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19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 18:54
La politique n'est pas une rivière paisible et encore moins pour 2022 !

Le seul objectif de la « primaire populaire », avec ou sans Taubira[0], c’est d’éliminer Mélenchon et surtout le programme « l’avenir en commun » pour mettre la révolution citoyenne par les urnes en échec !

...Primaire populaire = Primaire PS ?

👉 Jean-Luc Mélenchon : " Nous demandons à ne pas être impliqué par la prétendue « primaire populaire[1bis] » "... à 3 mois de l’élection présidentielle, concentrons nous sur l’objectif réel : mobiliser !

 

La politique n’est pas une rivière paisible et il faut d’abord partir de ce constat : la politique est un affrontement violent entre partisans de choix de société radicalement différents qui sous tendent des philosophies sur la place de l’homme, soit sujet d’un pouvoir et devant s’adapter, soit auteur de sa propre histoire visant son émancipation et pas seulement la liberté des apparences et des déclamations. 

 

Sources : Fabrice Aubert | mis à jour le 30/01/2022

- S’y rajoutent...

  • les différents masques que portent des acteurs, en vue justement de masquer, l’affrontement initial et fondamental, entre le Capital qui possède les moyens de production et le Travail qui ne possède que sa force de travail ;
  • à l’intérieur même du mouvement révolutionnaire celles et ceux qui volontairement ou pas, vont glisser, par facilité, dans, justement ce qui apparait comme le plus facile à atteindre, alors que nous sommes justement partis de l’idée que la politique n’est pas une rivière facile.
    Le questionnement apparemment pacifique, entre « primaire populaire » ou « union populaire »
    matérialise de manière parfaite l’affrontement réel entre « social-démocratie » et « Révolution-bifurcation ».
  • Des amis insoumis qui appellent à participer à la « primaire populaire » m’expliquent, comme les généraux qu’ils se croient être, comme étant un « coup tactique », en vue de faire gagner « Mélenchon » et ils se trompent.

 

Le seul objectif réel de la « primaire populaire » est justement de dégager Mélenchon, c’est à dire le programme « l’avenir en commun », seul programme portant sur les fonds baptismaux, l’idée et la démarche de 6ème République par constituante, c’est-à-dire par le peuple lui-même.

 

 

- Mais qu'est-ce que la tactique ?

Puisque les camarades parlent de tactique, regardons-en tout d’abord la définition :

« La tactique » se rapporte à l’organisation et à la marche suivie pour réussir dans quelque affaire. Initialement lié au domaine militaire, ce terme s'applique à toute confrontation (économique, commerciale, sportive, ludique, diplomatique, etc.) et décrit l'art de combiner de manière optimale les modes opératoires et les moyens dont on dispose, pour emporter un gain ou une décision.

 

Elle se distingue de la stratégie, en ce sens qu'elle concerne des objectifs à court terme tels que la victoire d'une bataille alors que stratégie concerne des objectifs à moyen ou à long terme tels que la victoire d'une guerre ou une politique diplomatique particulière.


Donc de fait si l’objectif est de gagner, la tactique est un outil de court terme, alors que la stratégie est un outil de long terme. De ce fait d’ailleurs, fondé sur la question du temps, la tactique du « court terme », renvoie à la philosophie du marché, tandis que la stratégie renvoie au long terme du collectivisme et de la « planification ».

 

 

- La tactique est le domaine de la social démocratie

Disons le clair, la tactique est le domaine de prédilection de la sociale démocratie en adaptation permanente aux forces dominantes… et qui dès 1983 en adoptant les politiques de rigueur (« désinflation compétitive »), tournait le dos aux programme commun et s’adaptait au « capitalisme mondialisé » (mondialisation) imposé par le couple « Reagan-Thatcher »…

  • Or, lorsque l’on se mets sur le terrain de l’adversaire, on est sur de perdre…

 

🔴 Le Rassemblement National (ex FN) est un produit de la tactique de la sociale démocratie

Je sais que je vais choquer et je sais aussi que si Jean-Luc lit ce papier (il lit beaucoup) …mais il ne faut jamais oublier que la montée du F.N et de Le Pen est le pur produit de la sociale démocratie. Lorsqu’en 1983 avec le tournant de la rigueur et les ministres communistes partis, la sociale démocratie se retrouve seul au pouvoir (P.S + radicaux de gauche), la question prioritaire qui vient est : « comment se maintenir au pouvoir », or la première heure de vérité de Le Pen a lieu le 13/02/1984 juste avant le départ effectif des ministres communistes (Juillet 1984).
 

Ne voulant pas rompre avec l’Europe, ne voulant pas rompre avec le capitalisme mondialisé, et voulant rester au pouvoir il fallait affaiblir le P.C.F et fait monter un monstre en vue de pouvoir ramener à la bergerie les « moutons raisonnables »[1]. De fait le P.C.F qui pesait encore 20 % des voix en 1981 chuta à moins de 10 % et Mitterrand fut réélu…(j’ai vécu de près la période).


Toute ressemblance avec la situation actuelle et E. Z., qui pour moi a été lancé par Jupiter (Macron) lui-même, n’est pas juste une coïncidence.... Comprenons, le fascisme est souvent, pour ne pas dire toujours, les conséquences de politiques conjoncturelles de court terme et tactique, car ne voulant pas s’attaquer aux vrais problèmes avec des vraies solutions, en tout cas à même d’apporter des solutions les plus efficaces.

 

 

- Eliminer Mélenchon seul objectif de la " primaire populaire "

Alors, rentrons dans le vif. Vu l’état de la situation de la sociale démocratie (P.S + alliés) obligée de reconnaitre les 19,6 % de Mélenchon de 2017, se voyant aujourd’hui obligée de jouer les supplétifs de Jadot, sondé à 5 %, Montebourg à 1 %, Hidalgo à 5%,  aujourd’hui, face à Mélenchon estimé à 13 % et qui de plus est le seul à avoir et proposer un programme et une dynamique politique, conséquence de ces faits la sociale démocratie est à la recherche de la survie… D’où la " primaire populaire "[3]…  et l’opération Taubira qui annonce son soutien... à la Primaire populaire[4] !

 

  • J’alerte mes camarades qui pensent qu’il suffit qu’il se présente pour gagner la primaire, qu’ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude. 
    • J’alerte sur le fait que l’appel à une primaire dite " populaire " au nom du fait que JLM n’a rien à craindre, du fait du rapport de forces actuelle, verra se précipiter tous ceux qui craignent « l’avenir en commun » et Mélenchon en vue de l’éliminer car le plus dangereux pour le système ;
    • Rappelez-vous en 2017, Juppé était favori, il devait gagner, il était le candidat le plus crédible, pas trop à droite et présentant bien. Le résultat des courses ce fut Fillon, et l’on connait la suite. Les ennemis de Juppé et les amis de Macron avaient été voté en masse
    • Arrêtez de jouer au poisson rouge… le seul objectif de la " primaire populaire " c’est d’éliminer Mélenchon et surtout le programme " l’avenir en commun ", qui dérange tellement le système capitaliste mondialisé actuel d’où la propagande médiatique actuelle dont Taubira-Hidalgo participent.

 


- L'"Union Populaire " un choix stratégique

Face à ces " tactiques " de " subversion de marché ", promues de manière médiatique (quel citoyen dans la rue nous demande à nous militant de participer à la primaire populaire ???) il n’existe qu’une seule réponse, la stratégie de " l’union populaire ", qui pour le coup-là est une stratégie globale[5] et révolutionnaire (« pas de Révolution sans théorie révolutionnaire » / Lénine). La démarche de l’Union populaire, c’est au-delà du programme " l’avenir en commun[6] " de proposer une démarche qui anticipe et matérialise la 6ème République par constituante, c’est-à-dire l’appel au peuple.

 

 

- Un peu de sémiologie

La " sémiologie ", c’est l’étude des messages développé par l’image, car l’image est une langue dont il faut connaitre les idiomes. Or si l’on mets côte à côte le logo de la " primaire populaire " et de " l’union populaire " on observe :

  • que pour la " primaire populaire ", le symbole est une bulle visant à représenter l’idée de la parole au peuple, de plus tout ceci se déroule sur un fond rouge " communiste ", de débat intense ;
  • Au contraire la couleur de fond de " l’union populaire " est bleu, rassurant, car appuyé sur un programme élaboré en 2016, rediscuté depuis 2 ans et remis à jour (grâce 15 000 contributions citoyennes intégrées au programme + le fruit de 5 ans de travail parlementaire).

 

En synthèse : On a donc d’un côté l’illusion d’un appel au débat au dernier moment précipité et agressif (tactique) et de l’autre une " force tranquille " appuyée sur les débats et discussions faits depuis plus de 2 ans, formalisé dans un programme dont la première action est la 6ème République par constituante, ce qui ne se trouve pas dans les idées retenues pas " la primaire populaire ".

 


- Pas de rupture-bifurcation possible sans 6iéme République

Je vous dis mon sentiment personnel… J’ai toujours voté comme communiste au second tour de toutes les élections pour le candidat le mieux placé à " gauche " et ce jusqu’à Hollande. C’est fini et pourtant j’ai plus 20 ans, mais 63 printemps, mais ma sève est encore plus puissante d’exigences que lors de mes 20 printemps et pourtant j’étais déjà " casse-couille "… Alors je dis, qu’en 2022, sans rupture constitutionnelle (6ème République par constituante) il ne peut y avoir de ruptures sociales et écologiques, car le système institutionnel actuel est en correspondance et au service du système économique du Capitalisme mondialisé


Aucun changement de politique économique ne pourra se faire sans changer avant de constitution, car c’est la constitution, loi fondamentale, qui définit les priorités sociales et économiques d’une Nation. D’où cette question : Quel est le seul programme et le seul candidat qui proposent d’abolir la Vème République et passer à la 6ème République par constituante, c’est-à-dire appel au peuple ?... L'AVENIR EN COMMUN[6] !

 

  • Et c’est pour ce programme et son candidat que je milite et que je voterais.
    • Je ne suis donc pas dans l’adoration d’un " gourou ", mais dans l’analyse concrète des rapports sociaux et politiques et des solutions humaines et humanistes à apporter. Je ne vote pas pur un homme mais pour un programme et son intelligence programmatique (planification).
    • Qui refuse la 6ème République refuse en fait tout changement effectif et souhaite de fait le maintien du régime de monarchie présidentiel actuel…ce qui confirme la domination du marché sur le politique, donc le court terme, là où il faut reconquérir le long terme de la société.

 


- Aux illusionnés de l'illusion

Alors amis et camarades, l’urgence tactique, si je puis dire, est de poursuivre avec force et détermination la stratégie de " l’Union populaire "… C’est à la fin du match que l’on observe le gagnant…
Quand les chiens aboient… la caravane insoumise passe.

 

 

 

- Et... que l'on ne vienne pas prendre 1981 et l'élection de François Mitterand pour exemple

Combien de fois faudra-t'il répéter qu'au premier tour de 1981 IL N'Y AVAIT PAS D'UNION DE LA GAUCHE !!

C'est au second tour qu'il y a eu de bons reports sur François Mitterrand ...

 

 

 

- Et... que l'on ne vienne pas nous dire que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire "

Prenant appui sur un large front antifasciste de la jeunesse et de la génération du coup d’État, Gabriel Boric a mené une intense campagne de politisation pour faire reculer l’extrême droite et une abstention galopante. Sa victoire est à la hauteur espérée.

Mais, Contrairement à ce que certains disent, ce n'est pas une " Gauche unie " qui a gagné au Chili (même s'il y avait eu une " primaire " le dimanche 21 juillet 2021) qui n'a pas été respectée par la quasi totalité des organisations y ayant participé, ce qui ne permet pas d'affirmer que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire " comme le fait le PS.

  • Au 1er tour il y avait 4 candidats de Gauche[6bis] :

- Gabriel Boric, Gauche radicale : 25,8 %
- Eduardo Artés, extrême-Gauche : 1,5 %
- Marco Enríquez-Ominami, centre Gauche : 7,6 %
- Yasna Provoste, centre Gauche : 11,6 %
-
Seul Boric est resté qualifié pour le 2e tour. 

 

  • Au second tour, avec 56% des voix contre le candidat d’extrême droite José Antonio Kast, la victoire est écrasante pour Gabriel Boric, ancien député et leader étudiant, défenseur de l’Etat-providence et pourfendeur du néolibéralisme. À 35 ans, il est le nouveau président du Chili. 48 ans après le coup d’état du 11 septembre 1973 contre le président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende, cette victoire est historique pour la gauche. « Le néo-libéralisme est né au Chili, et ce pays sera son tombeau » a déclaré le tout nouveau président. Un vent d’espoir incroyable s’est levé au Chili[7].

 

 

 

- Primaire populaire = Primaire PS ?

Raquel Garrido aux manettes de l'Émission Populaire, une émission 100% politique et 100% populaire ! Un espace de débat pour commenter et réfléchir à cette campagne présidentielle française et surtout... à l'après-Macron. 

Entourée de ses chroniqueurs et invités Didier Maïsto, Malika Rahmani, Hélène Boussel et Xavier Mathieu, Raquel vous invite à la rejoindre pour faire un point politique et médiatique. Nous aborderons notamment ces sujets :

  • Actu de campagne : ceux qui entrent et ceux qui sortent ;
  • Primaire populaire = primaire PS ?

Notes :

[0] Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?

[1] Mitterrand et le bon usage du FN

[1bis] Jean-Luc Mélenchon : " Nous demandons à ne pas être impliqué par la prétendue « primaire populaire » "

[2] Baromètre hebdomadaire S50 : Présidentielle 2022

[3La primaire Populaire : qui se cache derrière ?

[4] Christiane Taubira annonce son soutien à la Primaire populaire, « dernier espace pour construire l’union » de la gauche

[5] Jean-Luc Mélenchon : " L’union populaire : une stratégie globale "

[6] Programme de l'Union populaire 2022 " L’avenir en commun "

[6bis] Élection présidentielle chilienne de 2021

[7] Victoire historique au Chili : Gabriel Boric est le nouveau président

 

Pour en savoir plus :

- Jean-Luc Melenchon : après l'union de la gauche, vite L'UNION POPULAIRE !

- Sondages : la dynamique Mélenchon se confirme

Pourquoi la "Primaire Populaire" est déjà un échec ?

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

- Sainte Christiane Taubira peut-elle tous nous sauver ?

- Mais qu’allait-elle faire dans cette galère ? A quoi la candidature de Christiane Taubira pourrait-elle bien servir ?

- Plaidoyer d'un fossoyeur de la gauche

- Primaire de toute la «gauche» : une fausse bonne idée

- PRIMAIRE POPULAIRE : LE CULTE DE L’UNION SUPRÊME

- Jean-Luc Mélenchon : La stratégie du désespoir

- TRIBUNE. "La primaire populaire est illégale", selon le juriste Jean-Philippe Derosier

- Un article très juste : la primaire 2022 Ni primaire… ni populaire

- Fred Borras : Le mirage Taubira

Sur les primaires : tirons les leçons du passé récent... 2016 l

- Alexis Corbière : " Les primaires sont un papier tue-mouche sur lequel viennent se coller les participants " 

- “ Les primaires à gauche, un remède pire que le mal ”

- Une primaire de Hollande à Juppé : tout sauf Mélenchon

- Les primaires à gauche, ou le casting de la tambouille

- Les Primaires contre la Gauche

- Gauche : Gare au prix amer de la primaire !

- Jean-Luc Mélenchon en 2016 : " Les primaires : la loi du mensonge et de la triche.... " [...] " ces primaires qui se disent d’autant plus démocratiques qu’elles se veulent « ouvertes » seront par là même un moment de plus qui aggravera la confusion et le  règne du mensonge. En cela elles plombent un peu plus lourdement le système politique qu’elles prétendaient pourtant rénover."

La politique n'est pas une rivière paisible et encore moins pour 2022 !
La politique n'est pas une rivière paisible et encore moins pour 2022 !
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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 12:19

Cet article est reposté depuis Rue du Blogule Rouge Insoumis.

On nous dit, face à la division de la gauche, vite la " Primairepopulaire " et on tente de nous présenter Christiane Taubira, comme étant " notre solution commune " ! 
 

🔴 A celles et ceux, qui se disant de gauche, applaudissent la multiplication des candidats " de gauche " au non de l'Union ;
🔴 A celles et ceux qui n'ont pas compris que Christiane Taubira et les instigateurs de la " primaire populaire " de gauche.... ouverte à tous, ne sont que les porteurs d'un concept qui n'a rien de nouveau " TOUT CONTRE MELENCHON PORTEUR DE L'AVENIR EN COMMUN " !
👉 Vous êtes les victimes, d'une manipulation politicienne visant à vous empêcher d'accéder au pouvoir... " Plutôt Macron/Pécresse/Le Pen ou Zemmour que l'#UnionPopulaire "... ça ne vous rappelle rien ?

🔴 Au fait, ceux qui défendent cette stratégie affirment y croire dur comme fer, parce qu’il ne s’agirait pas de n’importe quelle politicienne ! Qu’en est-il vraiment ? Taubira est-elle la clef pour nous sortir de l’enfer,  le phare dans l’inconnu ou encore la lumière dans les ténèbres ? Rien n’est moins sûr...

 

🔴 Pour accéder à l'intégralité de l'article, cliquez sur le lien ci dessous 👇

http://ruedublogulerouge.over-blog.com/2021/12/sainte-taubira-nous-sauvera-t-elle.html

 

 

- Synthétiquement, la réponse en image

Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?
Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?
Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?

 

- L'alternative, c'est ici 👇

Ou en est le candidat porteur de l'#AvenirEnCommun et de la stratégie de l'#UnionPopulaire ?

  • Jean-Luc Mélenchon à portée de main du second tour.

Le nouveau sondage Cluster17, publié le vendredi 17 décembre 2021[1], confirme la dynamique solide qui se crée autour du candidat de l’Union Populaire, Jean-Luc Mélenchon. Favori à gauche, il devance nettement ses concurrents, d’au moins 8 points. Avec 13% d’intentions de votes, il laisse loin derrière lui Anne Hidalgo ou Yannick Jadot, respectivement à 3% et 5%. Qui d’autre que Jean-Luc Mélenchon peut faire gagner la gauche en 2022 ?

 

 

🔴 Pour suivre l'évolution sondagière hebdomadaire de Jean-Luc Mélenchon cliquez sur le lien ci-dessous 👇

Cluster17 Baromètre hebdomadaire S50 : Présidentielle 2022
Cluster17 Baromètre hebdomadaire S50 : Présidentielle 2022

 

🔴 Gagner est possible ! La preuve ici 👇

 

Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?
Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?
Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?

 

- Et que l'on ne vienne pas nous dire que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire "

Prenant appui sur un large front antifasciste de la jeunesse et de la génération du coup d’État, Gabriel Boric a mené une intense campagne de politisation pour faire reculer l’extrême droite et une abstention galopante. Sa victoire est à la hauteur espérée.

Mais, Contrairement à ce que certains disent, ce n'est pas une " Gauche unie " qui a gagné au Chili (même s'il y avait eu une " primaire " le dimanche 21 juillet 2021) qui n'a pas été respectée par la quasi totalité des organisations y ayant participé, ce qui ne permet pas d'affirmer que la victoire chilienne est due à une " primaire de la gauche " ou une " primaire populaire " comme le fait le PS.

  • ​​Au 1er tour il y avait 4 candidats de Gauche[3] :

- Gabriel Boric, Gauche radicale : 25,8 %
- Eduardo Artés, extrême-Gauche : 1,5 %
- Marco Enríquez-Ominami, centre Gauche : 7,6 %
- Yasna Provoste, centre Gauche : 11,6 %
-
Seul Boric est resté qualifié pour le 2e tour. 

 

  • Au second tour, avec 56% des voix contre le candidat d’extrême droite José Antonio Kast, la victoire est écrasante pour Gabriel Boric, ancien député et leader étudiant, défenseur de l’Etat-providence et pourfendeur du néolibéralisme. À 35 ans, il est le nouveau président du Chili. 48 ans après le coup d’état du 11 septembre 1973 contre le président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende, cette victoire est historique pour la gauche. « Le néo-libéralisme est né au Chili, et ce pays sera son tombeau » a déclaré le tout nouveau président. Un vent d’espoir incroyable s’est levé au Chili[4].

 

 

 

Notes

[1] Sondage 2022 : Mélenchon peut battre l’extrême droite

[2] Victoire historique au Chili : Gabriel Boric est le nouveau président

[3] Élection présidentielle chilienne de 2021

[4] Victoire historique au Chili : Gabriel Boric est le nouveau président

 

Pour en savoir plus :

- Christiane Taubira, une candidature sociale-libérale

- La primaire Populaire: qui se cache derrière ?

- Sondages : la dynamique Mélenchon se confirme

Pourquoi la "Primaire Populaire" est déjà un échec ?

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

- Sainte Christiane Taubira peut-elle tous nous sauver ?

- Mais qu’allait-elle faire dans cette galère ? A quoi la candidature de Christiane Taubira pourrait-elle bien servir ?

- Plaidoyer d'un fossoyeur de la gauche

- Taubira : LES NOUVEAUX HABITS BRANCHÉS DE LA BOURGEOISIE

- Fred Borras : Le mirage Taubira

Sainte-Taubira nous sauvera-t-elle ?

- Ine fine, Taubira serait-elle plus à gauche que Poutou, Arthaud, Roussel, Hidalgo ou tout simplement effe fait passer l'intérêt du pays, l'intérêt du peuple en souffrance avant l'intérêt du parti ?

Peut importe, c'est le résultat qui compte : Christiane Taubira appelle au vote Jean-Luc Mélenchon au 1er tour.

 

 

 

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29 août 2016 1 29 /08 /août /2016 08:21
Alexis Corbière : Le piège des primaires

" Ultime astuce pour verrouiller un système à l’agonie, détournement électoral au profit des deux piliers lézardés de la Ve République qui veulent à tout prix se maintenir au pouvoir, les primaires sont antidémocratiques car elles nient le peuple. »

 

- Présentation

Je vous présente pour la première fois la couverture de ma contribution au grand débat politique qui durera toute l'année.


Il s'agit d'un livre, écrit par Alexis Corbière[1] comme un pamphlet, "Le piège des Primaires" (Editions du Cerf) qui sera disponible en librairie le 2 septembre (commandez le ! Faites le circuler).


A l'heure de la sortie du bois de Benoît Hamon, auquel succèderont Arnaud Montebourg et les autres, ils vont être nombreux ceux qui veulent enfermer la résolution des problèmes qui frappent notre pays dans une Primaire organisée par le PS, dont la direction actuelle est pourtant l'une des premiers responsables, je considère cette Primaire comme un piège... Ni démocratique, ni populaire, triomphe de la sondocratie et des réseaux de notables... cette primaire du PS ne constitue en rien la solution. C'est même l'inverse. Elle consacre le "tripartisme" et redonne une centralité au PS, à ses manoeuvres internes, ses sacs de noeuds et... à François Hollande. Pas d'accord.


J'espère que mon petit livre, par les arguments qu'il développe et les faits qu'il rapporte, sera utile à ce grand débat si nécessaire, pour éviter les pièges des deux grands piliers de la Ve République en crise (PS et LR).


Pour passer à la 6e République, il existe un candidat : Jean-Luc Mélenchon
Amitiés Insoumises !

 

- Par : Alexis Corbière

Éditions : du Cerf

ISBN : 9782204115889

Code article : 2891744

Parution : 24/08/2016

Disponibilité : chez l'éditeur du Cerf

Format : 115x170x6

Pages : 80
Prix papier TTC : 5 €

Date parution : Septembre 2016

 

Qui a l'argent, remporte les primaires. Démocratie ?

Qui a l'argent, remporte les primaires. Démocratie ?

Voilà pourquoi les primaires n'ont rien de populaire.

Voilà pourquoi les primaires n'ont rien de populaire.

- Alexis Corbière était l’invité de Nicolas Beytout sur le plateau de l’Opinion.
Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pour la campagne présidentielle de 2017 est venu présenter un pamphlet contre le système des primaires. Dans « Le piège des primaires » (Editions du Cerf, Le poing sur la table), Alexis Corbière qui s’appuie sur l’exemple du PS en 2011 déplore le fait que « les milieux populaires ne vont pas voter aux primaires ».

 

Note :

|1] Alexis Corbière, né le 17 août 1968 à Béziers (Hérault), est un homme politique français. Actuellement, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle française de 2017. Il a été secrétaire national du Parti de gauche (PG) et conseiller de Paris entre 2008 et 2014, Premier adjoint à la maire du 12e arrondissement de 2001 à 2014.

 

Pour en savoir plus :

- Alexis Corbière : "Les primaires sont un papier tue-mouche sur lequel viennent se coller les participants"

- Primaire à gauche : Julien Dray a appelé Jean-Luc Mélenchon à rejoindre la primaire de la gauche... coup de gueule d'Alexis Corbière

- Ma réponse à Julien Dray et à ceux qui veulent nous faire venir dans la primaire du PS

- Arnaud Montebourg envisage de se ranger derrière François Hollande s’il gagne la primaire de la BAP

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 09:32
Les primaires à gauche, ou le casting de la tambouille

Sources : le blog du Huffington Post par Danielle Simonnet Conseillère de Paris, coordinatrice nationale du Parti de Gauche

- Un petit monde de responsables politiques et médiatiques s'agite sur "Le" débat des primaires pour la présidentielle.

Il faudrait à tout prix désigner un candidat commun pour toute la "gauche". Toute la "gauche", mais de quoi parlons-nous ? Le programme " l'humain d"abord " défendu en 2012 par Jean Luc Mélenchon ou le bilan anti-social, anti-écologique et anti-républicain de Hollande et du gouvernement Valls ? Dites, il n'y aurait pas comme un gouffre entre les deux ? C'est bien flou tout cela. Et comme le signalait Martine Aubry, "quand c'est flou, y'a un loup"... Et le loup se cache à peine !

 

Tiens, les tenants des primaires pour la présidentielle ne proposent pas de méthodes équivalentes pour désigner les candidat-e-s à la législatives. Étrange, non ? En début de semaine, Cécile Duflor se déclarait déjà candidate dans "sa" circonscription de belleville Ménilmontant. Mais quelle autoproclamation, devraient s'écrier certains et certaines ! Et si l'engouement pour les primaires servait à réunir celles et ceux qui aimeraient d'abord et avant tout bénéficier d'une bonne conscience pour continuer une petite tambouille de répartition des circonscriptions, histoire de se garder un siège au parlement au chaud ou d'en gagner un ? Est-ce être mauvaise langue ou vouloir briser la langue de bois que de le supputer ?

 

 

- Un point commun semble se dégager des plus ardents défenseurs des primaires réunis à la Bellevilloise

Hormis l'opposition importante et respectable à la Constitutionnalisation de la déchéance de la nationalité il s'agit de l'affirmation de l'enjeu de défendre une VIe République. Mais par quel miracle une primaire de toute la "gauche" permettrait donc d'aboutir à la défense de la VIe ? Surtout si ceux qui ont abusé des rouages antidémocratiques de la Ve, à coup de 49-3 et d'état d'urgence pour imposer les lois antisociales et criminaliser celles et ceux qui les contestent participent à la même primaire comme les Valls, Macron et Hollande!

 

Pourquoi ne pas défendre d'abord et avant tout un-e candidat-e qui s'engage clairement à supprimer sa fonction de Président-e une fois élu-e en convoquant une assemblée constituante pour en finir avec la monarchie présidentielle et le système oligarchique qu'elle renforce ? Je connais quelqu'un qui a rassemblé 4 millions de voix sur ce programme et a organisé des marches pour la VIe rassemblant plus de 100.000 personnes !

 

Par ailleurs, lorsque l'on défend la VIe République, même si la rupture avec les institutions de la Ve ne se limite pas à cela, on soutient a minima le renforcement du parlementarisme. L'élection des futurs député-e-s est donc centrale. Pourquoi les tenants de la primaire ne proposent-ils pas une réelle implication citoyenne dans la désignation des futur-e-s candidat-e-s ?

 

Mais voilà, lors de cette première soirée des partisans de la primaire, Yannick Jadot a annoncé que l'objectif serait ensuite de partager les investitures aux législatives sur la base des résultats de la primaire. PS, PCF et EELV main dans la main en 2017 ? Hollande en rêvait, la primaire le ferait ? L'élan de la primaire semble bien se réduire au cache-sexe d'un partage des circonscriptions à l'ancienne dans une arrière-boutique.

Pourquoi ? Les députés partisans d'une primaire ne semblent pas prêts à se soumettre aussi à une primaire dans leur circonscription. Organiser 577 primaires serait-il trop compliqué ? Parce que les partis craindraient de perdre le financement public lié aux voix obtenues aux législatives ?

 

 

- Arrêtons donc toute cette petite tambouille

Si on souhaite réellement permettre au peuple de prendre le pouvoir, commençons par assumer de trancher la question centrale :

  • Est-il possible de mener une politique qui réponde aux urgences sociales et aux impératifs écologiques ?
  • Est-il possible d'appliquer le programme pour lequel on se présente ? La crise grecque de cet été permet à celles et ceux qui avaient encore des doutes, de prendre conscience que la réponse est non si l'on reste les bons élèves soumis aux politiques libérales européennes. La présidentielle, forcément couplée à la législative, exige de trancher entre celles et ceux qui assumeront un programme de désobéissance, une stratégie du rapport de force, quitte à rompre avec l'Eurogroupe et les traités si la souveraineté du peuple est en jeu et les autres qui abdiqueront voire poursuivront l'anticipation des injonctions de réformes structurelles ordolibérales dictées par Bruxelles.

 

 

- Vouloir engager des primaires de toute la "gauche", sans même le moindre débat programmatique revient à se ranger derrière le PS

Le PS vient d'ailleurs d'assumer ce weekend qu'il n'aurait pas de programme pour ces deux élections nationales majeures ! Et le PS vient de se déclarer prêt à une primaire de Mélenchon à Macron si chaque candidat s'engage à se ranger derrière le gagnant. On imagine déjà Macron soutenant Mélenchon et inversement ! Pas de suspens, soit ces primaires n'auront pas lieu, ce qui est le plus probable, soit elles se traduiront en un affrontement de tous les lieutenants aspirant à un ministère, une circonscription pour eux-mêmes ou pour leur formation politique. Et à l'arrivée, sans hasard, le candidat le plus conforme aux intérêts du système, désigné favori des instituts de sondage sera choisi... La primaire censée éviter Hollande aboutira à la poursuite de la politique de Hollande, inévitablement.

 

 

- Et le peuple dans tout ça ?

N'en déplaise au Parisien qui manipule son opinion autant qu'il cherche à la façonner, il s'en fiche. Il s'en contre fiche ! Procédons donc de façon plus claire et assumée. Jean Luc Mélenchon a rassemblé 4 millions de voix en 2012 pour la VIe République. Initiateur du Sommet internationaliste du plan B, il ne capitulera pas comme Alexis Tsipras. Au Parti de Gauche, nous pensons qu'il serait le candidat idéal pour lancer un mouvement citoyen où chacune et chacun, encarté ou non, aurait toute sa place. Que ce mouvement élabore le projet au service de la redistribution des richesses et de la transition écologique en réactualisant le programme " l'humain d"abord " qui tout en étant une bonne base, en a grand besoin. Qu'il désigne les candidat-e-s pour les 577 circonscriptions sur la base une femme/un homme=une voix. Mais surtout, que ce mouvement agisse concrètement dans les luttes. La conscience se réveille par l'action !

 

  • Tiens, nombre de participant au débat des primaires de la Bellevilloise étaient curieusement absents jeudi dernier à Nation pour exiger la relaxe des 8 syndicalistes de Goodyear...
  • Mais si nous sommes nombreux à ne pas nous sentir concernés par des primaires avec des dirigeants qui mettent des syndicalistes en prison, peut-être que les tenants de ces primaires ne se sentent pas non plus concernés par cette bataille...
  • Le peuple tranchera, non pas dans les primaires mais dès le 1er tour de l'élection présidentielle.

 

Pour en savoir plus :
- Les primaires à gauche, un remède pire que le mal”

- Quittons le PS en 2016 pour Jean-Luc Mélenchon en 2017 !

- La primaire de gauche, une avancée démocratique ? Non. C'est un remède pire que le mal

- La primaire à gauche est un leurre par Paul Quilès

- C'est le peuple qui remettra la Gauche en mouvement, pas l'inverse

- C’est parce que l’heure est grave qu’il faut se mettre en mouvement de Manuel Bompard

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 09:11
Les Primaires contre la Gauche

Selon moi, on ne peut pas dissocier l’instauration des primaires à gauche du projet politique que visent ceux qui ont poussé cette idée. Il ne manque pas d’esprits avisés qui savent à quel point ce système des primaires induit tout un large ensemble de conséquences sur lequel je m'exprime depuis 20007[1].

 

Sources : le blog de Jean-Luc Mélenchon le (extrait de son livre "L'autre gauche" paru en sept. 2009)

Il n’en n’est pourtant pas débattu. La scène politique semble subjuguée davantage que convaincue. Mais a la vérité, je ne crois pas que cette idée puisse s’imposer autrement que par cette sorte de passage en force tant elle bouscule jusqu’au fondement l’édifice sur lequel est construit la gauche. Il aura peut-être raison de la gauche elle-même. Je veux rappeler que ce ne sera pas la première fois.

 

 

- Les mauvais exemples américains et italiens

Je signale que les innombrables références au système américain s’accompagnent toutes d’un voile d’ignorance volontaire très troublant. Aux Etats Unis le système des primaires commence par la marginalisation des partis de gauche. Mais combien savent qu’il n’y a pas que deux candidats aux USA. Tous les autres sont effacés du tableau du fait même des primaires. A commencer par le candidat socialiste. Ces primaires fonctionnent de plus comme l’antichambre obligée où se bousculent tous les lobbies, carnet de chèques en main. Ils se remboursent ensuite sur la bête victorieuse, corrompant en profondeur l’esprit public nord américain et davantage encore celui de ses élites dirigeantes. Bonjour la modernité !

 

Un exemple plus proche peut-être également plus facilement analysé. C’est celui de l’Italie. Un concentré de désastre. Les primaires ont conduit à la fois à la liquidation de la gauche, dissoute dans un « parti démocrate » récusant l’étiquette de gauche, et à la plus lamentable défaite électorale de la gauche contre Berlusconi. Pour ne dire que cela. Pourquoi en irait-il autrement en France ? Déjà bien des analystes ont largement démontré que les primaires invalident l’existence même d’une structure de Parti. A quoi bon en effet un parti quand un club d’affidés et un bon budget de communication suffisent pour mener la partie décisive. Au contraire, un parti, avec ses rythmes lents de décisions, ses structure collectives, ses obligations de mémoire, ses liens aux syndicats et associations, est un handicap majeur pour mener la guerre de guérilla médiatique, la course aux effets émotifs et tout ce qui va avec l’ultra personnalisation de la politique qu’implique une primaire. Je n’en évoque pas davantage à ce propos parce que le cœur de mon raisonnement à cet instant vise seulement à montrer comment le moyen choisi pour régler les problèmes que ce système prétend affronter les aggrave au contraire.

 

 

- Le règne de l’égocratie

Voyons cela. On entend dire par exemple que les primaires seront le moyen de surmonter les conflits de personnes qui minent les états major politiques. Ce sera le contraire. Il les envenimera. L’égocratie va en effet se déployer sans retenue. Chacun devra en effet se rendre « intéressant » pour capter de la sympathie et de l’appétit médiatique. Plus intéressant et appétissant que le voisin. Dès lors la défaite équivaudra à une disqualification personnelle plus offensante et meurtrissante que ne le sera jamais aucune défaite des idées ou du programme qu’un candidat peut porter. La pipolisation pourtant battra son plein quoique veuille les protagonistes. Elle sera une arme de combat. Qu’on se souvienne des conditions et des mots avec lesquels Ségolène Royal annonça en plein milieu de la soirée électorale des législatives de 2007 sa décision de divorcer d’avec François Hollande. Cette pente sera amplifiée par l’environnement idéologique que construit ce type de consultation. Cela d’abord parce que les contenus politiques iront au rabais. En effet dans cette sorte de compétition celui qui l’emporte est celui qui provoque le moins de rejet. Le devoir de chacun des candidats sera donc de rogner soigneusement toute aspérité du propos qui lui aliène un secteur de l’opinion. Dès lors l’idéologie dominante a de beaux jours devant elle. La pipolisation et la dépolitisation iront de concert comme c’est la règle en la matière.

 

 

- La course au moins disant politique

Machine à égotiser, le système des primaires est de ce fait en même temps une machine à niveler. Mécaniquement le centre de gravité d’une telle compétition se déplace vers le moins disant, le plus central c’est-à-dire le plus centriste. La norme de sélection fonctionne à l’inverse de la compétition qu’elle est censée préparer. Car, le moment venu, dans la campagne électorale, face au candidat de droite ce n’est plus le moins disant le mieux placé. C’est au contraire la candidature ouvrant le plus de propositions offensives qui concentre l’attention, créé le débat et fait le succès. On voudra bien se souvenir en effet que les victoires électorales de la gauche, celles de François Mitterrand en 1981, comme celle de Lionel Jospin en 1997 se sont faites avec des programmes clivant et non sur des propositions consensuelles. De plus, l’un contre la peine de mort, en plus du programme commun avec les communistes et l’autre avec les trente cinq heures ajoutèrent des angles aux angles. Ici se touche un point essentiel. Une élection ne se réduit pas au marketing qui l’anime. Ce sont les programmes d’une part et la volonté de les accomplir des personnes qui les portent qui, en définitive, mettent en mouvement le grand nombre d’un côté ou de l’autre. Je parle là de l’élection, la vraie. Car à l’occasion des primaires il en va tout autrement. Là, les votants sont abusés par la proximité idéologique des candidats. Tous sont censés être de gauche, je le rappelle. Leurs positions communes sont alors nombreuses. Les électeurs des primaires se disent alors que le vainqueur aura la sagesse de faire son miel de tout ce qui aura été dit et qui aura plu. Du coup les braves gens concluent qu’ils doivent choisir la personne qui a le plus de chance de l’emporter dans les urnes contre la droite. Comment peuvent-ils savoir duquel il s’agit ? C’est bien leur problème. Ils s’en réfèrent donc à ce que leur dit une autorité qui semble supérieure à tout à priori et à toute idéologie. C’est-à-dire l’opinion majoritaire des électeurs en général. C’est l’effet Panurge appliqué avec bonne volonté et assumé comme tel. Les participants aux primaires suivent donc le verdict des sondages. On se souvient du harcèlement sondagier qui accabla ainsi les socialistes dans la primaire que remporta Ségolène Royal. Elle était alors donnée gagnante contre Sarkozy avec 53 % des voix contre 47% au candidat de droite. Notons que le résultat final fut exactement l’inverse.

 

 

- Une machine à diviser la gauche

Cet effet de nivellement n’empêchera pas pour autant un autre renversement de la dynamique électorale entre le processus des primaires et celui des élections elles-mêmes. Dans l’élection, quand plusieurs candidats sont présents à gauche, ils sont en compétition implicite. Mais leur discours est positionné contre la droite davantage que les uns contre les autres. Ceux qui se risquent à du démolissage dans leur camp, comme toute transgression de celui-ci en général, le paient souvent très cher. Ainsi Jean-Pierre Chevènement passa-t-il en 2002 de 14% des intentions de vote à 5% en quelques jours pour prix de son harcèlement contre celui qu’il appelait « chirospin » et pour s’être rapproché de l’extrême droite villièriste.

 

 

- L’outil du glissement au centre

Après ce tour d’horizon général j’en viens à quelques remarques à propos de la dynamique d’une élection. Si cette primaire est proposée à toute la gauche c’est un tableau singulier qui est mis en place. Passons sur le fait qu’il aurait été de meilleure pratique de consulter les partenaires avant de les mettre au pied du mur. Voyons plutôt le présupposé de l’affaire. Il y en a un. De taille. C’est que le candidat issu des primaires doit ensuite gagner l’élection dès le premier tour. Car pour le second tour il ne dispose plus de réserve de voix puisque toute la gauche est censée avoir été mobilisé et s’être déjà regroupée sur son nom. Comment peut-on imaginer cela ? Ce n’est pas possible. Alors ? La réponse est évidente. Le deuxième tour ne peut alors être gagnant qu’avec une nouvelle alliance. Du coup le premier tour de l’élection présidentielle se transforme en réalité en une primaire avec les centristes. Celui des deux qui arrive en tête s’accorde avec le suivant « contre la droite ». Démontrez le contraire !

 

Ainsi de toutes les façons et par tous les bouts, tant sur la forme, le contenu et la dynamique électorale, le système des primaires est une machine à se donner des claques. Elle égotise, pipolise, nivèle et divise la gauche au profit d’un glissement centriste. Et celui-ci pour finir est incapable de répondre aux attentes actuelles d’une société mise en tension par la crise et en demande de changements sociaux et écologiques radicaux dans la vie diminuée que mène le commun des mortels.

 

Note :

[1] Source : « L’urgence écologique doit être au point de départ de ma campagne »

" Vous avez refusé de participer aux processus des primaires à gauche. Pourquoi ?

Ma candidature est un raisonnement politique, ce n’est pas le résultat d’un hubris personnel. Je refuse le mécanisme des primaires depuis longtemps, Cela ne me prend pas maintenant comme un argument de circonstance, j’ai expliqué ça longuement dès 2007 : les primaires sont un tamis social et un tamis idéologique qui se termine à la fin pour unique référence sur « Qui va être présent au deuxième tour ? » et, donc, on essaye de le savoir en lisant les sondages… Une primaire est un exercice d’amnistie pour dirigeants socialistes, cela ne peut pas être autre chose.

Ce n’est pas pour rien que j’ai dit que je proposais ma candidature, et non que je la déposais. Ceux qui ont cru habile de m’imputer une décision solitaire se retrouvent maintenant pris dans leur piège ! Parce qu’ils ont transformé en décision ce qui était une proposition. Et, volens, nolens [qu’on le veuille ou non, NDLR], ils ont accéléré la prise de conscience de tous ceux qui se sont trouvés confrontés à cette alternative : est-ce la primaire qui a raison ou est-ce Mélenchon qui a raison de la refuser ?

Je la propose aux citoyens, aux organisations. Et la réponse m’est venue de cent dix mille personnes. C’est un chiffre raisonnable. Après quoi arrivent cent cinquante maires qui – un an à l’avance – acceptent de parrainer ma candidature. Qui a décidé que j’étais seul ? Deux mille syndicalistes ne comptent-ils pour rien par rapport à quarante belles personnes qui ont signé un appel à une primaire dans laquelle il n’y en a pas deux qui ont la même idée sur ce qu’il y a lieu de faire ? "

 

Pour en savoir plus :

- Soyons primaires par Jean Ortiz

- Gauche : Gare au prix amer de la primaire !

- Martine Billard : « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés »

- Quand le PS investit l’idée de « Primaire à gauche » par Jean-Luc Mélenchon

- Primaire : ma réponse à Caroline De Haas

- Primaires : et si on arrêtait de faire semblant ?

- Une primaire de Hollande à Juppé : tout sauf Mélenchon

-

- Jean-Luc Mélenchon : Les primaires, la loi du mensonge et de la triche

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 09:16
Gauche : Gare au prix amer de la primaire !

L'exemple même de la fausse bonne idée !

 

Source : le blog d'Alexis Corbière secrétaire national su Parti de Gauche le 20 janvier 2016

Dans Alice aux pays des merveilles, le roman de Lewis Caroll, la jeune Alice perdue dans la forêt rencontre un drôle de chat perché sur un arbre et l’interroge : « Pourrais tu m’indiquer le chemin ? ». Le félin répond : « Tout dépend où tu veux aller. ».

 

C’est aussi le cas pour l’idée de « la primaire de la gauche et des écologistes» lancée avec le soutien actif du quotidien Libération. Est-ce une bonne idée ? Réponse : « Tout dépend où tu veux aller ». En effet, vers où veulent se rendre ceux qui l’impulsent ? « Vers une victoire de « la gauche » en 2017 » me répondront-ils en chœur. Exprimer ainsi, l’intention est louable. A priori, elle sonne bien. Je ne souhaite pas la victoire de la droite, ou encore pire de l’extrême droite. Plus précisément, je ne souhaite pas une politique de droite et d’extrême droite pour mon pays. Soit. Mais, est-ce la bonne méthode ? Pour moi, non.

 

Car derrière cet objectif, il y a un lourd prix à payer pour notre vie démocratique : la disparition de toutes forces qui contestent le système politique actuel et particulièrement la Ve République. Elle imposera demain pour la France une sorte de paysage politique à l’italienne. Ce serait l’acte de naissance quasi institutionnel mais définitif du « tripartisme ». C’est là le prix amer de la primaire.

 

 

 - Derrière quelques intellectuels, artistes et sportifs, en coulisses Dray et Cambadélis à la manœuvre… au profit de Hollande

Pour les initiateurs de cette « Primaire », il faudrait acter définitivement l’existence intangible d’un petit espace de « gauche », autour de 35 % tout additionné, condamné à être minoritaire dans la société, sans trop s’interroger pourquoi ni comment l’élargir.  Dans ce paysage, pour éviter les défaites, il n’y a plus qu’un chemin tactique obligatoire : il faut une candidature unique de la gauche dès le premier tour.

 

La rue de Solférino a sans doute dans un premier temps été un peu déstabilisée par l’opération qu’elle n’avait pas totalement initié. Elle a d’abord eu peur de la charge anti-Hollande qu’elle laissait apparaître. Mais, passé la stupéfaction, elle a ensuite très vite compris l’avantage qu’elle avait à tirer de tout cela. Aussi, Julien Dray, désormais devenu un agent 100 % pro-président de la République, déclarait sur BFM TV : "Oui à une primaire de toute la gauche en vue d'avoir un seul candidat". Jean-Christophe Cambadélis, au nom du PS lui a emboité le pas en disant la même chose. Dans son esprit, la primaire est possible si c'est pour obtenir cette candidature unique et exclusive, avec engagement de tous les autres candidats potentiels, même ceux qui ne veulent pas en être, qu’ils s’effacent. La manoeuvre est habile. Et, Cambadélis précise sa pensée : « Le problème aujourd'hui dans le tripartisme, ce n'est pas de rassembler la gauche au 2e tour, c'est d'y être et pour y être, il faut être au-dessus de 25%. Pour faire au-dessus de 25% avec un PS qui fait entre 20 et 23%, il faut aller chercher 4-5%. Donc si on est émiettés au 1er tour, on ne sera pas au second ». L’objectif évident est d’apporter au candidat du PS les quelques pourcentages supplémentaires pour être au second tour. Concourir à la primaire, c’est donc être polarisé par le PS, sans que le Peuple, dans sa réalité profonde, puisse trancher et dire autre chose. La logique de tout cela est totalement enfermée dans la mécanique mortifère de la Ve République en pleine décomposition, renforcée de surcroit par une extrême droite qui bloque tout.

 

 

- Une machine à excommunier

Quiconque aura l’audace de se présenter en dehors de la Primaire sera affublé, par la bobostructure qui la souhaite, immédiatement du sobriquet de « diviseur », ou d’irresponsable voulant « la défaite de la gauche ». et bla bla bla... Par sa dynamique propre, cette primaire devient une machine idéologique à excommunier tous ceux qui n’auront pas fait de génuflexion devant elle. Elle désigne des boucs émissaires qui permettent de masquer les désastres culturels et sociaux de la politique du gouvernement. Quiconque n’en est pas « fait le jeu de la droite et de l’extrême droite »… Air connu. Dans un article de la semaine dernière, le journaliste de Libération Lilian Alemagna, toujours avisé sur les sacs de nœuds de la gauche française, dit les choses assez clairement : « ceux qui, à gauche, restent en dehors, devront expliquer à leurs électeurs potentiels pourquoi ils n’étaient pas de ce processus citoyen inédit. Et pourquoi ils ont pris le risque de laisser le second tour de la présidentielle à la droite et à l’extrême droite. » CQFD.

 

C’est donc là que réside le principal attrait de ce dispositif aux yeux de quelques uns des gros malins qui l’ont initié. En écrivant cela, je fais nettement la distinction parmi les signataires entre l’économiste Thomas Piketty tout à fait respectable et sincère, et un combinard cynique comme Daniel Cohn-Bendit qui veut transformer la gauche française en un centre « libéral-libertaire », à peine centre-gauche, et faire disparaître tout le reste sur la gauche.

 

L’opération « Primaire de la gauche et des écologistes » si elle avait lieu (mais je n’y crois guère) est donc, contrairement aux apparences de quelque chose d’ouvert et accueillant, un dispositif qui passe une laisse autour du cou de toutes les forces politiques qui y participent. Il faut en accepter le verdict, quel qu’il soit à l’arrivée. Même s’il est absurde et à l’opposé de ses convictions. Les formations politiques partie prenante de cette primaire, ne doivent plus avoir ensuite la possibilité, où même la légitimité morale et politique, de se présenter seules, ou avec d’autres, au premier tour de l’élection présidentielle. C’est la Ve République en plus dur. Vous n’avez même plus le droit d’être au premier tour pour mener campagne ! Alors que depuis le 5 décembre 1965 date de la première élection présidentielle au suffrage direct, il y a toujours eu plusieurs candidats se réclamant de la gauche et de l’écologie (sans que leur nombre ait le moindre lien entre la victoire ou la défaite de la gauche au final), cette « primaire » acte un système présidentiel exacerbé, verrouillé, totalement « tripartiste », où seules les trois grandes familles de la vie politique (La « droite » à travers les républicains, la « gauche » à travers le PS et le FN) ont le droit de défendre leurs couleurs en désignant leur champion à l’élection phare de la Ve République qui est pourtant celle qui mobilise le plus les électeurs et détermine toutes les autres pendant le quinquennat en fonction de son résultat. Ainsi, la « règle du jeu politique » serait définitivement bloquée. Encore plus bloquée que ce que dénonce les auteurs de l’appel. En dehors de l’appartenance à l’un de ces trois pôles dont vous devez être un satellite, vous n’existez plus.

 

 

- Un contournement des milieux populaires

A ce qui doute de mes affirmations, pensant qu’il est possible d’y désigner un autre candidat que celui du PS je leur réponds qu’il faut être lucide sur la sociologie militante et sociale de ceux que cela intéresse et mobilise concrètement. C’est à dire ceux qui pratiquement viendraient physiquement voter. Alors que je crois déterminant d’être en capacité de (re)mobiliser les catégories populaires les plus abstentionnistes, les plus éloignées du débat politique, les moins à même de se positionner spontanément comme de gauche ou de droite, les plus hostiles aux formations politiques traditionnelles, cette Primaire, par sa nature même, fait le choix de s’adresser mécaniquement à ceux qui se définissent encore comme étant de « la gauche et des écologistes », ceux qui sont les plus intégrés à la vie politique classique, généralement les plus qualifiés, les mieux rémunérés et vivant dans les grands centres urbains.

 

Lors de la campagne présidentielle, les faibles conditions, mais néanmoins réelles, qui permettent à un candidat « non officiel » de toucher les catégories populaires sont ici supprimées. A la primaire, on ne fait plus campagne dans tous le pays, mais simplement à la TV où devant des assemblées militantes, avec des moyens et des budgets radicalement différents d’un candidat à l’autre, souvent coupées des secteurs les plus abstentionnistes. Alors que plusieurs études démontrent qu’une part significative (26 %) de nos compatriotes se déclare hors de toute appartenance partisane et que plus de la moitié (52%) dans aucun des trois grands partis traditionnels (PS, LR, FN), cette « primaire » laisse le choix du candidat quasi exclusivement à ceux qui sont encore clairement dans une latéralisation droite / gauche classique, à l’écoute des formations puisque ce sont elles seules qui ont les moyens de l’organiser. C’est une grave erreur tactique. C’est s’enfermer dans le score historiquement bas du prétendu « total gauche ».

 

 

- Une étude éclairante datant de 2011

Pour confirmer mon raisonnement, j’invite chacun à consulter l'étude réalisée par le CSA, à la demande du PS en novembre 2011 après leur primaire qui avait désigné François Hollande.

 

Le constat est éclairant. Je le résume :

  • D’abord, ceux qui se mobilisent le plus à une primaire, dans une proportion encore plus forte que lors des scrutins classiques, sont ceux qui votent le plus traditionnellement. La participation est encore plus forte dans les « zones urbaines dynamiques » et « les pôles universitaires » qu’ailleurs. La participation est nettement plus significative sur les terres électorales traditionnelles du PS. La participation des catégories socioprofessionnelles les plus élevées est proportionnellement plus forte que lors des élections officielles.
  • A l’inverse, les milieux les plus abstentionnistes s’abstiennent encore davantage.

 

Bref, tout cela accentue tous les défauts des comportements électoraux actuels qu’il faudrait pourtant corriger : faible mobilisations des milieux les plus populaires, sur-mobilisation des CSP +. Donc, contrairement à son look si sympathique, la primaire ne « donne pas plus la parole au Peuple »… en réalité, sur le plan sociologique, elle la lui supprime encore plus nettement puisqu’elle impose en pratique finalement l’idée que c’est seulement le candidat désigné par les CSP + qui a le droit de se présenter au réel premier tour de la présidentielle.

 

 

- Une consécration de la « démocratie sondagière »

- Et comment la magie s’opère-t-elle sans que la manipulation ne soit trop visible ou trop grossière ?

Essentiellement par les sondages et les médias qui imposent, grâce à des panels pseudos irréprochables, le nom et l’identité, dans l’imaginaire collectif des CSP +, du « seul candidat qui est peut être au second tour ou qui peut être élu » et cela généralement plus d’un an avant l’élection.

 

- La prétendue démocratie des primaires n’est donc que la consécration d’une « démocratie sondagière ».

Souvenons nous. En 2011, le candidat Dominique Strauss-Kahn caracolait en tête des intentions de vote à la primaire, alors qu’il passait le plus clair de son temps à New York, et ne disait quasiment rien sur son programme. Le 14 avril 2011, toujours à propos de la Primaire socialiste, l’institut de sondage Opinion Way en est sûr : DSK arrive en tête avec 46 % des intentions de vote. De son côté François Hollande atteint péniblement 18%. Et puis survient le 14 mai 2011, l’épisode glauque du Sofitel à New York. Le scandale est énorme. Et bien dès le 17 mai, Opinion Way tient son nouveau sondage… et son nouveau champion. Cette fois ci, François Hollande est en tête à 62 % ! Il a bondi de 44% ! Un mois plus tard le 15 juin, nouveau sondage, il est redescendu à 51 %, mais le trou est fait avec les quatre autres candidats. C’est plié. Du point de vue du système, celui qui va l’emporter, c’est lui. L’affaire s’est réglée en quelques jours. Sans qu’il y ait eu le moindre débat de fond, la moindre proposition, François Hollande est devenu le candidat du PS. Les sondages l’ont dit. La suite s’enchaine. Puisqu’il est le candidat d’évidence, il faut donc lui donner encore plus de force etc, etc…. En ramassant 1 038 188 voix lors de la Primaire (soit 39% des suffrages), il devenait le candidat du PS (et au passage, Manuel Valls malgré ces 5,6 % deviendra quand même ensuite Premier Ministre, c'est à dire le chef du gouvernement). C’est significatif mais cela ne représente que moins de 7 % du total des électeurs qui voteront ensuite « à gauche » au premier tour en 2012.

 

Est-ce demain à ce noyau réduit politiquement et sociologiquement de décider qui doit être en 2017 le seul candidat légitime en quelque sorte ? Je ne suis pas d’accord, d’autant que je considère erroné de ne raisonner que dans le segment de ce que l’on nomme « la gauche » qui s’est mobilisée lors des élections d’après 2012. Il faut viser à renouer avec le principe de majorité. Parler au plus grand nombre, à commencer par les abstentionnistes. C’est la clé de tout.

 

 

- Un PMU politique où un seul cheval est dopé

Le choix du candidat dans une primaire n’est donc pas le fruit d’un raisonnement rationnel, d’un débat argumenté, mais se transforme mécaniquement en un mauvais PMU politique où certains chevaux sont dopés et d’autres non, et ou le nouveau Paris turf des CSP+ qui se disent de gauche (c’est à dire Libération, mais pas seulement) vous souffle avant la course à coup de Unes tapageuses et d’études ravageuses, le nom du seul « bon » candidat, c’est à dire « le seul qui peut.. ».

 

  • Vous voulez des exemples ?

L’hebdomadaire Marianne de cette semaine, souvent mieux inspiré, prête la main à cette opération. Dommage. Sur une double page, il veut d’abord nous convaincre que la grande majorité du peuple de gauche veut des primaires (à 85 %), et donc qu’il faut être vraiment mal élevé ou mauvais joueur pour les refuser. Il nous assure ensuite que le candidat que voudraient « les sympathisants de gauche », c’est à dire le seul qui aurait le droit de se présenter à la présidentielle au premier tour, serait dans l’ordre de préférence : Manuel Valls, Martine Aubry ou François Hollande…. Les autres, circulez ! Et Marianne nous l’affirme : à 66% les sympathisants de gauche veulent qu’il soit « issue du PS ». Fermez le ban.

 

Ainsi donc, on voudrait nous faire admettre que seules trois personnalités issues du PS, toutes trois favorables à la politique actuelle de l’Union européenne, toutes trois signataires de la même Motion lors des congrès du PS, seraient à même de représenter seules ce que l’on nomme « la gauche ». Et face à l’extrême droite qui veut capter la colère populaire, un membre de ce trio serait le mieux placé pour lui faire face ? Pour la contester ? Pour la faire reculer ?

 

J’affirme que ce serait l’inverse. La « candidature unique de la gauche » c’est le dernier cadeau d’un détestable système institutionnel nommé Ve République à Marine Le Pen avant d’arriver au pouvoir. Cela la consacre comme seule et unique opposante au système.

 

 

- Coup de froid sur la démocratie ou « frimaire » de la gauche et l’écologie

Loin de rechauffer la banquise politique actuelle, certains veulent imposer un nouveau mois de « frimaire » (particulièrement froid dans le calendrier révolutionnaire) sur l’aspiration populaire au changement.

 

Dans ces conditions, ce sera donc sans moi. Ceux qui pensent que dans cette campagne présidentielle, il faut créer les conditions pour que soient représentées la voix des abstentionnistes, des milieux populaires, la puissante indignation sociale qui monte et la volonté de rupture avec la 5e République, en passant par une Assemblée constituante pour une 6e République, il y a autre chose à faire. Je reviendrai sur ce point dans des prochains billets, n’ayez crainte.

 

Et je souhaite bon courage à ceux qui essayeront de faire que ces primaires soient autre chose que ce que je viens de décrire. Pour moi, c’est perdu d’avance. En attendant, signez la pétition en soutien aux 8 salariés (cliquez ICI) des Goodyear condamnés à 9 mois de prison pour avoir voulu simplement défendre leurs emplois avec des méthodes sommes toutes assez classiques dans l’histoire du syndicalisme ouvrier français. Mais la justice de classe, qui sait épargner MM. Balkany ou Cahuzac a parlé.... Qu'importe. En l’espace de quelques jours, et avec beaucoup moins de surface médiatique, cette pétition a récolté déjà cinq fois plus de signataires que l’appel au Primaire…

 

Bonne nouvelle. Malgré ses efforts, la « démocratie sondagière » n’effacera pas la question sociale.

 

 

Pour en savoir plus :

- Martine Billard : « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés »

- Quand le PS investit l’idée de « Primaire à gauche » par Jean-Luc Mélenchon

- Primaire : ma réponse à Caroline De Haas

- Mise au point sur les chances à "gauche" pour 2022 et la mauvaise idée d'une primaire

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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