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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 10:50

- Coup d'état ou mobilisation citoyenne magnifique ?
Une vidéo de 37 minutes tournée à vif après la manifestation du samedi 12 avril place de la nation à Paris. Des militants du Parti de Gauche donnent leur point de vue sur la victoire aux municipales à Grenoble et répondent aux interprétations fallacieuses de la presse, de la direction nationale d’Europe Ecologie les Verts et d’un certain nombre d’orphelins de l’accord avec un PCF qui avait choisi de soutenir le PS… Quelque chose d’important s’est passé dans cette ville...

 

Dans une autre dimension, la démonstration est aussi faite que l'on peut battre le parti socialiste et construire une alternative politique dans ce pays !

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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 09:57
Faisons des élections européennes un referendum sur le Grand Marché Transatlantique !

Le 23 mai 2014, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du journal de 20h00 de TF1. Il a appelé à faire des élections européennes un véritable référendum contre le Grand Marché Transatlantique et a réaffirmé son opposition à ce projet contre lequel il lutte depuis six ans.

 

 

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 13:03
Qui est François Hollande ?
  • Le Hollandisme révolutionnaire

  • Source : le Parti de Gauche Midi-Pyrénées  par Philippe Marlière

    Il y a deux ans, un démographe donnait une interview choc dans les colonnes du Nouvel observateur. Contre la droite sarkozyste « inégalitaire » qui désignait des boucs émissaires (immigrés, jeunes, chômeurs) comme responsable de la crise, il saluait l’« appréciation très perspicace du sens de l’histoire » de François Hollande, ainsi que son plaidoyer pour une présidence « normale ». Il voyait un candidat socialiste « revenu au principe d’égalité », qui « prend le parti du peuple ». Il pariait sur un « hollandisme révolutionnaire » qui poserait la question du pouvoir de la finance une fois aux commandes de l’État, car les circonstances économiques et politiques du moment « l’amèneraient à se radicaliser ». [1]

     

    N’accablons pas l’auteur de ces fortes paroles : le pronostic de notre démographe s’est en partie avéré pertinent : d’une part, les « circonstances » ont effectivement amené le président de la république à se radicaliser. Seulement c’est une radicalisation à droite, et non à gauche, qu’il a opérée. D’autre part, le hollandisme est effectivement de nature « révolutionnaire » dans le paysage politique français : Thatcher avait son ennemi de l’intérieur, les mineurs, Hollande a désormais le sien : la gauche de transformation sociale. Deux ans à peine après son élection, je propose une ébauche topographique du hollandisme présidentiel : où se situe-il et où nous amène-t-il ?

     

     

    - À droite du New Labour

    Le cap a été fixé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Contrairement à la promesse de campagne, il n’y a eu aucune renégociation du pacte de stabilité germano-européen qui condamne virtuellement l’eurozone à des politiques d’austérité ad aeternam. La politique sociale et économique du gouvernement est uniquement au service des intérêts des possédants. Le monde de la finance et de l’actionnariat, vivement décrié dans le discours du Bourget, est choyé. Il n’est pas une semaine sans que le gouvernement ne lui a octroie de nouveaux abattements fiscaux au nom d’un surréaliste « ras-le-bol fiscal ». Les patrons du CAC 40 ou de start up menacent et leurs vœux sont aussitôt exaucés. Le pacte de responsabilité est la caricature de ce hollandisme antisocial : faire des milliards d’euros d’économie sur le dos des travailleurs, petits et moyens, pour les redistribuer aux patrons et actionnaires sans contrepartie économique et sociale. Le hollandisme révolutionnaire n’est vraiment pas l’adversaire de la finance. Il est, au contraire, son plus fidèle et dévoué allié.

     

    François Hollande a prétendu avoir entendu le message du peuple et tiré les enseignements de la déroute des municipales. Dans la foulée, il a nommé le plus droitier des dirigeants socialistes. Insouciance, mépris des électeurs, légèreté dans l’exercice de ses fonctions ? C’est possible. N’écartons pas cependant une décision mûrement réfléchie : le néolibéralisme autoritaire de Manuel Valls tient aussi de feuille de route du hollandisme.

     

    J’ai vécu l’arrivée de Tony Blair à la tête du Parti travailliste (en 1994), puis son accession au pouvoir (en 1997), ainsi que ses réélections (en 2001 et 2005). Pendant cette période, la « troisième voie » blairiste était considérée à Solferino comme une variante soft du thatchérisme. À l’automne 1997, j’accompagnais une délégation du Parti socialiste emmenée par François Hollande à Downing Street. En sortant de la résidence du premier ministre, il me glissa : « Nous, en France, on ne fera jamais du blairisme ».

     

     

    - Bisounours politiques

    Je le dis aujourd’hui sans forcer le trait : le hollandisme est une variante de droite du blairisme. Hollande partage avec Tony Blair la même conception du monde dans lequel les classes ont disparu (« We’re all middle class now ! »). Dans cet univers apaisé, les luttes de classes n’ont donc plus lieu d’être. La gauche et la droite sont devenues des notions désuètes puisque les représentants des deux camps s’entendent pour mener les mêmes politiques. Sur la planète des bisounours politiques, Hollande croit jouer dans la cours des Grands : Angela Merkel, Barak Obama ou le monde du business.

     

    Blair cultivait un atavisme étatsunien qui nous valut une guerre d’Irak fabriquée de toutes pièces. Hollande nous offre « l’Europe, l’Europe, l’Europe ! ». Chez Hollande, l’Europe n’est jamais celle des peuples, de la culture ou de la solidarité. C’est l’Europe des élites, des possédants, des marchés et des entreprises. Il ne reculera pas, n’en démordra pas : l’Europe des dominants est son unique projet. François Mitterrand l’avait rejointe après avoir tourné le dos à la social-démocratie de gauche au moment du tournant de la rigueur. [2] Hollande l’avait déjà adoptée avant d’entrer à l’Élysée. Le retour en Hollandie de Jean-Pierre Jouyet, ami intime, ex-ministre sarkozyste et autre cabri européen, corrobore mon développement. En nommant Jouyet secrétaire général de l’Élysée, Hollande réaffirme la ligne droitière décomplexée inaugurée lors de la conférence de presse de janvier dernier.

     

    Cessons les médiocres débats sémantiques : François Hollande n’est ni un socialiste, ni un social-démocrate. Il ne se rattache pas non plus à la tradition sociale-libérale. Hollande est un centriste qui se positionne dans le sens du vent néolibéral. C’est ici que réside la nature historiquement révolutionnaire du hollandisme : il est fondamentalement hostile aux valeurs et aux politiques de la gauche.

     

    Notes

    [1] Emmanuel Todd, « Je parie sur le hollandisme révolutionnaire », Le nouvel onservateur, 05/03/2012 ;

    [2] Philippe Marlière, « Republican King », London Review of Books, Vol. 36, No. 8, 17 avril 2014.

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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 11:26

80 000 ou 100 000 personnes à la marche pour dire "Maintenant Çà Suffit" à François Hollande ! Peu importe..... c'est un IMMENSE SUCCÈS !


L'opposition de gauche est dans la rue !

 

Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !
Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !

JL Mélenchon souriant avec le socialiste Liem Hoang Ngoc (membre du bureau national du PS), Eric Coquerel du PG, Philippe Poutou du NPA,....

 

Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !
Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !
Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !

JL Mélenchon du PG avec le socialiste Liem Hoang Ngoc (membre du bureau national du PS), Alexis Tsipras membre de SYRIZA, candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne, Pierre Laurent du PCF...

Avec le 12 avril.... l'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !

et des militants EELV.....
L'opposition de gauche et l'alternative politique se construisent pas à pas !

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Déclaration du Parti de Gauche

La gauche ? Elle était aujourd'hui dans la rue

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 19:48
EELV : tournant ou continuité ?

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Source : Gauche anticapitaliste

Europe Écologie – Les Verts (EÉ-LV) vient, ces dernières semaines, de marquer la situation politique. D’abord par les résultats obtenus par la formation lors des élections municipales. Et, ensuite, par la décision – prise par les ministres écologistes, puis ratifiée par leur parti – de ne pas participer au gouvernement dirigé par Manuel Valls.

Il convient d’analyser un peu en détail ces deux éléments… avant d’en tirer éventuellement des conclusions en termes d’orientation politique.

- Derrière les résultats électoraux

Concernant les résultats de EÉ-LV, on peut utilement se référer à ce qu’écrit R. Martelli (1) : « si l’on s’en tient aux 65 communes (ndlr : de plus de 3 500 habitants) où des écologistes concourraient au suffrage, ils atteignent le score de 9,1 %. Dans 25 cas, ils sont au-dessus de 10 % et, bien sûr, ils remportent Grenoble ».

 

Une remarque qui rejoint les conclusions de la plupart des commentateurs, qui ont noté que les listes EÉ-LV avaient connu un réel succès. Ou, au minimum, qu’elles n’avaient pas été sanctionnées comme l’ont été les autres listes gouvernementales, à commencer par les listes socialistes. Alors même que EÉ-LV participait au gouvernement, y avait deux ministres et était donc « objectivement » co-responsable du bilan désastreux du gouvernement Ayrault, aussi bien sur le plan social… que sur le plan écologique ! Il ne semble pas non plus que l’on puisse expliquer cette indulgence de l’électorat pour EÉ-LV par la pertinence des réformes que les écologistes ont impulsées ou par la flamboyance de leur personnel politique.

- Deux autres explications méritent donc d’être creusées.

La première concerne la thématique écologiste proprement dite : ce que nous disent – ou, plutôt, nous rappellent… - les résultats est aussi qu’un secteur significatif de l’opinion considère qu’il y a effectivement une urgence écologique bien réelle et que c’est là une opinion suffisamment importante pour lui accorder son suffrage. Même dans une élection où, pour la grande majorité des électeurs - qui se déplacent… - et dans la plupart des localités, l’enjeu est de savoir si la commune aura un maire de gauche ou un maire de droite. Cécile Dufflot l’enregistre d’ailleurs avec satisfaction : « Dans ce contexte de désolation, le score des listes écologistes est plus qu’une consolation, il est un espoir et constitue le socle du renouveau des forces du changement. La différentiation positive des écologistes a été appréciée et comprise » (2). Allons plus loin : non seulement une frange significative de l’électorat souhaite exprimer ses préoccupations écologistes mais, en plus, il lui apparaît naturel de le faire à travers le vote EÉ-LV. Cette expression partidaire particulière de l’écologie politique a pourtant un bilan extrêmement mitigé : qu’il s’agisse de sa participation aux gouvernements dirigés par Lionel Jospin de 1997 à 2002 ou au gouvernement de Jean-Marc Ayrault depuis deux ans. Autant de gouvernements qui ne se sont pas spécialement distingués par des réalisations écologistes… quand ils n’ont pas purement et simplement tourné le dos à leurs engagements dans ce domaine. Reste que, à une échelle un peu large et même si ce n’est pas vraiment mérité, l’écologie reste assimilée autrefois aux Verts, aujourd’hui à EÉ-LV… En contrepoint à ce constat, il faut aussi noter que si cette « adhésion » à l’écologie politique est significative, elle reste nettement minoritaire dans l’opinion : ainsi, 56% des Français pensent que l’absence de ministres Verts au gouvernement est « une bonne chose » (3). Et ce résultat n’exprime sûrement pas une demande de plus de radicalisme écologiste mais, plutôt, un soulagement !

 

La seconde explication des succès municipaux écologistes concerne l’électorat des Verts, sa nature sociale et ses motivations. Naturellement, il faut rester prudent, éviter les caricatures : le vote écolo n’est évidemment pas réservé aux « bobos » surdiplômés des centres-ville ! Mais on peut quand même risquer une hypothèse qui, naturellement, mériterait d’être validée par des études électorales précises : les couches sociales qui constituent la base électorale de EÉ-LV ne sont pas celles qui paient aujourd’hui le plus durement la crise, celles qui sont le plus exaspérées par la politique sociale libérale et ses conséquences dramatiques en termes de chômage, de précarité, de pauvreté et de désagrégation sociale. Du coup, pour cet électorat peu abstentioniste, la tentation est moindre - que dans les couches populaires plus paupérisées - de sanctionner EÉ-LV à cause de participation au gouvernement. Et plus grande la sensibilité à apprécier la différentiation positive des écologistes …

 

Reste à apprécier le contenu politique réel de cette différentiation. D’un double point de vue : celui des électeurs et celui des dirigeant-e-s du mouvement. La décision de présenter des listes autonomes EÉ-LV - ou, plus encore, des listes avec associations citoyennes voire des listes avec le Front de gauche (ou certaines de ces composantes) - constitue-t-elle un virage stratégique, une rupture dont le départ du gouvernement serait, par ailleurs, la traduction logique ? Les votes pour EÉ-LV signifient-ils un soutien à cette stratégie d’autonomie (par rapport à la gauche libérale), l’approbation d’une ligne plus « radicale », d’une orientation « plus à gauche » ? Ce qui ouvrirait évidemment des perspectives d’alliances…

 

En fait, les choses sont nettement plus ambivalentes. Ainsi, l’autonomie électorale – au sens de la présentation de listes (ou de candidat-e-s) autonomes vis-à-vis du PS et donc, de fait, concurrents – est plutôt la règle, qu’il s’agisse des présidentielles, des européennes ou des régionales. Concernant les élections municipales, la stratégie électorale (de premier tour) est traditionnellement à géométrie variable. En fait, les législatives - où EÉ-LV doit désormais ses élus et son groupe parlementaire au bon vouloir du PS – font plutôt figure d’exception. Ces élections municipales ne marquent donc pas une rupture : les Verts puis EÉ-LV ont une tradition d’autonomie électorale et de compétition avec le PS. Mais autonomie électorale ne signifie pas automatiquement plus grande radicalité ou positionnement plus à gauche. Cela peut tout aussi bien illustrer une rivalité avec le PS, sur le même créneau politique et sur les mêmes couches sociales.

- Rupture politique ou manœuvre politicienne ?

Justement : la décision récente de EÉ-LV de ne pas participer au nouveau gouvernement dirigé Manuel Valls constitue-t-elle la matérialisation d’une évolution et d’une véritable rupture ? Ou bien s’agit-il d’une posture politique et électoraliste, EÉ-LV prenant quelques distances avec une majorité gouvernementale discréditée, dans la perspective de tirer son épingle du jeu lors des prochaines consultations (européennes, régionales et… présidentielle de 2017) ? Avec une once de mauvaise foi - dans la mesure où, lorsque les Verts participaient au gouvernement, les commentateurs les interpellaient régulièrement sur les couleuvres qu’ils étaient obligés d’avaler… - ces mêmes commentateurs n’ont pas manqué de souligner le paradoxe qu’il y avait à quitter le gouvernement au moment où leur était offert tout ce qu’ils avaient revendiqué en vain : un grand ministère de l’Écologie, l’assurance du maintien de la position gouvernementale sur les gaz de schiste, une inflexion sur l’EPR, une dose de proportionnelle et, vraisemblablement, la fin de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes… Et de tracer le portrait d’écologistes décidément imprévisibles…

 

Mais, au-delà des préventions – évidemment justifiées ! – par rapport à la personnalité et à l’orientation politique de Manuel Valls, que disent les dirigeants d’EÉ-LV, à commencer par les ex-ministres, pour justifier leur position ? Pour Cécile Dufflot (2), la cause est entendue : « Alors était-ce une bonne proposition ? Optiquement, oui. Mais politiquement, quelles garanties avions nous après deux ans de gouvernement commun qu’elle serait appliquée ? Aucune, puisque le président de la République a clairement indiqué que son cap ne varierait pas d’un pouce ». Et de rappeler que, précisément, EÉ-LV réclamait depuis plusieurs mois un « changement de cap » anticipant la demande exprimée par les électeurs lors des municipales. Pascal Canfin insiste, lui, sur la contradiction entre une transition écologique – qui nécessite des investissements – et le maintien d’une politique économique d’austérité et de réduction des déficits « qui nous conduit dans le mur ». On pourrait juste s’étonner… que les ministres EÉ-LV ne s’en soient pas rendu compte plus tôt ! Toujours est-il qu’aujourd’hui, ils affirment un nouveau credo : « Sans changement de cap, sans davantage de fermeté face aux lobbies, sans bras de fer avec Bruxelles, sans faire le choix d’une politique de relance écologique, la transition restera un mot creux, une opération de communication destinée à être vidée de son sens comme le fût jadis le Grenelle de l’environnement » (2).

 

Soulignons aussi un élément du discours de C. Dufflot passé un peu inaperçu : détaillant avec une certaine cruauté les offres politiques « nouvelles » de M. Valls, elle s’est fait un malin plaisir d’indiquer à quelle page de l’accord passé (en novembre 2011) entre EÉ-LV et le PS (4) on pouvait les trouver ! Autrement dit, M. Valls semblait s’engager à mettre en œuvre des propositions… sur lesquelles le PS s’était déjà engagé il y a 3 ans… et qu’il avait oubliées depuis.

 

Reste à apprécier l’ampleur du changement de ligne que représente pour EÉ-LV le départ du gouvernement et les perspectives que cela peut (ou non) ouvrir. Notons d’abord que simultanément à cette décision, à son annonce et à sa justification, les dirigeants de EÉ-LV ont tenu à réaffirmer immédiatement un double positionnement : premièrement, EÉ-LV a vocation à « exercer le pouvoir ». C. Dufflot est tout à fait explicite à ce sujet : « Je continue donc plus que jamais de défendre le principe de la participation à un gouvernement et je souhaite un jour faire part de mon expérience aux quatre, cinq, dix membres écologistes d’un futur gouvernement, dans un rapport de force différent et avec des partenaires plus désireux de conduire réellement une politique écologique, au-delà des postures de communication ». De façon tout à fait claire, le positionnement plus autonome en pratique et la non-participation au gouvernement ne signifient pas un changement de stratégie, encore moins le choix de « l’opposition de gauche ». La stratégie demeure : « l’autonomie des écologistes et le rassemblement avec la gauche ». Et sa déclinaison actuelle est le vote de confiance par une majorité de députés écologistes, les autres s’abstenant. Ce qui sanctionne, qu’on le veuille ou non, une appartenance à la majorité…

 

Ce que conforte la seconde affirmation : pas question d’ouvrir la voie à de convergences avec le Front de gauche, renvoyé pour l’occasion à son archaïsme productiviste. C’est le point de vue ferme, répété tout aussi bien aussi bien par E. Cosse (secrétaire nationale de EÉ-LV) que par C. Dufflot : « je veux dire ici une chose bien claire : je ne crois pas à la guerre des gauches. Et l’écologie politique ne servira jamais de variable d’ajustement ou d’idiot utile dans les règlements de compte entre les forces déclinantes du productivisme ». Pas question donc de convergences électorales (pour les élections européennes, par exemple), ni dans l’action : EÉ-LV ne participera pas aux manifestations du 12 avril… même si des écologistes, y compris des élu-e-s, seront présents

- Pour poursuivre la discussion

On l’aura compris : le départ d’EÉ-LVV du gouvernement modifie évidemment le cadre du débat à gauche. Mais, pour autant, cela ne dégage pas une voie royale dont l’alliance municipale victorieuse de Grenoble serait le signe avant-coureur…. La fin de non-recevoir assez brutale adressée par EÉ-LV aux ouvertures de Jean-Luc Mélenchon et du Parti de Gauche montre bien que le chemin risque d’être long et tortueux !

 

Il ne faut pas sous-estimer les obstacles. Bien sûr, EÉ-LV bataille vigoureusement pour garder le monopole de l’expression politique de l’écologie. Il serait peu raisonnable de penser construire des convergences politiques avec EÉ-LV en mettant de côté les thématiques écologistes ! Or, de ce point de vue, force est de constater que, au moins en termes d’image pour le Front de Gauche, les positionnements de Ensemble ou du Parti de Gauche pèsent peu face à ceux de la principale composante, le Parti communiste dont la culture demeure profondément marquée par le productivisme. Raison supplémentaire pour mener vigoureusement ces débats au sein du FdG…

 

Mais chercher des convergences politiques sur le terrain de l’écologie n’implique pas seulement de se confronter à l’héritage obsolète du vieux mouvement ouvrier. Cela implique aussi de se confronter aux illusions du capitalisme vert qui constituent le credo de la plupart des responsables d’EÉ-LV. Plus que jamais, il nous faut conjuguer la critique sociale anticapitaliste et la préoccupation écologiste. L’écosocialisme, en quelque sorte…

François Coustal

 

Notes

1. Roger Martelli : « Bilan des municipales. Décevant Pénible,pour le PCF, décevant pour le Front de Gauche ». Publié initialement sur le site Cerises. On peut le lire aussi sur le site Ensemble

2. Discours de Cécile Duflot au Conseil Fédéral d’EELV

3. Sondage BVA / I-Télé / CQFD / Le Parisien - Aujourd'hui en France  (publié le 6 avril 2014)

4. « 2012-2017 : socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble ».

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 14:14
Élections européennes 2014 : document d'orientation du Front de Gauche

Source : les Alternatifs 44

Les peuples d'Europe sont dans la tourmente de la crise mondiale du capitalisme financiarisé. La crise est généralisée, le chômage et la pauvreté explosent, les économies des pays de l'UE sont très majoritairement en récession. Les dogmes ultralibéraux, les traités européens et ceux qui les défendent encore sont lourdement responsables de la crise en Europe. Les tenants du consensus libéral, quels qu'ils soient, en ont fait une opportunité pour accélérer les réformes libérales contre les travailleurs et toutes les formes de solidarités nationales, locales, européennes avec les politiques d'austérité violentes, imposées ça et là par la Troïka. En France, François Hollande a trahi ses engagements et ceux qui lui ont fait confiance en 2012. Il est aujourd'hui l'allié de Merkel et de la droite européenne, du MEDEF et des marchés.

Dans ce contexte, les élections européennes du 25 mai 2014 seront décisives pour redonner la parole confisquée aux citoyens, stopper l'austérité et ouvrir la voie du redressement social, économique et écologique de notre pays. A juste titre, les politiques d'austérité et la méthode autoritaire employée pour les faire appliquer font aujourd'hui l'objet d'un rejet massif des peuples. Des millions de femmes et d'hommes se mobilisent contre ces choix qui dégradent leurs conditions de vie et de travail, qui attaquent leurs droits sociaux et politiques. Il faudra que cette colère s'exprime, il faudra que de cette colère puisse émerger un espoir, celui de celles et ceux qui n'ont pas renoncé au changement et au progrès humain. 

Nous pouvons être la bonne surprise de ces élections, bouleverser le paysage politique en France, faire gagner la gauche, faire gagner la gauche qui s’opposent à la politique d’austérité. Cela bousculerait des rapports de force ouvrant la voie de rassembler une majorité alternative à la politique du gouvernement. 

Puisque l'élection européenne est la seule qui se tienne au même moment dans toute l’UE, elle peut permettre de faire converger les puissantes résistances populaires qui se sont considérablement développées ces dernières années, les forces disponibles à gauche, elles aussi en progression en Europe, contre l'austérité et pour des solutions de progrès à la crise. 

Depuis 2005, nous avons étés de ce côté. Nous avons combattu le Traité Constitutionnel Européen. C'est de cette bataille que le Front de gauche est né. Nous avons su rassembler bien au delà de nous même pour permettre la victoire du peuple français et ouvrir une brèche pour tous les européens. Nous nous sommes battus en 2008 pour un référendum et contre le traité de Lisbonne. Quatre millions de français ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche, et ses propositions pour l'Europe à l'élection présidentielle de 2012. Nous étions 80 000 dans la rue en septembre 2012 contre le traité budgétaire, rédigé par Sarkozy et Merkel, adopté par Hollande. Nous avons résisté et travaillé l'alternative politique. Nous avions raison. 


Les députés européens du Front de gauche ont joué leur rôle. Ils ont défendu dans le Parlement européen, les intérêts des françaises et des français, les intérêts de l'ensemble des peuples européens au sein du groupe de la Gauche unie européenne – Gauche verte Nordique (GUE-NGL). Ils ont fait vivre des propositions alternatives et sont intervenus en appui aux luttes. Grâce aux progrès des forces de la Gauche européenne dans de nombreux pays, ce groupe peut être considérablement renforcé en 2014, devenant alors un outil plus puissant pour mener les batailles dans les institutions et dans la rue. 

Dans chaque vote Front de gauche aux élections européennes, il y aura la rupture avec cette Union Européenne libérale et, indissociablement, l'idée de sa refondation sur des bases sociale, écologique, démocratique et pacifique, dans le respect de chaque peuple, de chaque nation, de la souveraineté populaire et la solidarité internationale. 

Nous voulons lutter et désobéir avec les travailleurs, les citoyens, les forces sociales, syndicales et politiques qui se lèvent contre l'austérité, la toute puissance des marchés financiers, le dumping social, la mise à mal de notre écosystème. Nous voulons les rassembler sur des solutions solidaires visant un nouveau modèle de développement en Europe. Les propositions de politique européenne inscrites dans L’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité. 


Dans chaque vote Front de gauche, il y aura la sanction de ceux qui nous ont conduit là, le refus du replis nationaliste et xénophobe, et surtout le rassemblement de celles et ceux qui sont prêts à prendre un autre chemin avec les peuples européens, les forces de gauche qui résistent et construisent l'alternative partout en Europe. C'est la démarche de résistance et d'espoir que portera le Front de gauche en France, les listes de la gauche alternative dans les pays européens et Alexis Tsipras, au nom de nous tous, dans une campagne européenne inédite pour la présidence de la Commission européenne. 

Partie 1/ L’Union européenne est en crise 


- Cette crise est à la fois sociale et écologique 

Il s’agit de la crise d’un système qui use les travailleurs, en même temps qu’il épuise les ressources naturelles et la biosphère, menaçant la survie même de l’humanité. 

- Une destruction de l’écosystème. 

Aujourd’hui, après le dernier rapport du GIEC, nul ne peut remettre en cause le changement climatique ni l’impact des activités humaines. Il est urgent d'agir pour bloquer cette évolution mais aussi pour en affronter les conséquences. Il faut agir vite, et méthodiquement en se fixant des objectifs contraignants et en coordonnant tous les moyens d’action en vue du but à atteindre. Or, l’Union européenne aggrave la situation en laissant les firmes multinationales organiser la multiplication irrationnelle du transport de marchandises et en refusant de prendre des mesures volontaristes pour organiser la transition énergétique. 

- Une explosion de la pauvreté et du chômage. 

La « crise économique » et sociale désorganise durement et durablement nos sociétés. Le nombre de chômeurs, de précaires et de pauvres atteint des records en Europe. Les politiques néolibérales menées par les différents gouvernements et les institutions européennes sont responsables de cette situation. Des baisses de salaires sont mises en œuvre dans plusieurs pays européens. Les services publics sont sacrifiés, les droits sociaux détruits méthodiquement. Les populations et plus particulièrement les femmes subissent une grande régression sociale et pour beaucoup, un véritable processus de paupérisation. L’avenir de millions de jeunes est ainsi mis en péril. 

- Une négation de la démocratie 

Les choix économiques et sociaux des classes dominantes en Europe s’appuient sur une négation des souverainetés populaires. Ce sont désormais des instances technocratiques, en particulier la « troïka » (FMI, BCE et Commission européenne) qui concentrent les pouvoirs. 

Face aux sanctions électorales, aux grèves et mouvements de masse, les gouvernements se maintiennent artificiellement via de grandes coalitions dites d' « union nationale » ou des gouvernements non élus pour continuer à appliquer les memoranda, niant ainsi tous les messages politiques exprimés par leurs peuples. Dans tous les pays où la contestation est massive, les mouvements sociaux sont réprimés, les libertés syndicales réduites et le pluralisme des média remis en cause. 


Cette crise s’inscrit dans la crise globale du capitalisme néolibéral qui a commencé en 2007. Une crise mondiale du capitalisme financiarisé 

Il s’agit de la crise d’un système fondé sur les prédations du capital financier et d’un mode d’accumulation du capital dont les contradictions s’aiguisent toujours plus. La pression accrue sur les revenus salariaux, condition du maintien de profits toujours plus élevés, sapent les possibilités d’une croissance des débouchés pour les marchandises, faisant, comme aux Etats-Unis, de l’endettement des ménages le principal expédient pour maintenir la croissance. 


- Qui entre en résonance avec la crise propre de l’Union européenne 

Cette crise globale se manifeste dans le cadre de l’Union européenne et principalement de la zone euro par des traits spécifiques qui tiennent à la nature de la construction européenne, fondée sur la concurrence généralisée et le dumping social et fiscal. Les modalités de construction de la monnaie unique ont entériné la soumission des politiques publiques aux marchés financiers, et l’impossibilité de politiques sociales ou de relance de l’activité économique. L’UE néolibérale organise la divergence économique entre les pays membres et l’absence de solidarité financière entre eux. La crise de la dette publique survenue en 2009 était inscrite dans les bases mêmes de ses traités, Maastricht et Lisbonne. 

- L’Europe austéritaire : la réponse des classes dirigeantes 

Face à cette impasse, les réponses des classes dirigeantes des pays de la zone ont été principalement la fuite en avant : donner toujours plus de pouvoir à la finance, renforcer encore les politiques d’austérité, mener une concurrence exacerbée avec les pays du Sud, et éloigner encore les politiques menées de tout contrôle par la souveraineté populaire et de tout débat démocratique. Le fédéralisme qui se construit ainsi et s’est accéléré récemment (adoption du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro et de diverses directives (six pack, two pack)) est en effet un fédéralisme autoritaire qui tient les peuples le plus possible à distance. 

Si en 2012, par le moyen de dispositifs exceptionnels et d’un certain assouplissement des règles d’intervention de la Banque centrale européenne, - d’ailleurs à l’encontre de certaines des règles des traités - ces classes dirigeantes sont parvenues un temps à éloigner la menace de l’éclatement de la zone euro, la profonde instabilité de cette dernière demeure. La crise est donc loin d’être finie, et donne l’occasion au patronat européen, par le biais des politiques menées par les gouvernements, de tenter de remettre en cause les acquis sociaux et démocratiques, issus dans les différents pays d’Europe des luttes des décennies passées.
 


Dans cette situation, les politiques d’austérité menées dans tous les pays provoquent une catastrophe sociale et écologique. Elles minent toujours plus l’Etat social et la démocratie. De plus, la fiscalité, loin d’être redistributive, épargne les rentiers et les plus riches. Elle aggrave les inégalités. Ces politiques enclenchent une dynamique infernale : la contraction de l‘activité engendre la diminution des recettes fiscales, approfondissant ainsi les déficits et la dette, ce qui place les États sous la menace permanente des offensives spéculatives des marchés financiers, laquelle appelle de nouveaux plans d’austérité qui ne feront qu’aggraver le mal auquel ils prétendent remédier. 

Le spectre de la déflation (chute cumulative de l’activité des prix et des revenus) menace donc, tandis que la croissance des inégalités, la persistance du chômage de masse et de la précarité plonge une part croissante de la population en Europe dans la pauvreté. C’est sur ce terrain que la réaction et l’extrême droite prospèrent, distillant leurs thèses xénophobes qui visent à dresser les travailleurs et peuples les uns contre les autres, faisant le jeu du grand patronat et de l’oligarchie. 


- La cogestion autoritaire PSE-PPE s’attaque à la souveraineté populaire 

L'arrivée au pouvoir du PS et de François Hollande n'a rien changé par rapport à l’alignement de la politique de Nicolas Sarkozy sur celle d’Angela Merkel. Le TSCG n’a en rien été renégocié comme promis, et ratifié par le gouvernement et la majorité parlementaire en France. Au niveau européen, le PSE cogère avec la droite (Parti populaire européen) le Parlement européen pour appliquer une politique libérale et se répartir les postes. A chaque fois que le choix leur est donné, les partis sociaux-libéraux préfèrent des majorités d’union avec la droite plutôt que des rassemblements à gauche. C'est le cas dans 14 pays sur 28. 

Nous pouvons mettre en échec cette politique de capitulation, et dessiner une alternative européenne aux politiques d’austérité ! Les caractéristiques de cette crise nous montrent qu’une seule voie de sortie est possible : il faut rompre avec cette Union européenne là pour refonder une autre Europe, solidaire et démocratique. 


Partie 2/ Désobéir et rompre avec les traités 


Pour pouvoir refonder l’Europe sur de nouvelles bases, il faut d’abord rompre avec l’Union Européenne actuelle. Ce qui fonde l’Union Européenne sont les traités négociés en secret par les gouvernements et ratifiés sans que les peuples ne soient consultés. Que ce soit le traité de Lisbonne ou le récent Traité sur la stabilité la coopération et la gouvernance (TSCG), ils organisent le dumping social et fiscal, imposent des politiques d’austérité permanente et excluent les politiques économiques et sociales du débat public et de la décisions citoyenne. Ce sont à ces traités et plus largement à leur logique qu’il faut désobéir pour pouvoir se libérer du carcan qui opprime les Peuples. Nous sommes prêts à cet affrontement et à en assumer toutes les conséquences. 

- 2.1. Notre méthode pour rompre : une Révolution citoyenne qui s’appuie sur la souveraineté populaire et les mobilisations populaires. 

2.1.1. Se battre au niveau européen avec toutes les forces progressistes 


Les combats au sein de l’UE, que ce soit par les mobilisations ou au parlement, sont nécessaires. Ils contribuent à la résistance, à informer les peuples de ce qui se fait souvent dans une opacité totale et à indiquer ce qu’il faudrait faire. Les peuples ne sont pas restés sans voix face aux politiques d'austérité et aux diktats de la troïka. Des mouvements puissants se sont développés ces dernières années dans différents pays, ils doivent converger au niveau européen. Les citoyens de Grèce, d’Espagne et du Portugal affrontent courageusement les politiques libérales, alors même que leur gouvernement répond par la répression et la criminalisation des luttes. Cela démontre clairement que l’autoritarisme vient au secours du libéralisme. Ces combats montrent la voie pour unifier les résistances en Europe. Le Front de gauche y est engagé et contribuera à leur renforcement en France et en Europe. Voilà pourquoi il est important d’élire le maximum de député-e-s européens du Front de Gauche capables de relayer les luttes et d'en déclencher, pour alerter sur les dangers et mobiliser sur des solutions. 

Dans tous les pays, les partis de la gauche alternative jouent un rôle majeur dans la résistance à l’Europe des néo-libéraux. Ils progressent dans de nombreux pays. C'est en renforçant nos coopérations avec les forces – sociales et politiques - qui rejettent l'austérité et la construction libérale de l'UE que nous oeuvrerons utilement contre l’Europe de l’austérité. 


2.1.2 Rompre et désobéir : assumer l’affrontement pour ouvrir des brèches 

Dans la situation actuelle, l’élargissement à 28 Etats membres rend quasiment impossible la modification des traités qui requiert l’unanimité des pays membres. Un seul pays pourrait bloquer tout progrès social ou écologique. Un gouvernement de gauche devrait donc assumer un rapport de force diplomatique, économique et politique pour s'opposer aux projets dangereux, ouvrir le débat sur des propositions alternatives et créer les chocs diplomatiques visant une remise à plat de la construction européenne. Nous essayerons d’obtenir une modification des règles actuelles. Si cela s’avère impossible, il faudra, avec tous les pays qui le souhaiteraient, désobéir aux règles européennes. La France est un grand pays, moteur en Europe et 2e puissance économique européenne. Un changement en France peut montrer l'exemple et entraîner d’autres peuples d'Europe. 

2.1.3. Prendre des mesures unilatérales coopératives 

La France doit mettre sa puissance au service des peuples qui résistent. Un gouvernement de gauche prendrait alors un certain nombre de mesures unilatérales en expliquant qu’elles ont vocation à être étendues à l’échelle européenne. Il s’agit de mesures unilatérales coopératives, en ce sens qu’elles ne sont dirigées contre aucun pays mais contre une logique économique et politique et que, plus le nombre de pays les adoptant est important, plus leur efficacité grandit. C’est donc au nom d’une autre conception de l’Europe qu’un gouvernement de gauche devrait mettre en œuvre des mesures qui rompent avec la construction actuelle de l’Europe. Face à cette Europe qui maltraite les peuples, nous proposons de construire une autre Europe.

- 2.2. Rompre avec l'Europe telle qu’elle est pour refonder une autre Europe 


2.2.1. Sortir la dette publique de l’emprise des marchés financiers pour relancer l’emploi et la transition écologique 

La résorption de la dette publique sert aujourd’hui de prétexte à mener des politiques d’austérité drastique. L’objectif clairement affiché est de casser toujours plus l’Etat social. La France n’est pas en état de cessation de paiement : le pays est suffisamment riche pour assumer la dette actuelle. Mais surtout, les traités actuels ont contraint les Etats à contracter cette dette auprès des banques privées et des marchés financiers. Les Etats sont obligés d’emprunter à des banques privées, à des taux qui peuvent aller jusqu’à 10%, les sommes qu'elles ont empruntées à moins de 1% à la Banque centrale européenne (BCE). L’euro est une construction politique et historique qui est aujourd’hui au service des marchés financiers. Il est le produit d’une conception monétariste qui emprunte son modèle à la Bundesbank et dont le gouvernement Merkel est le plus fervent défenseur. Il n’est plus vivable tel qu’aujourd’hui. 

Dans cette situation, certains prônent la sortie de l’euro et la mise en œuvre de politiques de dévaluation compétitive. Ce projet est économiquement hasardeux. Il alourdirait l’encours de la dette publique, renchérirait les importations, ce qui pèserait sur le niveau de vie de la population, et ouvrirait la porte à la spéculation sur la nouvelle monnaie, donnant ainsi une arme puissante aux marchés financiers. 

Economiquement hasardeux, ce projet est politiquement néfaste car une politique de dévaluation compétitive est une politique non coopérative qui cherche à gagner des parts de marchés contre les autres pays. Loin d’induire plus de solidarité entre les peuples, elle entraînera encore plus de concurrence, de dumping social et fiscal, avec le risque d’exacerber les tensions xénophobes et nationaliste. Enfin, cette solution est défensive car elle nous empêche de mener une bataille politique vis-à-vis des autres pays d’Europe. C’est pour ces raisons que le Front de gauche et le Parti de la gauche européenne, qui regroupe les partis de la transformation sociale et écologique en Europe, sont opposés à un tel projet. 


Pour autant, nous ne nous satisfaisons pas de la situation actuelle qui est mortifère pour les peuples d’Europe. L’Euro tel qu’il est aujourd’hui n’est plus supportable pour les peuples. Au niveau européen, nous proposons la tenue d'une conférence sur les dettes publiques qui aboutirait à l'annulation d'une grande part des dettes insoutenables des Etats membres et une révision des échéances et conditions de remboursement, voire d’annulation pure et simple. Si cette solution s’avère impossible, faute d’accord des gouvernements des autres pays, un gouvernement de gauche devrait prendre des mesures unilatérales : la dette publique serait soumise au contrôle des citoyens et du Parlement. Elle ferait l’objet d’un audit citoyen qui pourrait déboucher sur un rééchelonnement, un moratoire ou une annulation. Certains pays l'ont fait. Les actionnaires des banques, les spéculateurs et la finance doivent assumer le prix de la crise dont ils sont responsables. 

Au-delà, il faut un changement radical de politique monétaire. Il faut refonder l’euro pour en faire une monnaie au service des peuples. Il est indispensable que la BCE puisse prêter directement aux Etats et aux collectivités territoriales. Il faut donc, comme cela se fait par exemple aux Etats-Unis, au Japon et au Royaume Uni, que la banque centrale puisse financer les éventuels déficits publics nécessaires pour financer les investissements publics indispensables aux besoins sociaux des peuples de l'Union et à la transition écologique. 

La France peut obtenir ce résultat en menant une bataille politique en Europe pour que les statuts de la BCE soient changés et que soit créé un Fonds européen de développement social, écologique et solidaire. Ce fonds serait contrôlé et administré démocratiquement dans le but de financer à bas taux, voire à taux zéro, des dépenses publiques des Etats membres et des investissements d'entreprises qui développent l'emploi, dans le respect de critères sociaux et écologiques précis, avec la contribution monétaire de la BCE et les recettes de la taxe sur les transactions financières. 


Si cette solution s’avère impossible faute d’accord des autres gouvernements des autres pays, un gouvernement de gauche prendrait aussi des mesures unilatérales en matière monétaire afin de subvertir l’Euro en le mettant au service d’une politique de relance de l’activité tournant le dos aux critères néo-libéraux. Ce pourrait être par exemple au moyen d’un établissement financier public comme la Banque publique d’investissement. Cette dernière emprunterait directement auprès de la Banque centrale (et des banques centrales nationales, comme la Banque de France, qui constituent ensemble l’Euro-système) sans passer par les banques privées. Si la BCE s’y oppose, le gouvernement passerait outre. 

2.2.2 : Pour sortir de l’austérité, refuser la politique budgétaire européenne 

Le TSCG impose que les Etats aient un déficit structurel, construction statistique arbitraire, inférieur à 0,5 % du PIB. Tenir un tel objectif suppose de mener des politiques d’austérité de façon permanente et de couper massivement dans les dépenses publiques, la protection sociale et les services publics étant les premiers visés. Un gouvernement de gauche refusera d’appliquer une telle politique budgétaire et n’acceptera pas que la Commission européenne puisse dicter sa loi et remettre en cause la souveraineté populaire. 

2.2.3. Récuser le dumping social et les libéralisations, en finir avec la précarité 

Nous affirmerons un principe de non-régression sociale et écologique avec l'alignement sur le droit le plus avancé. Aucun pays ne doit se voir imposer des normes européennes inférieures à ses normes nationales. Nous nous battrons pour la promulgation de critères de convergence sociale permettant, par exemple, l’émergence d’un salaire minimum en Europe. Un gouvernement de gauche n’acceptera pas que les salariés d’autres pays de l’Union venant travailler en France ne se voient pas accorder les mêmes droits que les salariés français. Il refusera d’appliquer la directive européenne sur le détachement des travailleurs et obligera les employeurs à appliquer le droit du travail à tous le salariés quelle que soit leur nationalité. 

Face aux directives libérales, nous mettrons un coup d’arrêt à la dérégulation des services publics et à leur ouverture obligatoire aux marchés notamment en matière de transports. 


2.2 4. En finir avec l'Europe de la finance 

Les produits financiers doivent être placés sous une surveillance stricte des pouvoirs publics afin que la finance soit mise au service de la société et non l’inverse. Il faut en finir avec la cotation en continu, les ventes à découvert nues et les marchés de gré à gré. Les mouvements de capitaux entre l’Union européenne et le reste du monde doivent être contrôlés et réellement taxés. Les conglomérats bancaires doivent être brisés et une stricte séparation doit être instaurée entre les banques de dépôt tournées vers le financement de l’économie et les banques d’affaires intervenant sur les marchés. L’activité de ces dernières doit être strictement encadrée afin qu’elles ne puissent pas perturber le bon fonctionnement de l’économie. Depuis 1998, nous agissons pour la mise en place d’une taxe sur les transactions financières. Le projet Barroso de coopération renforcée entre 11 Etats pour créer une telle taxe est totalement insuffisant. Pourtant, P. Moscovici porte-parole des banques, le trouve « excessif ». Le gouvernement Hollande est le meilleur allié des banques. 

Nous proposons, au contraire, la création d'une taxe couvrant toutes les transactions financières, y compris les marchés des changes et taxant plus fortement les produits spéculatifs. Sans décision européenne, nous appliquerons ces mesures en France. 

Enfin, les paradis fiscaux permettent aux grandes fortunes et aux grandes entreprises de piller impunément les budgets publics. Ils brisent l’égalité devant l’impôt et assurent le blanchiment d’activités criminelles de toutes sortes. Ils encouragent la concurrence entre Etats vers le moins disant fiscal au détriment des finances publiques. Nous en avons assez des indignations hypocrites qui ne sont jamais suivies d’effet. Nous bloquerons tout mouvement de capitaux allant vers un paradis fiscal, y compris au sein de l'UE (Luxembourg, etc.). 


2.2.5. Lutter contre le libre-échange destructeur 

Ces mesures de protection face à la finance doivent être accompagnées de décisions similaires sur les échanges de marchandises. Le libre-échange donne tout pouvoir aux firmes transnationales. Il est anti-écologique car il pousse à produire à l'autre bout du monde ce qui peut être produit plus près et à envoyer nos déchets toxiques vers les pays pauvres. Nous ne voulons plus de cette « mondialisation des containers » à la surface de toutes les mers du globe. Il organise un nivellement général par le bas des normes sociales et environnementales. Il organise la compétition entre les salariés. Loin de la logique patronale de la « compétitivité » qui veut exporter à tout prix, nous favorisons la demande interne. La finalité de la production doit être la satisfaction des besoins. Pour cela, nous adapterons les outils aux productions et à leur origine : taxe kilométrique au niveau national et européen, visas sociaux et environnementaux aux frontières de l’UE. 

Ces mesures favoriserons la relocalisation des activités et sont nécessaires au développement de circuit court de production et de consommation. 

Nous prônons une refondation de la Politique agricole commune (PAC) pour développer une agriculture écologique, paysanne, de proximité. Celle-ci devra favoriser le principe de souveraineté alimentaire. Nous défendons la coopération internationale et la solidarité intra-européenne plutôt que la guerre économique de tous contre tous.
 

2.2.6. Refuser le GMT 

Le grand marché transatlantique (GMT) est un projet d’accord de libre échange entre l’Union européenne et les États Unis, au service des grandes firmes transnationales. Loin d’être un sujet technique, le GMT est un sujet déterminant pour l’avenir social, écologique, économique et démocratique de l'Europe. S’il devait être adopté, il destabiliserait nos industries, nos cultures, nos agricultures. Il permettrait l’arrivée en Europe de produits ne répondant pas à nos normes sociales ou environnementales. C’est particulièrement vrai dans le domaine agricole. Bœufs aux hormones, poulets à l'eau de javel et OGM pourraient déferler dans nos assiettes. Le principe du recours à des tribunaux d'arbitrage privés, acté dans le mandat de négociations de la Commission européenne, est inadmissible. Ce serait une remise en cause insupportable de la souveraineté juridique des Etats aux profits du capital financier transnational. Ils permettraient par exemple aux multinationales d'attaquer les Etats ayant adopté des législations contre les OGM et contre l'exploitation des gaz de schistes et autres hydrocarbures non conventionnels. 

Ce projet est inacceptable et la méthode mise en œuvre pour le faire adopter l’est tout autant. Le Peuple n’a jamais été consulté, le Parlement non plus. Pourtant des collectivités ont déjà appelé à l’arrêt des négociations. Ce mouvement devrait s’amplifier. Lors de son voyage aux Etats-Unis, François Hollande a appelé à une accélaration des négociations de ce projet atlantiste. Le mandat de négociation est tenu secret pour soi-disant défendre les intérêts européens. Pourtant les informations divulguées par Edward Snowden sur les écoutes de la NSA, dans la continuité des révélations de Julian Assange, démontrent que l’Union Européenne est massivement espionnée par les Etats-Unis. Les dirigeants de l’Union européenne auraient dû réagir notamment en arrêtant les négociations sur le Grand Marché transatlantique. Ils ne l’ont pas fait tant est grande leur soumission à Big brother. C’est pourquoi nous exigeons du gouvernement français la fin des négociations en cours et que nous réclamons à défaut la tenue d’un référendum sur le GMT. 

Nous dénoncerons les accords de libre échange et notamment les accords dits de partenariats économiques, établis dans ce cadre, avec les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, qui détruisent les économies de ces pays, au profit des multinationales. Nous leur substituerons des accords basés sur la solidarité et la coopération. 


2.2.7. Rompre avec le productivisme : instaurer la planification écologique européenne 

Les modèles économiques actuels sur l’environnement ont des conséquences non seulement sur le climat, mais également sur le pillage des ressources naturelles, la multiplication des déchets toxiques que nous ne parvenons pas à retraiter et que nous déversons souvent dans les pays en voie de développement au mépris de la santé de leurs populations, sur l’appauvrissement très rapide de la biodiversité, sur la santé de tous via l’utilisation incontrôlée de substances toxiques diverses comme les pesticides. Face à la crise écologique, l’existence d’un intérêt général humain radicalement anticapitaliste n’a jamais été aussi évidente. La première nécessité de l’Humanité est la préservation de l’écosystème que nous avons en commun ! Cette exigence incontournable unit l’humanité que veulent diviser les partisans du choc des civilisations. 

Elle implique la mise en œuvre d’une planification écologique et le retour des biens communs de l’humanité et des services d’intérêt général dans le giron public. Elle impose l’application d’une « règle verte » pour solder la dette écologique. Nouvel outil de pilotage des politiques publiques, celle-ci permettra de repousser la date à laquelle nous aurons consommé l'ensemble des ressources que la Terre peut renouveler chaque année. Cela implique également la mobilisation de budgets au niveau des pays européens pour accélérer la transition énergétique. Cela passe notamment par le développement accéléré des énergies renouvelables pour diminuer drastiquement les énergies productrices de gaz à effet de serre et un débat public national immédiat sur la politique énergétique en France et la place du nucléaire. Il se déroulera sous contrôle citoyen de l’information jusqu’à la prise de décision et se terminera par un référendum. 

L'Europe doit se mobiliser dès maintenant pour la lutte contre le réchauffement climatique et obtenir, à Paris, en 2015, un accord juridiquement contraignant et différencié de réduction des émissions des gaz à effets de serre, concernant tous les grands pays émetteurs, qui limite le réchauffement au plus à 2°C, ainsi que la création des fonds financiers incontournables dédiés à l’accompagnement des pays du Sud, des pays les moins développés et des pays les plus fragilisés dans leur projet de développement. 

Ces mesures impliquent de rompre et désobéir à l’OMC, au FMI, en sus des directives ou traités européens, d’imposer de nouvelles orientations pour lutter contre la surconsommation matérielle (obsolescence programmée, emprise publicitaire, etc.), et de favoriser l’extension des services publics, et leur accès gratuit. 


2.2.8. Rompre avec une Europe dépendante des intérêts géostratégiques américains : 

L’OTAN est un outil au service des Etats-Unis pour défendre leurs intérêts stratégiques et leur vision du monde. Trop souvent, l’OTAN sert de prétexte pour contourner les décisions de l’ONU et s’affranchir du droit international. L'article 42 du traité de Lisbonne prévoit que les politiques des Etats de l’Union européenne doivent être compatibles avec les orientations de l’OTAN. Nous les voulons, au contraire, compatibles avec le droit international et militons pour la dissolution de l’OTAN. Sans attendre, nous prônons la sortie de la France de l'OTAN. Nous refusons le projet de bouclier anti-missile de l'OTAN en Europe ainsi que l'installation de technologies états-uniennes dans les armes françaises.         

Nous mettrons en échec les accords qui livrent les données personnelles des citoyens européens au gouvernement des Etats-Unis sous couvert de lutte contre le terrorisme : l’accord de données sur les passagers aériens européens qui se rendent aux USA ou les survolent ainsi que l’accord SWIFT qui donne accès aux données bancaires des citoyens européens. 

Nous dénonçons la logique des G8 et G20. Nous refusons la toute puissance du dollar comme monnaie mondiale de réserve. 


2.2.9 - Rompre avec l'Europe forteresse et la politique agressive de l'UE vis à vis des pays du sud

Nous refusons le sort fait aux Rroms, érigés en boucs émissaires. Nous refusons cette Europe forteresse, qui criminalise les migrants avec FRONTEX, qui conduit à l’accumulation des naufragés et des cadavres à nos frontières. Nous supprimerons les zones de rétention administrative qui sont des zones de non droit. Nous renégocierons les accords de Schengen au profit d’une action résolue en faveur de politiques nouvelles de migrations internationales et de codéveloppement, en particulier avec les pays du pourtour méditérrannéen. Nous mobiliserons au niveau européen pour l’abrogation de la « directive de la honte » de 2008 qui banalise et généralise une politique d’internement et d’expulsion des migrants en Europe et refuserons de les appliquer en France. 

Engager ces ruptures est une condition indispensable pour pouvoir refonder le projet européen sur de nouvelles bases libérées des traités européens actuels. 


Partie 3 : Refonder l'Europe 

Notre critique de l'UE et les ruptures que nous voulons engager avec ses fondements, ses traités, ses politiques, ne nous condamnent pas à un repli nationaliste. Paradoxalement, nous sommes aujourd'hui les seuls porteurs d’une idée européenne à laquelle les peuples pourraient adhérer car porteuse de progrès humain, social et écologique. Travestie par les forces qui ont construit l'UE actuelle pour nous, l'idée européenne est celle d'une construction démocratique, sociale, écologique, répondant à des formes d’organisation dont les peuples devront convenir ensemble, et qui œuvre pour la paix au plan mondial. C'est pourquoi nous proposons de la refonder. 


- Une Europe démocratique qui respecte les souverainetés populaires 

Pour nous, les politiques de coopération entre les Etats comme les politiques intégrées doivent faire l'objet de débats publics, être librement consenties, contrôlées et soumises à la souveraineté populaire. Nous voulons que le peuple français soit consulté par referendum sur les grandes orientations européennes. Nous voulons changer l'équilibre des pouvoirs en renforçant les assemblées élues. Les parlements nationaux doivent recouvrir leur compétence budgétaire et être associés aux processus d'élaboration des lois et des règles européennes. 

Le Parlement européen sera plus représentatif des citoyens, c'est à dire issu d'une élection à la proportionnelle sur des listes nationales. Ses pouvoirs doivent être renforcés, notamment pour ce qui est de l'initiative législative. Une instance antidémocratique telle que l’actuelle commission européenne ne pourra exister dans cette Europe.. Nous voulons développer des outils d'intervention des peuples dans les décisions européennes à tous les stades : élaboration des politiques européennes, suivi et évaluation de ces dernières. La pseudo procédure d'initiative citoyenne européenne deviendra un véritable droit de pétition, sans validation préalable d’une quelconque instance. Il faut ouvrir des espaces de dialogue pour une réelle prise en compte des revendications des syndicats de travailleurs et des ONG. Le lobbying sera strictement encadré voire interdit. 


- Une Europe du développement humain soutenable 

Face au chômage et à la précarité, la priorité absolue doit être d'offrir aux européens un modèle de développement qui leur garantisse du travail, des revenus décents, une protection sociale, tout en protégeant notre écosystème. Dans l'immédiat, nous proposons de lancer un grand plan européen d'investissement pour reconstruire les économies des pays et enclencher la transition écologique. Faire face aux défis sociaux et environnementaux doit conduire à relocaliser les activités, transformer les modes de production, favoriser les circuits courts de production et de consommation. 

Nous voulons impulser un autre type de production alliant développement humain, social et écologique par une réappropriation publique et démocratique des secteurs stratégiques, des coopérations industrielles et de recherche au niveau européen ainsi que l'instauration de visas écologiques et sociaux sur les importations. Nous proposons d'interdire les licenciements boursiers, créer des emplois qualifiés, sécurisés, bien rémunérés et donner des pouvoirs d'intervention aux salariés sur les choix des entreprises. 

La préservation de l’écosystème sera une priorité de l'Europe refondée. Elle implique la mise en œuvre d’une planification écologique, le retour des biens communs de l’humanité dans le giron public, sous contrôle citoyen, et la généralisation d’une « règle verte » pour solder la dette écologique. Il faut investir dans les énergies renouvelables et propres, les économies d'énergie, le développement des transports ferroviaires et de la voie d'eau. 


Pour protéger les citoyens, nous pensons qu'il est nécessaire de définir un cadre européen au droit du travail et à la protection sociale. La logique dominante de « baisse du coût du travail » conduit aux plans de licenciements, à la précarisation du travail, à la baisse du niveau de protection sociale, à la pression des logiques managériales et individualistes dans les entreprises. Nous voulons y opposer un bouclier social garantissant sécurisation des emplois pour éradiquer la précarité, un droit à la formation pour tous. Nous proposons d'harmoniser progressivement les droits sociaux des salarié-es européen-es par le haut. Des salaires minimums en Europe doivent permettre une rémunération décente. 

Nous voulons mettre en place des critères pour la convergence vers le haut des normes sociales, écologiques et démocratiques, étendant à tous les pays européens les droits des salariés sur ceux des pays où ils sont les plus avancés. Nous voulons tendre vers la réduction du temps de travail, l'égalité salariale femmes/hommes, le retour partout au droit à la retraite à 60 ans et lutter contre toutes les formes de discrimination au travail. 

Nous voulons un modèle qui valorise les biens communs au lieu de les privatiser. Les coupes budgétaires des politiques d'austérité, les libéralisations et les privatisations réduisent la capacité des pays européens à répondre aux besoins sociaux, notamment des personnes les plus fragiles. Les services publics, avec de nouvelles créations à l'échelle continentale, deviendront un pilier de la construction européenne nouvelle, pour l'accès de tous aux droits universels à l'éducation, à la santé, au logement, à l’eau, à l'énergie. Un essor des services publics serait créateur d'emplois utiles au peuple, œuvrant à la reconstruction du lien social, capables de re-dynamiser les territoires ruraux et les quartiers populaires, aujourd'hui abandonnés par la République. 


La politique agricole commune doit elle aussi être refondée sur la base de la sécurité et de la souveraineté alimentaire, d'une agriculture paysanne non soumise aux logiques productivistes qui garantisse aux agriculteurs des prix rémunérateurs et aux citoyens une nourriture de qualité, saine et variée, accessible à tous et au juste prix. 

- Une Europe libérée de l'emprise de la finance 

L'Union économique et monétaire ne doit pas servir la spéculation mais à la création d'emplois, les services publics, les produits utiles et la transition écologique pour un partage juste des richesse. Pour répondre à ces objectifs, une Banque centrale européenne doit être placée sous le contrôle démocratique des peuples. 

Nous proposons de rompre avec avec les politiques injustes d’augmentation de la TVA, de taxer plutôt le capital avec une taxe sur les transactions financières et lutter contre l'évasion fiscale (transparence bancaire, renforcement des services d'enquête coopération européenne). Pour en finir avec le dumping fiscal, nous proposons d'harmoniser la fiscalité des entreprises au niveau européen en modulant les taxes sur les sociétés pour inciter les entreprises qui créent de l'emploi, investissent dans la formation et augmentent les salaires ; et pénaliser celles qui délocalisent, spéculent, polluent. Nous ferons la promotion en France et en Europe d'une fiscalité réellement progressive. La priorité doit être donnée à la réduction des inégalités sociales et territoriales en Europe, au développement de programmes de solidarité et de lutte contre l'exclusion. 


- Une Europe des droits et libertés 

L'Europe doit être un espace qui garantit l'égalité entre les femmes et les hommes à tous les points de vue, et qui protège le droit fondamental des femmes à disposer de leur corps. Le droit européen doit – face à la menace qui plane dans de nombreux pays – garantir l'accès de toutes à l'IVG. Nous sommes pour l'instauration de la « clause de l'Européenne la plus favorisée » afin que chaque femme puisse bénéficier des lois les plus avancées dans les pays de l'Union. L’Europe doit être laïque et garantir la liberté de conscience. C'est une condition pour garantir l'égalité des citoyennes et des citoyens quelles que soient leurs convictions philosophiques et religieuses. Le libre exercice des cultes sera garanti dans le cadre des lois existantes. Nous nous prononçons pour une stricte séparation entre les Eglises et les institutions européennes. Nous nous opposerons au statut particulier des Eglises dans le cadre des consultations européennes et à tout financement public d’activité religieuse. 

- Une Europe de la paix au service de l'émancipation humaine 

L'Europe doit être un acteur sur la scène internationale. Face à la puissance du capital globalisé, notamment aux transnationales et aux marchés financiers, il faut un espace politique et économique qui puisse faire contrepoids et qui renonce aux ingérences impérialistes et néocolonialistes. Si aujourd'hui elle n'a rien d'autre à offrir que des accords de libre échange, l'Europe refondée peut être un très puissant outil de coopération entre les peuples du monde. 

La paix et la sécurité collective doivent être un fondement d'une Europe refondée. Cela implique une rupture avec les politiques atlantistes, la sortie de l'OTAN, l'indépendance vis à vis des USA. L'Europe doit être active sur le terrain du désarmement multilatéral. 

Une politique extérieure européenne doit se fonder sur le droit international pour contribuer à la résolution des conflits par le multilatéralisme et la recherche de solutions politiques et non militaires. Au Proche Orient, elle doit engager tous les outils à sa disposition pour faire respecter le droit imprescriptible du peuple palestinien à un Etat souverain et démocratique, dans les frontières de 1967. 

L'Europe refondée sera à l’opposé de l’« Europe forteresse» actuelle, qui repose sur le dispositif Frontex, la stigmatisation et la mise en danger des étrangers non communautaires. Elle devra veiller au respect des droits des migrants, à commencer par le droit d'asile, le droit à la scolarisation, le droit au travail. Une politique de solidarité et de coopération doit être mise en place avec les différentes régions du monde. Avec l'Amérique Latine, l'Afrique, l'Asie, le Proche Orient, l'Europe de l'Est des nouvelles relations doivent se nouer sur un pied d'égalité et non dans le cadre des accords de libre échange. L'Europe soutiendra les révolutions citoyennes qui ont mis à bas des régimes autoritaires.

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 13:49
Le Front de Gauche entre en campagne pour Rompre, et refonder l’Europe

Source : le Parti de Gauche...

Le Front de Gauche entre en campagne pour les élections européennes. Il a adopté son programme « Rompre, et refonder l’Europe ».

Il a conclu un accord sur les premières places de chaque liste. Les têtes de liste se retrouveront le 11 avril au soir dans une rencontre avec Alexis Tsipras, notre candidat à la présidence de la commission européenne.

Le lendemain, 12 avril le Front de Gauche appelle à participer massivement à la grande marche unitaire : Maintenant ça suffit ! Contre l’austérité, pour le partage des richesses et pour l’égalité.


Les deux premières places de chacune des listes ont été réparties ainsi :
Sud Est
1 une candidate présentée par PCF
2 un candidat présenté par le PG

Île-de-France
1 un candidat présenté par le PCF
2 une candidate présentée par le PG

Nord Ouest
1 un candidat présenté par le PC
2 une candidate présentée par la GU

Ouest
1 une candidate présentée par Ensemble
2 un candidat présenté par le PCF

Est
1 un candidat présenté par le PG
2 une candidate présentée par le PCF

Sud Ouest
1 un candidat présenté par le PG
2 une candidate présentée par le PCF

Centre
1 une candidate présentée par le PG
2 un candidat présenté par le PCF

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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 11:30
L’histoire (glaçante) de l’extrême droite française

 Le parti de Marine Le Pen pourrait devenir le premier parti de France aux élections européennes. Face à cette perspective glaçante, il est plus que jamais nécessaire de rappeler l’histoire nauséabonde de l’extrême droite française.

C’est ce qu’a fait pendant six mois l’historien Stéphane Mazurier dans Siné Mensuel.

 

Source : Stéphane Mazurier raconte...  publié le 18 mars 2014 | article modifié le 27/12/2020

 

Première partie (sur 6) : 1789 – 1814

Au temps de la cocarde noire

 

- Cette histoire pleine de bruit et de fureur a commencé avec la Révolution de 1789, sur les bancs de l’Assemblée constituante, en même temps qu’est né le clivage gauche-droite.

À gauche du président de l’Assemblée s’étaient rassemblés les députés favorables à une sérieuse limitation des pouvoirs du roi, tandis qu’à droite siégeaient ceux qui souhaitaient que son autorité soit maintenue. Quelque deux cents individus se sont placés le plus à droite de la chambre : ils exigeaient que le roi redevienne le monarque absolu qu’il était naguère. Ceux-là vomissaient les profondes avancées sociales et politiques qui venaient d’être décidées : l’abolition des privilèges et des droits féodaux lors de la nuit du 4 août, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen trois semaines plus tard… pour lire la suite...

 

ou, le document intégral à télécharger ci-dessous...

 

- Annie Lacroix-Riz : le fascisme français est venu de la droite

Le champ intellectuel français se parsème de livres fascistes et collaborationnistes, certain sont publiés, d’autres stoppés par des protestations.

 

Ces livres posent les question de savoir si ils sont sain à la disposition de tout le monde, même accompagné de critique ou est-ce alors une fascination pour une prose criminelle ?

 

Pour en parler Aude Lancelin reçoit aujourd’hui dans l’Entretien Libre Annie Lacroix-Riz, historienne et militante politique, spécialiste des relations internationales dans la première moitié du XXe siècle.

 

Elle a notamment écrit sur l’histoire politique, économique et sociale de la Troisième République et de Vichy, sur la collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale, sur les relations entre le Vatican et l’Allemagne nazie ainsi que la stratégie des élites politiques et économiques françaises avant et après le conflit mondial.
 

L’histoire (glaçante) de l’extrême droite française
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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 09:27
APPEL NATIONAL pour des assises du FRONT de GAUCHE

L’Appel

 

Appel national pour des Assises du Front de Gauche

Les désaccords stratégiques qui ont divisé le Front de Gauche lors de ces élections municipales ont pesé très lourd dans la difficulté à rendre lisible, pour le plus grand nombre, le message que nous portons.

 

Pourtant, le Front de Gauche, autonome et conquérant, avec 11,7% retrouve la part d’électeurs et d’électrices qui a voté en faveur de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2012.

 

Dès lors, il est absolument éclatant qu’un Front de Gauche uni dans une stratégie nationale de conquête, débarrassé du brouillage entretenu par ceux qui ont fait le choix de s’allier dès le premier tour aux candidats qui soutiennent ce gouvernement, notamment dans les grandes villes, aurait permis un score national bien plus conséquent.

 

Ainsi le Front de Gauche aurait pu devenir, à l’issue de ce scrutin, le pôle de rassemblement de toute la gauche de rupture, et ce d’autant plus que lorsque l’alliance avec les écologistes s’est nouée autour de véritables contenus, 15% d’électeurs et d’électrices ont répondu présents.

 

L’heure n’est pas aux règlements de comptes, mais bien au sursaut. Notre ligne d’horizon est validée par les faits : le Front de Gauche est la stratégie pour conquérir le pouvoir.

 

L’exemple de Syriza indique bien que seul un Front de Gauche autonome, nourri de la dynamique citoyenne, définitivement détaché des stratégies à géométrie variable, pourra s’ancrer durablement et aller à la rencontre des abstentionnistes.

 

Nous militant-es -ou non- des partis membres du Front de Gauche, appelons immédiatement à l’organisation nationale d’Assises du Front de Gauche. Il nous faut ouvrir en grand nos portes et nos fenêtres, adopter une feuille de route pour les trois années à venir et préparer la relève de toute la gauche sociale, écologiste et républicaine.

 

Le succès prévisible de la Marche du 12 avril doit servir de point d’appui à la mobilisation pour la tenue rapide des Assises du Front de Gauche.

--------------------

- Pour se connecter au site original : ICI

- Pour signer l'appel : ICI

- Pour voir les signataires de l'appel : ICI

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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 19:03
Adresse du Parti de Gauche au conseil fédéral d’EELV

Source : le Secrétariat National du Parti de Gauche

- La décision de votre exécutif de sortir du gouvernement est pour nous un acte de première importance.

 

En effet, les élections municipales des 23 et 30 mars 2014 ont été marquées par une sanction d’ampleur contre les listes gouvernementales conduites par le PS et la perte de nombreuses mairies à gauche, avec ses conséquences sur les pertes des conseils d’intercommunalités et celle prévisible à venir du Sénat. Ces élections municipales ont confirmé les enseignements de ces derniers mois. En mettant ses pas dans la politique d’austérité de Nicolas Sarkozy, François Hollande a profondément désorienté le « peuple de gauche ».

 

En reculant face aux manifestations de la réaction tant sur l’écotaxe que la loi famille ou le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales, il a renforcé la droite. Le gouvernement sortant s’est aussi entêté sur le projet d’aéroport de Notre-­Dame-­des‐Landes et a montré des signes de tergiversations tant sur la sortie du nucléaire (par exemple avec le report de la fermeture de Fessenheim) que sur le refus des gaz et huiles de schiste. Battu dans les urnes par la droite et alors que l’extrême‐droite progresse, , il a pour seule réponse de nommer Manuel Valls à Matignon. Or on ne peut ignorer le profil de Manuel Valls : social libéral assumé depuis des années en matière économique et sociale, il se double d’une pratique autoritaire et sécuritaire du pouvoir. Nous n’oublierons pas ses propos et ses mesures sur l’immigration et les Roms, là aussi dans le droit fil de son prédécesseur au Ministère de l’intérieur, M. Guéant. Nous n’avions pas voté pour la politique conduite par M. Ayrault, nous avons encore moins voté pour celle, sans aucun doute pire, que nous prépare M. Valls à Matignon sur décision de François Hollande.

 

Comme nous, vous avez présenté un projet autonome à l’élection présidentielle. Comme nous, vous avez appelé à battre Nicolas Sarkozy et nous faisons dès lors partie des ayant droits de la victoire de François Hollande. Puis nous avons fait un choix différent : vous à l’intérieur du gouvernement et de la majorité présidentielle, dans l’espoir d’y peser, nous à l’extérieur dans la volonté de construire une alternative. Aujourd’hui nous convergeons dans l’idée qu’il n’est pas possible de peser à l’intérieur de ce gouvernement. La question qui est posée à nos deux formations politiques est donc la même : comment être utiles ? Comment peser sur le cours des événements ? Comment construire les rapports de forces, les alliances, qui permettront à nos idées d’accéder pour de bon au pouvoir ? Nous n’avons pas l’intention de rester spectateurs, surtout que nous savons vous et nous que la catastrophe écologique qui s’avance appelle un changement radical de nos modes de production, de consommation et d’échange.

 

Chacun de notre côté nous nous sommes opposés à la politique de l’offre avancée par le président Hollande. Cette politique a un double défaut. En premier lieu elle est productiviste et consumériste puisqu’elle ne part pas des besoins de la population mais de ce que l’on veut lui faire acheter quelle qu’en soit l’utilité et le coût environnemental. Ensuite, alors que nous savons que la question centrale est l’accaparement toujours plus grand des richesses du pays par un capital improductif, au lieu de lutter contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, elle fait reposer la responsabilité de la crise sur le travail. C’est une inversion fondamentale des valeurs de gauche. Enfin au nom de cette politique, en baissant les cotisations sociales et en imposant une purge aux dépenses publiques, le gouvernement détruit progressivement la protection sociale et les mécanismes de solidarité sur lesquelles reposaient la République depuis la Libération et le programme du CNR (Conseil national de la Résistance) et réduit les investissements publics nécessaires à la reconversion écologique du pays. Ce faisant, c’est l’intérêt général et ce qui reste du « bien vivre » solidaire qu’il saccage.

 

C’est ce constat et cette critique commune de la politique menée par François Hollande, qui nous a amenés à conduire près de 100 listes ensemble aux municipales. Elles ont fait la preuve de leur efficacité avec une moyenne de 15,80 % sur le plan national. Surtout, en « prenant » la mairie de Grenoble grâce, pour reprendre l’expression d’Eric Piolle, à une « vague verte, rouge et citoyenne », nous venons de démontrer qu’unis nous pouvons concrètement être majoritaires à gauche, éviter l’arrivée de la droite pour le cas de Grenoble, et proposer une autre politique à nos concitoyens. Aujourd’hui nous vous le disons clairement : voilà l’exemple que nous vous proposons de suivre pour l’année à venir. C’est aussi ce que nous proposerons à l’ensemble de nos partenaires du Front de Gauche car il s’agit pour nous d’additionner les forces de gauche qui refusent l’austérité et le productivisme et non de les soustraire. Il s’agit d’une proposition d’autant plus sérieuse qu’elle seule peut nous permettre d’éviter le retour de la droite au pouvoir voire le danger de l’extrême droite. Car de recul en recul, c’est à cela que conduit la politique de FrançoisHollande.

 

Votre départ du gouvernement rend donc possible un autre scénario. Nous souhaitons construire une convergence entre EELV et le Front de Gauche. Sur ce socle, nul doute que nous pourrons élargir rapidement à d’autres forces ou composantes, notamment aux socialistes critiques. C’est nécessaire, c’est crédible et c’est utile. D’autant plus qu’une telle démarche ne reposerait pas seulement sur notre positionnement vis à vis du gouvernement mais sur des points essentiels que nous pensons partager : le partage des richesses, la relance de l’activité (et non de la croissance du PIB) par l’écologie, et la 6 ème République pour sortir du présidentialisme monarchique. Entre l’écologie politique que vous défendez et l’écosocialisme sur lequel nous proposons de refonder programmatiquement la gauche, nous avons matière à avancer plus encore ensemble. Nous ajoutons pour notre part la désobéissance à l’actuelle Union Européenne pour refonder une autre Europe. Nous connaissons nos importantes différences sur cette dernière question, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en discuter ensemble et d’envisager un rapprochement entre le FDG et EELV, notamment à partir de notre refus commun du GMT (Grand Marché Transatlantique). Sur d’autres questions, il est possible que nous nous rejoignions immédiatement.

 

Vous avez à plusieurs reprises exprimé votre désaccord avec le pacte de responsabilité, or le remaniement a pour objectif de l’appliquer grâce à « un gouvernement de combat ». Demain vous vous prononcerez peut-­‐être en cohérence contre la confiance à un gouvernement qui a pour objectif central l’accentuation de la baisse des dépenses publiques et la poursuite des aides indifférenciées aux entreprises sans critères sociaux ni environnementaux et sans contreparties. La majorité des confédérations syndicales sont d’ailleurs en désaccord.

 

Le 12 avril nous serons dans la rue à Paris pour dire « Maintenant ça suffit ! Contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ».Nous vous invitons à y participer, ajoutant ainsi vos mots d’ordre et vos couleurs à l’appel unitaire de 200 personnalités dont de nombreux responsables syndicaux, associatifs, politiques… (Marche 12 avril.org). Un collectif du « ras-le-bol antiproductiviste » appelle déjà à rejoindre la marche du 12 avril.

 

Les élections départementales et régionales de 2015 représentent une formidable occasion d’avancer conjointement. Le scrutin à la proportionnelle, dont comme vous nous réclamons la généralisation et qui est en vigueur aux régionales, nous en donne notamment l’occasion. Nous sommes dès lors prêts à proposer à nos partenaires du Front de Gauche d’entrer en discussion sur ce qui pourrait constituer un programme commun pour les Régionales de 2015. Les rapprochements fréquents entre nos groupes et nos militants dans les régions contre les grands projets inutiles imposés quant à l’aménagement du territoire, sur la planification écologique, les transports, le refus de partenariats publics/privés, les relocalisations et circuits courts de l’industrie ou de l’agriculture paysanne au sein des AMAP, ou sur le refus du Grand Marché Transatlantique (GMT) en démontrent la possibilité. Comme à Grenoble, nous serions alors en capacité de placer nos listes en tête de la gauche et de diriger des régions..

 

Cela fait beaucoup de choses que nous pourrions faire ensemble ! Pour en discuter concrètement, nous vous proposons une rencontre rapide entre nos deux organisations. Si nous faisons preuve d’audace et de volontarisme, nous sommes certains que nous pouvons ouvrir ensemble une autre voie pour la gauche et le pays, une voie écologique et sociale.

Paris le 03 avril 2014

Hollande.

Votre départ du gouvernement rend donc possible un autre scénario. Nous souhaitons construire une convergence entre EELV et le Front de Gauche. Sur ce socle, nul doute que nous pourrons élargir rapidement à d’autres forces ou composantes, notamment aux socialistes critiques. C’est nécessaire, c’est crédible et c’est utile. D’autant plus qu’une telle démarche ne reposerait pas seulement sur notre positionnement vis à vis du gouvernement mais sur des points essentiels que nous pensons partager : le partage des richesses, la relance de l’activité (et non de la croissance du PIB) par l’écologie, et la 6 ème République pour sortir du présidentialisme monarchique. Entre l’écologie politique que vous défendez et l’écosocialisme sur lequel nous proposons de refonder programmatiquement la gauche, nous avons matière à avancer plus encore ensemble. Nous ajoutons pour notre part la désobéissance à l’actuelle Union Européenne pour refonder une autre Europe. Nous connaissons nos importantes différences sur cette dernière question, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en discuter ensemble et d’envisager un rapprochement entre le FDG et EELV, notamment à partir de notre refus commun du GMT. Sur d’autres questions, il est possible que nous nous rejoignions immédiatement.

Vous avez à plusieurs reprises exprimé votre désaccord avec le pacte de responsabilité, or le remaniement a pour objectif de l’appliquer grâce à « un gouvernement de combat ». Demain vous vous prononcerez peut-­‐être en cohérence contre la confiance à un gouvernement qui a pour objectif central l’accentuation de la baisse des dépenses publiques et la poursuite des aides indifférenciées aux entreprises sans critères sociaux ni environnementaux et sans contreparties. La majorité des confédérations syndicales sont d’ailleurs en désaccord.

Le 12 avril nous serons dans la rue à Paris pour dire « Maintenant ça suffit ! Contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ».Nous vous invitons à y participer, ajoutant ainsi vos mots d’ordre et vos couleurs à l’appel unitaire de 200 personnalités dont de nombreux responsables syndicaux, associatifs, politiques… (marche12avril.org). Un collectif du « ras‐le‐bol antiproductiviste » appelle déjà à rejoindre la marche du 12 avril.

Les élections départementales et régionales de 2015 représentent une formidable occasion d’avancer conjointement. Le scrutin à la proportionnelle, dont comme vous nous réclamons la généralisation et qui est en vigueur aux régionales, nous en donne notamment l’occasion. Nous sommes dès lors prêts à proposer à nos partenaires du Front de Gauche d’entrer en discussion sur ce qui pourrait constituer un programme commun pour les Régionales de 2015. Les rapprochements fréquents entre nos groupes et nos militants dans les régions contre les grands projets inutiles imposés quant à l’aménagement du territoire, sur la planification écologique, les transports, le refus de partenariats publics/privés, les relocalisations et circuits courts de l’industrie ou de l’agriculture paysanne au sein des AMAP, ou sur le refus du Grand Marché Transatlantique (GMT) en démontrent la possibilité. Comme à Grenoble, nous serions alors en capacité de placer nos listes en tête de la gauche et de diriger des régions..

Cela fait beaucoup de choses que nous pourrions faire ensemble ! Pour en discuter concrètement, nous vous proposons une rencontre rapide entre nos deux organisations. Si nous faisons preuve d’audace et de volontarisme, nous sommes certains que nous pouvons ouvrir ensemble une autre voie pour la gauche et le pays, une voie écologique et sociale.

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Hollande.

Votre départ du gouvernement rend donc possible un autre scénario. Nous souhaitons construire une convergence entre EELV et le Front de Gauche. Sur ce socle, nul doute que nous pourrons élargir rapidement à d’autres forces ou composantes, notamment aux socialistes critiques. C’est nécessaire, c’est crédible et c’est utile. D’autant plus qu’une telle démarche ne reposerait pas seulement sur notre positionnement vis à vis du gouvernement mais sur des points essentiels que nous pensons partager : le partage des richesses, la relance de l’activité (et non de la croissance du PIB) par l’écologie, et la 6 ème République pour sortir du présidentialisme monarchique. Entre l’écologie politique que vous défendez et l’écosocialisme sur lequel nous proposons de refonder programmatiquement la gauche, nous avons matière à avancer plus encore ensemble. Nous ajoutons pour notre part la désobéissance à l’actuelle Union Européenne pour refonder une autre Europe. Nous connaissons nos importantes différences sur cette dernière question, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en discuter ensemble et d’envisager un rapprochement entre le FDG et EELV, notamment à partir de notre refus commun du GMT. Sur d’autres questions, il est possible que nous nous rejoignions immédiatement.

Vous avez à plusieurs reprises exprimé votre désaccord avec le pacte de responsabilité, or le remaniement a pour objectif de l’appliquer grâce à « un gouvernement de combat ». Demain vous vous prononcerez peut-­‐être en cohérence contre la confiance à un gouvernement qui a pour objectif central l’accentuation de la baisse des dépenses publiques et la poursuite des aides indifférenciées aux entreprises sans critères sociaux ni environnementaux et sans contreparties. La majorité des confédérations syndicales sont d’ailleurs en désaccord.

Le 12 avril nous serons dans la rue à Paris pour dire « Maintenant ça suffit ! Contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ».Nous vous invitons à y participer, ajoutant ainsi vos mots d’ordre et vos couleurs à l’appel unitaire de 200 personnalités dont de nombreux responsables syndicaux, associatifs, politiques… (marche12avril.org). Un collectif du « ras‐le‐bol antiproductiviste » appelle déjà à rejoindre la marche du 12 avril.

Les élections départementales et régionales de 2015 représentent une formidable occasion d’avancer conjointement. Le scrutin à la proportionnelle, dont comme vous nous réclamons la généralisation et qui est en vigueur aux régionales, nous en donne notamment l’occasion. Nous sommes dès lors prêts à proposer à nos partenaires du Front de Gauche d’entrer en discussion sur ce qui pourrait constituer un programme commun pour les Régionales de 2015. Les rapprochements fréquents entre nos groupes et nos militants dans les régions contre les grands projets inutiles imposés quant à l’aménagement du territoire, sur la planification écologique, les transports, le refus de partenariats publics/privés, les relocalisations et circuits courts de l’industrie ou de l’agriculture paysanne au sein des AMAP, ou sur le refus du Grand Marché Transatlantique (GMT) en démontrent la possibilité. Comme à Grenoble, nous serions alors en capacité de placer nos listes en tête de la gauche et de diriger des régions..

Cela fait beaucoup de choses que nous pourrions faire ensemble ! Pour en discuter concrètement, nous vous proposons une rencontre rapide entre nos deux organisations. Si nous faisons preuve d’audace et de volontarisme, nous sommes certains que nous pouvons ouvrir ensemble une autre voie pour la gauche et le pays, une voie écologique et sociale.

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 10:05
Le PS n'est pas de gauche !

Le PS échoue parce qu’il mène la politique des capitalistes - la même que l’UMP. Pour échapper à la logique autoritaire que suit l’oligarchie, il faut construire la gauche autonome, écologiste, unissant des traditions politiques différentes mais convergeant dans leur analyse du moment historique.

 

Sources :  Reporterre par Hervé Kempf 

"Vague bleue", "déroute du PS", "débâcle de la gauche"… les élections municipales conclues le 30 mars ont marqué une défaite remarquable du Parti socialiste, qui perd la gestion de dizaines de villes. Le vote marque un désaveu évident de la politique menée depuis deux ans par MM. Hollande et Ayrault et par leur majorité.

 

Mais est-ce bien une défaite de la gauche, comme le proclament à l’envi les commentateurs politiques des médias dominants ? La défaite du PS est-elle la défaite de la gauche ? Cela ne serait vrai que si le PS était à gauche. Mais le PS n’est pas à gauche.

 

Entendons-nous : il proclame en permanence qu’il est de gauche, il ancre son histoire dans la gauche, et, incontestablement, ses électeurs se pensent eux-même à gauche. C’est-à-dire inspirés par l’idée fondamentale que la paix sociale ne peut exister que dans la justice, et que cette justice passe essentiellement par la recherche de l’égalité entre les citoyens, par la maîtrise des rapports d’inégalité afin que que la force des uns ne surpasse pas trop celle des autres.

 

Et pour qu’un parti puisse être dit de gauche, il faut qu’il mène une politique de gauche. Et dans un contexte historique caractérisé par un niveau d’inégalité historique, par la domination des banques et des marchés financiers sur la politique économique, par l’échec du croissancisme à résoudre les problèmes écologiques et à endiguer la pauvreté croissante, une politique de gauche serait de s’attaquer résolument - dans une perspective européenne - aux revenus des plus riches et des paradis fiscaux, aux pouvoirs financiers, au productivisme.

 

Le PS, M. Hollande, ont-ils mené cette politique ? Non. Ils ont suivi la même politique que l’UMP, que M. Sarkozy. Agitant le chiffon rouge du mariage pour tous - un moyen astucieux de détourner l’attention pendant qu’on s’asujettisait aux desiderata des marchés -, injectant une pincée de mesurettes sociales, ils ont continué sur la lancée du néo-libéralisme en vigueur dans tous les pays européens, alors même que le désastre provoqué par les marchés financiers en 2008 aurait dû conduire à un radical changement de cap.

 

Les électeurs n’ont donc pas boudé "la gauche" : ils ont boudé une politique mensongère, et même perverse. Car après tout, avec l’UMP, on sait où l’on est : dans le camp des dominants, du capitalisme sans remords. Avec le PS, on se croit à gauche, et il est plus difficile de combattre des dirigeants que l’on croit ses alliés. Ce mensonge est en train de prendre fin : nombre d’électeurs de gauche ont préféré s’abstenir ou aller ailleurs plutôt que de maintenir cette fiction d’un vote de gauche.

 

Pourquoi alors ne se sont-ils pas reportés sur le Front de gauche ou sur EELV ? Parce que ces deux mouvements maintiennent une alliance avec le PS. Au sein du Front de gauche, le Parti communiste a entretenu ses accords avec le PS pour sauver ses derniers bastions municipaux : c’est la logique d’un appareil à l’agonie et qui est en train de disparaitre. Le Parti de gauche, englué par son accord avec ce partenaire peu fiable, ne peut sortir son épingle du jeu.

 

Quant à EELV, il ne peut pas représenter l’alternative, puisqu’il maintient contre vents et marées un choix stratégique d’union avec le PS qui le conduit à accepter une politique encore plus nuisible à l’environnement que ne l’était celle du gouvernement UMP ! Incapable de peser réellement sur quoi que ce soit, EELV parvient à sauver ses propres meubles, mais échoue à se poser en chance pour l’avenir.

 

Tout ceci doit se lire dans le contexte de la dérive autoritaire du régime oligarchique. Maître des moyens de masse d’information, les néo-libéraux font reculer de plus en plus les libertés publiques pour imposer leur politique, et le PS est à cet égard en pleine connivence avec les choix effectués. Le Front national est un instrument bien utile pour permettre des politiques toujours plus sécuritaires, visant les personnes d’origine étrangère et les mouvements sociaux et écologiques.

 

Et le fait que 40 % de citoyens fassent sécession à s’abstenant à des élections qui mettent face à face les deux grands partis, UMP et PS, partisans d’une même politique, ne suffit pas à inverser la pente dangereuse sur laquelle nous glissons.

 

Il faut prendre acte du refus du PS à porter la justice, la liberté et l’écologie. Et construire, non pas la "gauche de la gauche", comme le répètent en boucle les griots de l’oligarchie, mais la gauche : autonome, écologiste, unissant des traditions politiques différentes mais convergeant dans leur analyse du moment historique.

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 11:53

Le 30 mars 2014, Jean-Luc Mélenchon tenait une conférence de presse sur le deuxième tour des élections municipales. Il a vu dans le résultat une sanction de la politique du gouvernement et a dénoncé le sectarisme du PS dans des villes comme Toulouse. Jean-Luc Mélenchon a appelé à construire "une nouvelle gauche, capable d'être majoritaire dans notre pays". Il a souligné l'excellent résultat de la liste PG-EELV à Grenoble, dans lequel il a vu "une magnifique leçon de choses" qui apportait "une grande espérance" et "un vent frais". Jean-Luc Mélenchon a enfin appelé les élus socialistes à rompre les rangs et à rejoindre l'opposition de gauche à la politique du gouvernement.

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 10:46
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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 10:35
Municipales 2014 • Tour d'horizon, chiffres clés et analyse

Le 2nd tour des élections municipales a confirmé, voire amplifié toutes les caractéristiques du 1er tour.

 

Sources : Laurent Maffeïs et le Pôle argumentaire du PG
- Une abstention populaire
Un nouveau record historique d’abstention est atteint lors de ce second tour avec 36,3% contre 34,08% pour le précédent record atteint en 2008. La composante populaire de l’abstention s’accentue encore lors de ce second tour. Elle recule par exemple à Paris par rapport à 2008, en particulier dans les arrondissements les plus bourgeois (7,8, 15,16ème). Mais elle explose dans les villes populaires de banlieue, particulièrement celles détenues par le PS, pour dépasser 55% par exemple à Evry, Villiers-le-Bel, Roubaix ou Trappes. Dans ces communes qui avaient voté autour de 70% pour François Hollande aux présidentielles, la politique du gouvernement a réussi à dégoûter une large majorité des électeurs.

 

Un autre symptôme de l’approfondissement de la crise politique est l’atomisation du paysage politique dans 986 triangulaires et 207 quadrangulaires, là aussi un record historique. Elles traduisent la défiance des électeurs face aux partis dominants en crise qui ont vu se multiplier les dissidents capables de se maintenir au second tour.

 

 

- Un désastre pour le PS
Le PS perd 162 villes de plus de 10 000 habitants en métropole et outre-mer. Il perd 10 villes de plus de 100 000 habitants. Il faut remonter à 1972 pour retrouver un niveau aussi faible du PS dans le paysage municipal. Hollande a ainsi achevé de ruiner l’implantation municipale du PS construite dans la foulée du congrès d’Epinay et du programme commun. Le PS perd des bastions historiques comme Limoges, détenue depuis un siècle, ou Nevers, détenue depuis un demi-siècle. Trois ministres (Moscovici, Guillaume Garot et François Lamy) qui se présentaient sur des listes PS largement sortantes font lourdement perdre la gauche. Signe de la défiance face au PS, plusieurs dissidents socialistes terrassent les listes sortantes soutenues par le PS à Dunkerque, La Rochelle ou Montpellier.

 

Et même là où le PS sauve de justesse des villes comme Paris, Lyon, Lille ou Strasbourg, il va perdre la majorité dans les communautés urbaines et futures métropoles. Là où le PCF n’avait pas assumé clairement une ligne d’opposition de gauche, il est emporté avec le PS par la vague du désastre. Par exemple à Bobigny, au Blanc Mesnil ou à Villejuif, le PC perd au profit de la droite alors qu’il avait fait liste commune avec le PS dés le 1er tour. Et là où le PS avait refusé par sectarisme toute fusion avec nos listes, il perd souvent avec une marge inférieure à notre score du 1er tour. C’est le cas à Toulouse où l’alliance PS-PCF perd la ville avec 4,1 points d’écart avec la droite au 2nd tour, là où notre liste autonome avait obtenu 5,1% au 1er tour.

 

 

- La droite gagne mais reste en crise
La droite atteint son plus haut niveau de conquêtes aux municipales depuis 1947. Elle contrôle désormais 60 % des villes de plus de 10 000 habitants contre 44 % à l’issue des précédentes municipales. Cette percée n’est cependant pas homogène au profit de l’UMP mais se fait souvent en faveur de l’UDI (Nancy, Amiens, Laval, Bobigny) et du Modem (Pau). Loin d’atténuer la crise de la droite, cette victoire marque donc la réémergence d’un centre droit puissant sur le plan électoral. Une nouvelle d’autant plus mauvaise pour l’UMP que Modem et UDI ont d’ores et déjà annoncé qu’ils feraient des listes distinctes de l’UMP aux européennes.

 

En ayant littéralement dissout le peuple dans l’abstention, la politique de Hollande permet même à la droite de s’ancrer dans des départements jusque là largement dominés par la gauche. C’est le cas en Seine Saint Denis, département régulièrement le plus à gauche de France aux élections nationales, où la droite contrôle désormais 50% des villes de plus de 10 000 habitants alors que la gauche en contrôlait jusqu’ici 70%. Cette percée de la droite en banlieue a d’ailleurs été ouvertement aidée par Marine Le Pen. Dans des terres où l’implantation du FN est faible, elle a délibérément opéré des jonctions avec des responsables de droite conformément à la stratégie du FN de conquête du leadership de la droite. Ce fut par exemple le cas à Villeneuve Saint Georges ou à Sevran en Seine Saint Denis.

 

 

- Des conquêtes FN en trompe l’œil
Le FN conquiert 11 villes de plus de 9 000 habitants, mais seulement deux avec plus de 50 %. Hayange n’est par exemple conquise qu’avec 34%. La plupart du temps le FN a surfé sur la crise de la droite pour conquérir ces villes dans ces triangulaires ou quadrangulaires où la droite était lourdement divisée. Ces conquêtes servent néanmoins au FN à masquer son absence de progression au second tour dans la majorité des villes où il se maintenait. Il ne progresse ainsi que quand il est en situation de conquête et pas dans la plupart des triangulaires. Les deux vice-présidents du FN et bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot et Louis Alliot échouent d’ailleurs à Forbach et Perpignan, tout comme les 2 députés FN, Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen qui ne parviennent pas à capitaliser leur implantation dans le Gard et le Vaucluse. Quant à l’argument selon lequel le FN aurait contribué à faire reculer l’abstention là où il est fort, il est très diversement vérifié. La perspective de victoire du FN a en effet suscité un regain de mobilisation d’électeurs de droite radicalisés à Fréjus ou Toulon mais elle a aussi mobilisé des abstentionnistes pour empêcher la victoire du FN comme à Avignon.

 

 

- Progression des listes d’opposition de gauche

A l’issue du 1er tour, voici comment se sont réparties nos 308 listes ayant obtenu plus de 10% : 67 ont gagné au 1er tour, 82 ont eu des élus dés le 1er tour dans une ville gagnée par d’autres que nous, 25 ont fusionné avec des listes PS en tête, 13 se se sont retirées sans fusionner et 121 se sont maintenues au second tour.


Ces 121 listes d’opposition de gauche maintenues au second tour enregistrent un résultat de 27,64%, en progression de 5 points par rapport au 1er tour où elles avaient réalisé 22,47% en moyenne. Cette progression marque le succès massif de la stratégie d’autonomie conquérante que nous avons défendue.

 

Quelques progressions éclatantes de nos listes maintenues :

  • Grenoble : notre liste EELV-PG obtient 40% contre 26% pour la liste PS-PCF qui avait refusé de fusionner. Nous progressons de 7 000 voix et 11 points.
  • Paris 20ème arrondissement : avec 13,6% Danielle Simonet parvient à être élue conseillère de Paris en progressant de 3,3 points et 2 000 voix.
  • Evry : dans la ville de Manuel Valls, la liste FDG progresse de 3 points et obtient 18% au second tour.
  • Trappes : la liste FDG passe de 16 à 18% en se maintenant face à la liste du ministre PS Benoit Hamon
  • Châteauroux : la liste FDG passe de 10 à 13%, et passe devant le FN
  • Nîmes : la liste FDG-EELV passe devant le PS, qui était pourtant en tête de la gauche au 1er tour. Elle progresse de 1 000 voix ce qui lui permet de passer de 12 à 15%, tandis que la liste PS perd 230 voix et passe de 15 à 14%.
  • Carmaux : dans la ville de Jaurés, la liste maintenue du FDG voit son nombre de voix progresser de 25%, et passe de 27 à 33%
  • Lyon : nos 2 listes maintenues progressent, dans le 1er en emportant l’arrondissement et dans le 4ème en passant de 10 à 15%
  • Sevran : la liste FDG maintenue passe de 24 à 31%
  • à Bouguenais à côté de Nantes, au cœur de la mobilisation contre Notre Dame des Landes, notre liste d’opposition de gauche passe de 21 à 27%
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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 17:21
L'opposition de gauche devient réalité politique

Le 21 mars 2014

Source : le Blog de jean Luc Mélenchon

L'objectif était d'abord de présenter le plus grand nombre de listes autonomes au premier tour. Nous en avons déposé au total 594. 411 de ces listes sont constituées avec le PCF. Cela représente 70 % du total. On est donc loin de la prétendue « division généralisée » mise en scène par d'aucuns, souvent pour s'en réjouir ouvertement ou plus sournoisement. Je veux souligner que, dans 90 % des cas, c'est le PCF tient la tête de liste. Je le note pour montrer combien nos camarades ont su faire preuve de sens des responsabilités partout devant la revendication générale et systématique du PCF d'avoir la tête de liste, même quand il se préparait à quitter l'attelage comme ce fut le cas à Hénin Beaumont ou à Rouen.

 

Mais, dans tous les cas ou presque, l'autonomie aura été protégée. L'opposition de gauche présente une liste autonome dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants, dans les trois quarts des villes de plus de 20 000, dans la moitié des villes de plus de 10 000 habitants. C'est un résultat extraordinaire atteint contre vents et marées. Il s'est concrétisé par l'engagement de milliers d'hommes et de femmes dans un combat qui présentait pour eux tous les risques professionnels, financiers et ainsi de suite. Loin de toutes sortes de bavardages, l'action concrète a soudé, homogénéisé, entraîné à la lutte des milliers de têtes dures sans concession, et je m'honore d'être l'un de leurs porte-parole les plus irréductibles.

 

Dans le temps, le parti socialiste a montré d'innombrables situations de décomposition. Ici et là, on ne compte plus le nombre de dissidents. À Besançon où je suis passé, le sortant de l'équipe municipale socialiste présente quatre listes différentes. Je pourrais multiplier les exemples à l'envi. Ce phénomène est entièrement passé sous les radars médiatiques, dans la mesure où il aurait demandé du travail et de l'attention dans les salles de rédaction parisiennes, qui comptent davantage les conflits de personnes et les petites phrases qu'il est plus facile de collecter dans les dîners en ville et les circonstances organisées pour cela.

 

Je souligne que si "Le Monde" a consacré beaucoup d'énergie et de place ans à prouver l'extension du nombre des listes du Front national, il n'a pas dit un mot de notre bataille pour présenter le plus grand nombre possible de listes autonomes dans toutes les configurations de rassemblement de gauche possibles. La comparaison n'aura donc jamais été faite. Je veux donc donner l'information que personne d'autre n'aura donnée. Je veux signaler que si le Front national annonce 596 listes dans tout le pays après quarante ans de présence, nous en annonçons 594 après cinq ans d'existence. Le Front national présente une liste dans 450 communes de plus de 10 000 habitants. Nous y parvenons dans 487.

 

Il y aura quatre-vingt-seize villes oû l'on trouvera une liste du PG avec Europe écologie-les-verts et, dans cinquante-deux d'entre elles, le Front de Gauche participe au complet, toutes ses composantes unies. Dans quarante villes, le NPA participe à la coalition avec ou sans le PCF, ou bien avec ou sans Europe écologie-les Verts.

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 11:33

C'était mardi 11 mars, lors de l'enregistrement du débat avec les candidats aux municipales organisé par France Bleu, Célà TV et « Sud Ouest »

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 21:22

Débat organisé par l'association l'Esprit Citoyen à l'Oratoire pour l'ensemble des candidats aux municipales de La Rochelle.

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 21:51

Face au Maire PS de Clamart : Clamart Citoyenne !

Une liste de gauche, alternative, écologiste, (PG - EELV - FASE - GA) pour changer à gauche, à Clamart.


Avec le soutient national du Parti de Gauche (Martine Billard) et d'Eva Joly (EELV)

clamart.JPG

 

Demandez le programme : ICI

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 20:50

1_perigny_2014-03-07.JPG

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Rédacteur

  • Pour une Révolution citoyenne par les urnes
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT  de 1978 à 2022.
  • Retraité SNCF, engagé politiquement depuis l'âge de 15 ans, militant du PCF de 1971 à 2008, adhérent au Parti de Gauche et à la France Insoumise depuis leur création, ex secrétaire de syndicat, d'Union locale et conseiller Prud'homme CGT de 1978 à 2022.

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