le roi saoudien Abdallah. L’Initiative de paix arabe soutenue par 22 États arabes et 56 pays musulmans aurait effectivement été une base pour la paix si Israël ne l’avait pas ignoré il y a quelques 12 ans.

 

Le prince Turki est très lyrique sur les perspectives de paix dans un article publié par Haaretz. Il y écrit : « Et quel plaisir ce serait d’être en mesure d’inviter non seulement les Palestiniens mais aussi les Israéliens que j’allais rencontrer de venir me rendre visite à Riyad, où ils pourraient alors visiter ma maison ancestrale dans Dir’iyyah, qui a souffert aux mains de Ibrahim Pacha le même sort qu’a subi Jérusalem aux mains de Nabuchodonosor et des Romains ».

 

C’est les moyens utilisés, pas la fin en soi qui exposent le véritable coût humain de ces alliances. La promotion par le prince Turki de l’Initiative de paix arabe se fait au prix de l’abandon par le royaume de son soutien historique à la résistance palestinienne.

 

L’analyste saoudien Jamal Khashogji fait ce même constat quand il parle en langage codé du nombre d’intellectuels qui attaquent la notion de résistance : « Malheureusement, le nombre de ces intellectuels ici en Arabie Saoudite est plus élevé que la moyenne. Si une telle tendance se poursuit, elle va détruire la louable prétention du royaume d’avoir soutenu et défendu la cause palestinienne depuis l’époque de son fondateur, le roi Abd Al-Aziz Al-Saoud ».

 

La paix serait en effet la bienvenue pour tout le monde, et surtout pour Gaza en ce moment. Mais les moyens par lesquels les alliés d’Israël en Arabie saoudite et l’Égypte veulent y arriver, en encourageant Israël à donner au Hamas un coup fatal, amènent à douter de ce qui se trame vraiment. Le père de Turki, le roi Faisal bin Abdulaziz se retournerait dans sa tombe s’il voyait ce que son fils fait en son nom.

 

Cette alliance israélo-saoudienne est forgée dans le sang, le sang palestinien, le sang, ce dimanche, de plus de 100 victimes dans Shejaiya.

 

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[1] David Hearst est rédacteur en chef de Middle East Eye. Il est éditorialiste en chef de la rubrique Étranger du journal The Guardian, où il a précédemment occupé les postes de rédacteur associé pour la rubrique Étranger, rédacteur pour la rubrique Europe, chef du bureau de Moscou et correspondant européen et irlandais. Avant de rejoindre The Guardian, il était correspondant pour l’éducation au sein du journal The Scotsman.

 

Cette thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza fait débat.

 

 

Pour en savoir plus :

- selon le AL-HUFFINGTON-POST ALGÉRIE du 29 juillet : Une thèse sur une alliance Arabie Saoudite-Israël-Egypte contre Gaza suscite des polémiques

- selon Terre Promise : Arabie Saoudite et Israël, alliés malgré eux ?

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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 17:17
Est-il acceptable qu'un jeune Français puisse faire des périodes de réservistes en Israël pour combattre en Palestine ?

C'était déjà le cas en 2014...... 2023, ça continue !

 

 

Source : Eric Durand | mis à jour le : 22/03/2024

- La binationalité et les obligations militaires un débat récurent

Ironie de l'histoire, c'est en des termes quasi similaires « Est-il acceptable qu'un jeune Français choisisse de faire son service militaire dans l'armée algérienne ? » que les sages de la commission Marceau Long[1], réunis en 1987 par Jacques Chirac, alors Premier ministre, posait le débat entre binationalité et obligations militaires.

 

  • Mais la question n'écartait pas Israël puisque c'est l'enlèvement du soldat Gilad Shalit par des groupes armés palestiniens en Israël, le 25 juin 2007, qui a attiré l'attention sur la convention bilatérale franco-israélienne de 1959. Elle suscite quelques interrogations parmi les intellectuels ou certains politiques.
  • L'accord franco-israélien va, en effet, bien plus loin que tous les autres : il prévoit que de jeunes Français puissent être mobilisés par Israël, ce qui représente 36 mois de service pour les garçons et 21 mois pour les filles.

 

«Pour moi, un Français qui effectue son service militaire dans un autre pays que la France devrait être déchu de sa nationalité française», s'indigne Bruno Etienne, professeur à Sciences-Po Aix.
 

Dans le même esprit, Max Gallo rappelle sa position : «Je suis contre le fait que des citoyens français fassent leur service militaire dans un autre pays. L'armée est la preuve suprême de leur attachement à la France. Prendre les armes signifie que l'on est prêt à se sacrifier pour sa patrie.»

 

Patrick Weil, directeur de recherche au CNRS, spécialiste français du droit de la nationalité, tempère : «En cas de guerre, l'Etat peut déchoir tout citoyen de la nationalité française s'il sert une armée étrangère. Depuis toujours, et contrairement à d'autres pays, la France garde ses nationaux même quand ils ont une autre nationalité !»


 

- Cette question revient aujourd'hui face à la situation en Palestine, à l'opération militaire en cours contre GAZA et l'appel de nombreux réservistes par TSAHAL.

Dans ce cadre, la venue à Marseille le 28 mai dernier[2] du Colonel Gil BEN SHAUL, Commandant de MEITAV, Base de recrutement de TSAHAL pour y pratiquer « l’enrôlement » est particulièrement choquante et scandaleuse notamment quand on sait que TSAHAL préparait déjà son l'opération "Boudure protectrice" contre GAZA et n'attendait qu'un prétexte pour l'engager.
 

En cela je rejoins totalement l'analyse développée par JOHANN Elbory  dans MEDIAPART du 20 juillet 2014

 

 

 

 

Le scandale des Français engagés dans l'armée israélienne

 

Le conflit actuel à Gaza pose à nouveau le problème de l'engagement de Français dans l'armée israélienne. Un engagement sur des bases ethniques et religieuses, à l'opposé des principes républicains français, fruit d'un travail de prosélytisme de Tsahal en France. Retour sur une situation aberrante tolérée par notre pays...

 

Difficile de savoir combien ils sont, l'armée israélienne ayant tendance à ne pas trop s'étendre sur ce genre de sujets, mais, chaque année, des jeunes français juifs franchissent le pas de l'engagement dans Tsahal. Ces français sont décris par l'armée israélienne comme d'excellentes recrues, souvent plus volontaires à défendre une terre promise qu'ils ont totalement idéalisé, contrairement aux jeunes de leur âge nés en Israël, qui n'ont connu que la guerre, et pour qui les contradictions de l’État hébreux sont souvent beaucoup plus évidentes.

 

Cet engagement, que ces recrues appellent « service militaire », pose de sérieux problèmes dans la conception française des valeurs républicaines. Pour bien comprendre en quoi cela est profondément problématique, il faut revenir sur la nature même du principe de nationalité en France, et en Israël.

 

En France, la nationalité française s'hérite ou s'acquiert, par le biais du droit du sol, le principe qui fait de quelqu'un né en France un citoyen français, ou par celui de l'attribution de la nationalité par les institutions républicaines. Le fait d'être français n'est donc pas, n'en déplaise à certains réactionnaires bornés, une donnée ethnique : tout le monde peut, en théorie, devenir français à certaines conditions, notamment celle de respecter et de partager les valeurs d'universalité de notre pays. Pour Israël, et pour beaucoup d'autres pays d'ailleurs, le principe de nationalité est basée sur des valeurs ethniques. Être israélien c'est avant tout être juif. Ce principe explique la politique raciste d’Israël et, notamment, l'apartheid qui existe contre les palestiniens, dont certains possèdent pourtant la nationalité israélienne. Il explique aussi qu’Israël reconnaisse tous les juifs du monde comme faisant partie de la communauté dont l’État hébreux serait le centre naturel, et la terre à défendre à tout prix. Une vision raciste du principe théologique de peuple élu, qui va à l'encontre de nos principes républicains. Que des juifs français partent combattre, et commettre, au passage, des crimes de guerre, au nom de ce principe, est totalement inacceptable et révoltant.

 

- Service militaire  ou recrutement de mercenaires ?

Bien sûr, pour ces engagés volontaires il s'agit d'un service militaire. Comme beaucoup de résidents en France qui ont la nationalité d'un pays étranger dans lequel il y a le service militaire, ils répondent à cet obligation nationale. Sauf que dans le cas de ces jeunes, il ne s'agit en rien d'une obligation nationale, la plupart d'entre eux n'ayant pas la nationalité israélienne. Il s'agit donc d'un engagement volontaire dans une armée étrangère, afin de nourrir ses désirs d'expansion et de colonisation, sur le seul principe du partage de la religion majoritaire de cet État, et, peut être, de quelques cousins très éloignés. Je vous laisse imaginer le scandale que cet situation provoquerait s'il s'agissait d'un autre pays. Allez, prenons un pays au pif... euh... l'Algérie, tiens ! Oui vous voyez déjà les réactions indignées de l'ensemble de la presse et les condamnations du gouvernement. Ce serait une occasion rêvée, pour Jean-François Copé, d'être profondement choqué...

 

Posons nous quelques questions, même un peu surréalistes. Quelle serait la réaction du gouvernement français si les attaques israéliennes étaient considérées officiellement comme crime de guerre, et que des citoyens français étaient jugés pour cela ? On serait bien emmerdés non ? Quelle position ces individus auraient si la France entrait en conflit avec Israël ? Et, une question plus réaliste, comment réagirait la France si des français se faisaient descendre en participant à ce genre de crimes ? Des questions qui nous font nous interroger sur la responsabilité de l'Etat français dans le fait de laisser faire de tels recrutements. D'ailleurs, comment ça marche en vrai pour se faire recruter par Tsahal ? Comment ça prend à un jeune de 20 ans de se dire qu'il doit aller faire la guerre pour un pays qu'il ne connaît même pas ?

 

 

- Tsahal, une armée prosélyte

L'engagement de français dans l'armée Israélienne est le fruit d'un travail intensif de propagande de Tsahal pour convaincre les jeunes juifs français du bien fondé de la guerre en Palestine, et de l'importance d'y prendre sa place. Et ne croyez pas que ça se passe « sous le manteau », par des speech dans des synagogues sombres, ou dans des rendez-vous secrets avec des agents du Mossad. Ça c'est dans les films.

 

Aujourd'hui, le recrutement de jeunes par Tsahal se fait avec les plus gros sabots possibles. Sur internet ! Et pas sur des sites underground mais sur les réseaux sociaux les plus utilisés. Ainsi, en faisant une simple recherche sur Google, on tombe très vite sur les relais en France de Tsahal. L'armée israélienne possède un site internet, Tsahal.fr, poste régulièrement des vidéos de propagande sur YouTube et dispose de relais sur une palette de sites assez impressionnante. On trouve également un  site de Tsahal en français dont on vous laisse apprécier la finesse de l'objet. C'est limite si on ne vous demande pas de remplir un formulaire d'engagement !

 

Avec à chaque fois diffusion d'une propagande gratinée...

 

Alors une question : quelle autre armée nationale fait ça ? Quelle autre armée déploie autant de moyens de propagande pour engager des gamins français dans une guerre atroce ? Cherchez pas, y en a pas d'autres. Même sans prendre position sur la politique israélienne, vous avouerez que la méthode est choquante. Maintenant essayez d'y penser avec l'exemple de tout à l'heure... Oui, indignation, choc, etc, etc...

 

- Le "Jihad" israélien

Il y a quelques temps, le scandale de jeunes français partant combattre en Syrie occupait la presse. Sans doutes à juste titre. Mais aujourd'hui, quelqu'un peut-il sérieusement soutenir que l'engagement de jeunes juifs dans Tsahal ne se fait pas sur les mêmes bases ? Pourtant ce problème, tout autant grave, ne semble pas émouvoir plus que ça les médias et les autorités. L'armée israélienne peut même se permettre de recruter au grand jour, sans que personne n'en paraisse choqué. La guerre religieuse, et les crimes de guerre sont ils moins terribles lorsqu'ils sont pratiqués au service d'un allié stratégique de la France et de l'OTAN ? Il y a de quoi se poser la question...  

 

Pour ma part, à la lumière de cette démonstration, je tirerai une conclusion : et si on engageait l'action pour que la France dénonce la convention bilatérale franco-israélienne de 1959

 

 

 

 

 

Notes :

[1] Il présida en 1987 la commission de la nationalité dont les travaux eurent un grand retentissement. Membre du comité consultatif pour la réforme de la Constitution, en 1992, il continua d’associer son nom aux questions de citoyenneté en présidant le Haut Conseil de l’Intégration de 1989 à 1997.

[2] voir photo du document ci dessous

 

Est-il acceptable qu'un jeune Français puisse faire des périodes de réservistes en Israël pour combattre en Palestine ?

Pour en savoir plus sur ce sujet :

- Il a participé aux « crimes de guerre » commis à Gaza : la France présente ses « condoléances » à sa famille

- Appel de l'Association France Palestine Solidarité au premier Ministre

- Gaza : des soldats juifs français inquiétés par la justice française ?

- En 2015, la présidente argentine avait déchu de leur nationalité les soldats sionistes qui participent aux massacres de Gaza. Qu'en est-il en France ?

- Des Français dans la guerre contre le peuple palestinien

- Octobre 2023 : Après la riposte du Hamas depuis Gaza, contre les multiples attaques des colons et de l'armée israélienne et le massacre (génocide) entrepris par Israël sur Gaza, en décembre 2023, Thomas Portes, député France insoumise, demande au ministre de la Justice que les personnes de nationalité française (y compris les binationaux) coupables de crimes de guerre soient traduites devant la justice française (4.185 soldats de nationalité française mobilisés sur le front de Gaza).

 

- 21 décembre 2023 : L’Afrique du Sud annonce que des sanctions seront prises contre les citoyens qui combattent avec l’armée israélienne à #Gaza et se rendent coupables de crimes de guerre.

- Le Quai d’Orsay a annoncé le 21 mars que des poursuites judiciaires pourront être entreprises contre des soldats franco-israéliens qui ont commis des crimes dans la guerre à Gaza.

- Guerre à Gaza: ce que risquent les Franco-Israéliens auteurs d'exactions

 

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 21:55
Un plaidoyer pour la PAIX en Palestine digne d'un chef d'Etat de gauche.
Dominique de Villepin : « Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza »

 

Dominique de Villepin est avocat. Il a été ministre des affaires étrangères et premier ministre de Jacques Chirac.

 

 

 

 

FIGAROVOX/EXCLUSIF - Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l'ancien premier ministre s'inquiète du silence de la France face à l'escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. Il appelle de ses voeux une interposition de l'O.N.U.

 

Lever la voix face au massacre qui est perpétré à GAZA, c'est aujourd'hui, je l'écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l'existence et à la sécurité d'Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d'État constitué. Je veux dire à tous ceux qui sont tentés par la résignation face à l'éternel retour de la guerre qu'il est temps de parler et d'agir. Il est temps de mesurer l'impasse d'une France alignée et si sûre du recours à la force. Pour lever le voile des mensonges, des omissions et des demi-vérités. Pour porter un espoir de changement. Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le Général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada. Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause? Comment comprendre que la France s'abstienne lorsqu'il s'agit d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d'Israël ? Quelle impasse pour la France que cet esprit d'alignement et de soutien au recours à la force.

 

Je crois que seule la vérité permet l'action. Nous ne construirons pas la paix sur des mensonges. C'est pour cela que nous avons un devoir de vérité face à un conflit où chaque mot est piégé, où les pires accusations sont instrumentalisées.

 

L'État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire.

 

Ayons le courage de dire une première vérité: il n'y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l'occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd'hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n'y a plus que l'engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L'État israélien se condamne à des opérations régulières à GAZA ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C'est la spirale de l'Afrique du Sud de l'apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d'iniquité et de bantoustans humiliants. C'est la spirale de l'Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle.

 

Il y a une deuxième vérité à dire haut et fort: il ne saurait y avoir de responsabilité collective d'un peuple pour les agissements de certains. Comment oublier le profond déséquilibre de la situation, qui oppose non deux États, mais un peuple sans terre et sans espoir à un État poussé par la peur? On ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier qu'on assassine ces derniers, d'autant moins qu'on a refusé de croire et reconnaître en 2007 que ces civils aient voté pour le Hamas, du moins pour sa branche politique. Qu'on cite, outre les États-Unis, un seul pays au monde qui agirait de cette façon. Même si les situations sont, bien sûr, différentes, la France est-elle partie en guerre en Algérie en 1995-1996 après les attentats financés par le GIA? Londres a-t-elle bombardé l'Irlande dans les années 1970?

 

Troisième vérité qui brûle les lèvres et que je veux exprimer ici: oui il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu'on leur a fait jouer. Je ne peux accepter d'entendre que ce qui se passe en Palestine n'est pas si grave puisque ce serait pire ailleurs. Je ne peux accepter qu'on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d'«eau sale» et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu'on nie qu'il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune.

 

Il n'y a aujourd'hui ni plan de paix, ni interlocuteur capable d'en proposer un. Il faut tout reprendre depuis le début. Le problème de la paix, comme en Algérie entre 1958 et 1962, ce n'est pas «comment ?», c'est «qui ?».

 

Il n'y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d'Israël. La logique de force a légitimité hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd'hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique.

 

Il n'y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d'Israël. La logique de force a légitimité hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd'hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique. Se passer de partenaire pour la paix, cela veut dire s'engager dans une logique où il n'y aurait plus que la soumission ou l'élimination.

 

Il n'y a plus de partenaire pour la paix en Israël car le camp de la paix a été réduit au silence et marginalisé. Le peuple israélien est un peuple de mémoire, de fierté et de courage. Mais aujourd'hui c'est une logique folle qui s'est emparée de son État, une logique qui conduit à détruire la possibilité d'une solution à deux États, seule envisageable. La résignation d'une partie du peuple israélien est aujourd'hui le principal danger. Amos Oz, Zeev Sternhell ou Elie Barnavi sont de plus en plus seuls à crier dans le désert, la voix couverte par le vacarme des hélicoptères.

 

Il n'y a plus non plus de partenaire sur la scène internationale, à force de lassitude et de résignation, à force de plans de paix enterrés. On s'interroge sur l'utilité du Quartette. On désespère de la diplomatie du carnet de chèques de l'Europe qui se borne à payer pour reconstruire les bâtiments palestiniens qui ont été bombardés hier et le seront à nouveau demain, quand les États-Unis dépensent deux milliards de dollars par an pour financer les bombes qui détruisent ces bâtiments.

 

Face à l'absence de plan de paix, seules des mesures imposées et capables de changer la donne sont susceptibles de réveiller les partenaires de leur torpeur. C'est au premier chef la responsabilité de la France.

 

Le deuxième outil, c'est la justice internationale. L'urgence aujourd'hui, c'est d'empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d'adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd'hui le meilleur garant de la loi internationale.

 

  • Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions.

Il faut la placer devant ses responsabilités historiques avant qu'il ne soit trop tard, tout particulièrement à l'heure où il est question d'une opération terrestre de grande envergure à Gaza. Cela passe par un vote par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution condamnant l'action d'Israël, son non-respect des résolutions antérieures et son non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre. Cela signifie concrètement d'assumer des sanctions économiques ciblées et graduées, notamment pour des activités directement liées aux opérations à Gaza ou aux activités économiques dans les colonies. Je ne crois guère aux sanctions face à des États autoritaires qu'elles renforcent. Elles peuvent être utiles dans une société démocratique qui doit être mise face aux réalités.

 

  • Le deuxième outil, c'est la justice internationale.

L'urgence aujourd'hui, c'est d'empêcher que des crimes de guerre soient commis. Pour cela, il est temps de donner droit aux demandes palestiniennes d'adhérer à la Cour pénale internationale, qui demeure aujourd'hui le meilleur garant de la loi internationale. C'est une manière de mettre les Territoires palestiniens sous protection internationale.

 

  • Le troisième outil à la disposition de la communauté internationale, c'est l'interposition.

À défaut de pouvoir négocier une solution, il faut l'imposer par la mise sous mandat de l'ONU de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, avec une administration et une force de paix internationales. Cette administration serait soumise à de grands périls, du côté de tous les extrémistes, nous le savons, mais la paix exige des sacrifices. Elle aurait vocation à redresser l'économie et la société sur ces territoires par un plan d'aide significatif et par la protection des civils. Elle aurait également pour but de renouer le dialogue interpalestinien et de garantir des élections libres sur l'ensemble de ces territoires. Forte de ces résultats, elle appuierait des pourparlers de paix avec Israël en en traçant les grandes lignes.

 

 

Nous n'avons pas le droit de nous résigner à la guerre perpétuelle. Parce qu'elle continuera de contaminer toute la région. Parce que son poison ne cessera de briser l'espoir même d'un ordre mondial. Une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l'idée même de la justice.

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus :

- Pour Tahar Ben Jelloun, la solution ne peut venir que de la société civile israélienne.

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31 juillet 2014 4 31 /07 /juillet /2014 13:00
Il n'y a aucune solution militaire à la situation à Gaza

Sources : le blog de Julien SALINGUE|1] (interview sur RFI réalisée le 20 juillet 2014)

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : La situation est de plus en plus critique dans la bande de Gaza. Les Israéliens sont toujours déterminés, le Hamas également. Est-ce que vous croyez que cette opération terrestre va aboutir à quelque chose, si ce n’est à la mort de centaines de civils ?

Julien Salingue : Ça ne peut pas aboutir à autre chose qu’à la mort de centaines de civils. Ce qu’on est en train de vivre depuis cette nuit, je pense qu’il faut en prendre la mesure. C'est-à-dire qu’on parle de cinquante morts, mais quand on voit les images et quand on entend les témoignages, le chiffre risque de monter.

 

Ce que fait l’Etat d’Israël ce n’est absolument pas, en réalité, s’en prendre à l’infrastructure militaire du Hamas. C’est s’en prendre aux infrastructures de la bande de Gaza et s’en prendre à la population de la bande de Gaza en général. Il faut bien comprendre ce qu’est la bande de Gaza. C’est un petit territoire minuscule qui fait 360 kilomètres, qui est assiégé depuis sept ans par Israël, et au sud par l’Egypte. Il y a un million 800 000 personnes dedans, une densité de population parfois de 40 000 au kilomètre carré. Les gens ne peuvent pas fuir, ne peuvent pas sortir de Gaza. Et bombarder la bande de Gaza comme c'est fait actuellement, ça ne peut aboutir qu’à des catastrophes. Et là on est en train de vivre la catastrophe. Les organisations humanitaires le disent.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Pourquoi Benyamin Netanyahu, selon vous, s’entête dans cette voie militaire ? Toutes les opérations menées précédemment n’ont finalement pas changé grand-chose.

Julien Salingue : Benyamin Netanyahu a fait le choix lors des précédentes élections législatives de se présenter avec l’extrême droite. C'est-à-dire que ce n’est pas juste une coalition gouvernementale, c’est une coalition électorale avec des listes communes, un programme commun. C'est-à-dire que Benyamin Netanyahu a fait le choix de gouverner avec – et à – l’extrême droite.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : C’est l’extrême droite qui l’a poussé à faire ce choix de l’offensive terrestre ?

Julien Salingue : Ce n’est pas l’extrême droite qui l’a poussé à choisir de gouverner avec l’extrême droite. Benyamin Netanyahu dirige une coalition qui est la coalition la plus radicale de l’histoire récente de l’Etat d’Israël. Et donc, il est « normal » qu’il agisse de la sorte. Je ne suis pas du tout surpris.

 

Et suite à la disparition des trois jeunes Israéliens à proximité d’une colline de Cisjordanie, on a vu se multiplier les appels à la haine, à la vengeance, à la violence, et les passages à l’acte en Israël et dans les territoires palestiniens. Ce que fait Benyamin Netanyahu, c’est répondre à ces demandes-là. C’est continuer à gouverner comme il le fait depuis des années.

 

Et malheureusement, c’est une fois de plus la population de Gaza qui trinque, alors qu’on sait très bien qu’il n’y a aucune solution militaire à la situation dans la bande de Gaza.

 

Il n’y a qu’une solution politique: la fin du blocus, la reconnaissance des droits nationaux palestiniens et absolument pas des opérations militaires à répétition

 

Car on le voit, elles ne changent rien, si ce n’est qu’elles aggravent encore un peu plus la situation des Gazaouïs et le ressentiment de la population.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Prendre le risque de décapiter le Hamas, est-ce que ce n’est pas aussi prendre le risque de renforcer des groupes bien plus radicaux, comme le jihad islamique ?

Julien Salingue : Je pense qu’Israël en a conscience et « joue en partie » sur ce terrain-là. C'est-à-dire que le Hamas, contrairement à ce qui a été raconté ici et là, n’avait pas tiré de roquettes sur Israël depuis la précédente offensive israélienne en novembre 2012. Et c’est à partir du moment où l’Etat d’Israël a ciblé des cadres et des militants du Hamas, que le Hamas a repris les tirs des roquettes.

 

Donc évidemment en envenimant encore un peu plus la situation, en provoquant le Hamas et en radicalisant la population, l’Etat d’Israël ne fait que radicaliser l’ensemble des Gazaouïs et des Palestiniens. Il ne faudra pas s’étonner après, si jamais effectivement, les discours qu’on entend sont de plus en plus hostiles à l’Etat d’Israël, parce que ce sera la résultante des opérations menées par l’Etat d’Israël. Israël ne cherche absolument pas aujourd’hui, je le répète, à régler quoi que ce soit sur le court ou le moyen terme.

 

C’est une opération notamment de politique intérieure pour Benyamin Netanyahu : montrer qu’il est aussi radical que les plus radicaux en Israël. Et c’est aussi une opération, un message à destination des Palestiniens qui est de leur dire : tant que vous continuerez à résister, à revendiquer vos droits, régulièrement nous reviendrons, nous vous bombarderons. Et il y aura des centaines de victimes.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Mahmoud Abbas, le président de l’autorité palestinienne, est attendu à Doha pour rencontrer Khaled Mechaal, le chef du Hamas en exil. Que peut-il obtenir, selon vous ?

Julien Salingue : Le problème, ce n’est pas tant d’obtenir quelque chose du Hamas, que d’obtenir quelque chose de la part de l’Etat d’Israël. Si le Hamas avait refusé la pseudo-trêve proposée il y a un peu moins d’une semaine par l’Egypte, c’est que c’était un simple cessez-le-feu sans aucune condition. Alors que le Hamas demande des choses qui sont ce que demandent aussi les organisations humanitaires, et y compris les Nations unies. C'est-à-dire la levée du blocus, c’est la liberté de circulation pour les Palestiniens, c’est la libération des prisonniers qui ont été réarrêtés, alors qu’ils avaient été libérés en échange de Gilad Shalit.

 

Donc, ce qu’on peut ressortir de cette rencontre entre le Hamas et Abbas c’est éventuellement une proposition palestinienne commune de cessez-le-feu vis-à-vis de l’Etat d’Israël, parrainée peut-être par le Qatar. Mais bien évidemment, ce serait conditionné parce que ça n’a pas de sens en réalité d’exiger un cessez-le-feu si on explique aux Palestiniens qu’on revient à la situation dans laquelle ils étaient antérieurement.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Julien Salingue, on le voit, la situation diplomatique est, elle aussi, totalement bloquée. Est-ce que la communauté internationale peut faire encore quelque chose ?

Julien Salingue : Elle pourrait. Elle aurait des capacités de faire quelque chose. C'est-à-dire qu’on n’a pas besoin d’aller chercher très loin dans l’histoire pour se rendre compte que quand la communauté internationale ou les Nations unies estiment qu’un Etat va trop loin ils sont capables de prendre des sanctions. Ils sont capables des prendre des sanctions économiques, diplomatiques, politiques. Très récemment, au moment où il y a eu l’affaire ukrainienne et la présence de troupes russes, des sanctions ont été prises.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : Pour l’instant, ça ne fait pas faiblir Moscou...

Julien Salingue : Ça ne fait pas faiblir Moscou, mais au moins symboliquement, ça dit quelque chose. Ça dit qu’il n’y a pas d’impunité totale. Le problème aujourd’hui, c’est que l’Etat d’Israël s’il fait ce qu’il fait, c’est parce qu’il se sent totalement dans une situation d’impunité. Personne ne prend de sanctions contre l’Etat d’Israël, alors qu’il viole le droit international. Donc oui, la communauté internationale pourrait faire quelque chose vis-à-vis de l’Etat d’Israël.

 

Et je précise qu’il y a une petite différence par rapport à la Russie, c’est que l’Etat d’Israël est dépendant du soutien économique, politique et diplomatique des pays occidentaux, ce qui n'est pas le cas de la Russie. Donc, des sanctions pourraient être efficaces, s’il y avait un tout petit peu de courage politique de la part des dirigeants des pays occidentaux.

 

Et je pense notamment au président Hollande, qui a pris une position de soutien à l’offensive israélienne, en expliquant qu’Israël avait le droit de recourir à tous les moyens pour protéger ses populations civiles. Ce qui est, quand on y réfléchit, une position proprement scandaleuse.

 

 

- rfiLES VOIX DU MONDE : La France complice, dites-vous ?

Julien Salingue : Complice par son silence, et en partie par son soutien, dans la mesure où elle a donné un chèque en blanc à Benyamin Netanyahu, qui s’est revendiqué lors d’une conférence de presse la semaine dernière, du soutien de la France en citant le président Hollande.

 

Quand on arrive à adopter des positions qui sont reprises par Benyamin Netanyahu comme étant une caution pour poursuivre la politique qu’il mène, eh bien oui, on peut se poser des questions sur les responsabilités qu’on exerce dans la situation actuelle.

 

Note :

[1] Julien Salingue, chercheur en sciences politiques, auteur de nombreux ouvrages

 

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29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 22:54
Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

Qu’est-ce que le mouvement BDS, à l’origine des appels au boycott d’Israël[2] ?
 

 

Le 29 juillet 2014 | mis à jour le 13 décembre 2016

Face au renforcement de la politique d'oppression du gouvernement isralien à l'encontre de l'ensemble des Palestiniens (la politique d'Israël dans ces territoires, présente pour l'ONU les caractéristiques de "l'apartheid" et du "nettoyage éthnique"[1]), il est plus que nécessaire d'apporter son soutien aux campagnes de BDS France (Boycott-Désinvestissement-Sanctions).

 

Chacun peut agir, notamment en boycottant les produits israéliens, en exigeant des entreprises françaises qu'elles ne participent pas à la colonisation et la politique d'apartheid du gouvernement israélien, et en demandant au Président et au gouvernement français d'appliquer de réelles sanctions à l'encontre de l'État d'Israël.

 

La paix ne pourra advenir qu'en obligeant Israël à respecter les Palestiniens et leurs droits universels et le boycott commence à faire peur à Israël. Pourquoi ?.... la réponse  ICI

 

 

 

 

 

 

- 1 - Boycott pratique :

  • Aprés le code 729, nouveau code barre

 

Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

Le NOUVEL Observateur et Rue89 soulignent qu'en France, les grandes surfaces ont adopté une standardisation (GS1) partagée par de nombreux pays. Joint par Rue89, un technicien de GS1 France, l’organisme en charge de la normalisation, explique que tous les produits vendus dans les supermarchés français portent normalement un code à treize chiffres. Les trois premiers chiffres sont des indicatifs de pays. Pour Israël, celui-ci est 729.

 

Ce que ne dit pas le code-barres

Mais ce chiffre n’est finalement qu’un indicateur très pauvre. Il correspond en effet au siège social de la marque plutôt qu’au lieu de fabrication du produit. En clair, une entreprise française peut fabriquer un produit en Israël et le vendre sous un indicatif français (300 à 379).

 

De même, une société israélienne qui fabrique des produits en Israël pourrait, en théorie, les classer sous un indicatif français dès lors qu’elle possède une filiale en France.

 

Bref, chez BDS France, on préfère désormais se concentrer sur des listes de produits distribuées par les militants.

Téléchargez, imprimez et diffusez le tract "quelles entreprises boycotter ?"

 

 

 

 

 

 

 

 

- 2 - Un Appel au Boycott a été Lancé contre Garnier du Groupe L'Oréal.


A répercuter sans modération (Source et détail)

 

 

 

- 3 - Et si l'on parlait du groupe Carrefour

Scandaleux, Carrefour fait la promotion de l’apartheid israélien : (…) Comment pouvez-vous vendre des voyages vers Israël et vanter les « Merveilles » d’un Etat d’apartheid ? (…)

Pour appuyer la lettre ouverte, le comité BDS France 34 a mené le samedi 22 mars une double action de boycott : dans le magasin Carrefour Trifontaine à Montpellier, et devant l’agence de voyages de Carrefour pour dénoncer l’opération de propagande grossière initiée par Israël avec la complicité active de Carrefour.

  • Après les 729 et 871 du code-barres, le boycott s’organise sur smartphones
    • Devant la protestation planétaire, Garnier s'excuse pour l'utilisation de son image contre GAZA.......... certes ! Mais cela ne change rien sur le fond. Le gouvernement Israëlien fait le blocus de GAZA, amplifions le boycott d'Israël et de ceux qui travaille avec cet État aux méthodes fascistes !
Voici l’entrée du ghetto de Bethléem … et le cynisme de l’office de tourisme israélien !

Voici l’entrée du ghetto de Bethléem … et le cynisme de l’office de tourisme israélien !

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Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

- 4 - Ce que B.D.S disait en 2010 à ceux qui considéraient le boycott d'Israël comme "Une arme indigne"

 

Boycott d’Israël : légal et validé par la Cour de cassation

 

Sources : POLITIS.fr par Erwan Manac’h - 21 novembre 2013

... tant que l'Etat d'Israël ne respectera pas le droit international et tant que nos gouvernements n'exerceront pas de véritables pressions pour qu'il le fasse, nous développerons BDS "Boycotter Israël, c'est lutter pour une paix juste".

 

  • Le gouvernement de François Hollande osera t-il réactualiser la circulaire de Michèle Alliot-Marie ex garde des sceaux et rendue publique le 12 février 2010 selon laquelle tout appel au boycott des produits d’un pays n’était qu’une «provocation publique à la discrimination envers une nation», punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ? La ministre demandait alors aux procureurs de la République d’assurer une répression «ferme et cohérente» de ces agissements.
  • Politiquement l'affaire est des plus risquée et constituerait un signe d’allégeance supplémentaire à Israël fort mal venu au moment ou la protestation internationale se fait de plus en plus forte (Les pays du Mercosur [Amérique Latine] condamnent Israël et suspendent l'accord de libre-échange avec Israël), ou au sein même du Parti Socialiste, des voix s'élèvent de plus en plus nombreuses pour dire STOP à la guerre et contester la politique suivie par l’Élysée et Matignon.

 

- Le boycott d’Israël validé par la Cour de cassation

La chambre criminelle de la Cour de cassation a confirmé le 19 novembre 2013 la légalité de la campagne de boycott des produits d’Israël en France.

 

Elle rejette les pourvois formés par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), France-Israël, « Avocats sans frontières » et la chambre de commerce France-Israël. Un premier jugement de relaxe avait été rendu pour Olivia Zémor, présidente d'EuroPalestine, en 2011. Elle était poursuivie pour avoir diffusé la vidéo d’une action dans l’hypermarché Carrefour d’Évry (Essonne) en 2009.

 

- Acharnement judiciaire

Les militants de la campagne lancée en 2005 sont poursuivis sans relâche depuis 2010 pour « provocation à la haine envers une nation », sur demande du gouvernement de l’époque. Le 31 octobre, se tenait ainsi devant la cour d’appel de Paris le quinzième procès quinzième procès, contre quatre militants de la campagne BDS. Le parquet avait fait appel de leur relaxe en première instance (Source).

 

- Communiqué du mouvement BDS

« La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions, ndlr) France se réjouit de cette nouvelle victoire juridique et appelle tous les citoyens de conscience à boycotter Israël, ses produits et ses institutions tant que ce pays ne respectera pas le droit international et les droits légitimes des Palestiniens, et puisque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, comme l’a encore montré la visite scandaleuse de François Hollande en Israël : il est de notre devoir d’agir. »

 

Rien n'est changé aujourd'hui, bien au contraire.... la campagne de boycott est donc d'une URGENTE NÉCESSITÉ

 

 

 

 

 

 

- 5 - Le boycott, c'est aussi la solidarité des dockers

Ils savent le faire quand la Liberté, la Paix, les Droits de l'Homme sont en cause !

Au quatrième jourde blocus humain au port d'Oakland, sur la côte ouest des Etats-Unis, en solidarité avec le peuple palestinien, le navire commercial israélien Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d'aller chercher un nouveau port d'asile pour y débarquer sa marchandise ...

 

Un coup de tonnerre dans le ciel états-unien, une victoire majeure pour la campagne Boycott Israël, mis sous embargo, de manière quasi-invraisemblable, par les medias américains.


Vigilance sur le Port de la Pallice/La Rochelle.

 

 

- 6 - Le boycott, vise aussi les pays qui soutiennent Israël.... dont la France

L’union Générale des commerçants algériens (UGCCA), a appelé les consommateurs algériens à boycotter les produits français. "Les Algériens se doivent de boycotter les produits des pays qui soutiennent l’assassinat des Palestiniens".

Dans son communiqué, repris par une chaîne de télévision privée, l’UGCCA cite expressément la France, dont le gouvernement a été fortement critiqué pour son soutien à l’attaque israélienne sur Gaza (source).

 

 

- 7 - Le boycott, c'est aussi.... en Angleterre

Sources : Palestine Solidarité le 21/08/2014

Des pharmaciens britanniques boycottent le fabricant de génériques TEVA installé en Israël en raison du siège de Gaza en cours et de l'occupation illégale de la Palestine.

Ghulam Esposito Haydar, contributeur régulier à
5Pillarz et membre clé de la campagne de boycott, a déclaré que des centaines de pharmacies du pays n'allaient plus accepter les produits de TEVA, présents dans quelque 60 pays. Le groupe espère qu'il va forcer le gouvernement britannique aussi bien que le régime israélien à modifier leur politique à l'égard du peuple palestinien.

 

 

- 8 - Le boycott concret : initiative chez CASINO

 

Amplifier la campagne de boycott des produits israéliens

- 9 - Le boycott concret : France TV- Sodastream... non au sponsor de l'apartheid israélien !

 

- 10 - Nous appelons au boycott des produits israéliens !

Soumis aux injonctions de Netanyahou, Valls veut réprimer (Boycott de produits israéliens, Manuels Valls dit stop) les initiatives antisionistes de boycott des produits israéliens réalisés dans les territoires occupés de Palestine au nom de la lutte contre.... l'antisémitisme ! Un amalgame dangereux pour la démocratie !


Alors que ce boycott commence à faire peur en Israël et dérange, y compris en France, inconsciemment Manuel Valls valide la justesse du combat mené par BDS France et la gène occasionnée à l'économie israélienne. Raison de plus pour amplifier la campagne de boycott des produits israéliens.

 

Dans le même temps, de nombreuses associations s'indignent de la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015, qui a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens. Voici un nouvel appel signé par plusieurs militants, intellectuels et responsables politiques en défense de la campagne BDS lancé par les Palestiniens le 4 juillet 2005..... pour lire la suite...

 

---------------------------------

Note :

[1] le Figaro : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/21/97001-20140321FILWWW00210-israel-l-onu-denonce-un-nettoyage-ethnique.php

[2] Qu’est-ce que le mouvement BDS, à l’origine des appels au boycott d’Israël ?

 

Pour en savoir plus :

- Mon dossier Palestine

- Les pays du Mercosur condamnent Israël et suspendent l'accord de libre-échange avec Israël

- En France, première manifestation pour rappeler au PS que la Palestine existe

- Dominique de Villepin : "Le premier outil pour réveiller la société israélienne, ce sont les sanctions".

- Le boycott économique, politique ou culturel d'Israël, une tendance en expansion

- Israël va pénétrer les marchés arabes avec le label "Made in Jordanie" (Al-Akhbar)

- 327 survivants de la Shoah (ou leurs survivants) répondent à la publicité d'Elie Wisel (dans le New York Time) comparant le Hamas aux Nazis. Ils accusent Israël d'un massacre continu du peuple palestinien et appellent au boycott.

- Israël perd huit milliards de dollars et des partis arabes rejoignent le boycott

- La France doit mettre fin à toute activité économique avec les colonies israéliennes

- Etat des lieux des « Mesures européennes contre la colonisation israélienne »

- Pourquoi le boycott commence à faire peur à Israël

- Cette « relation dangereuse » pour la marque Orange

- Le parti communiste israélien favorable au boycott

- le boycott dérange, y compris en France

- Christiane Taubira et les discriminations en France: le boycott d'Israël et la circulaire Michèle Alliot-Marie de 2010

- L'étiquetage des produits des colonies israéliennes adopté par l'UE

- décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015

- Boycott de produits israéliens, Manuel Valls dit stop

- Rony Brauman : « le BDS, une arme pacifique et efficace pour amener les Israéliens à prendre leurs responsabilités »

- 200 juristes européens soutiennent le mouvement BDS

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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